Chapitre 22

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- Ciel, c'est... c'est juste un ami. J'ai essayé de le faire partir, tu le sais bien, mais il sait s'accrocher.

- Est ce que ça ne restera qu'un simple ami ? Aloïs, poursuivit il en voyant le regard de son ami, je dis pas ça dans le sens que je veux être sûr que tu restes à moi, je dis ça dans le sens de je veux que tu sois heureux, peu importe avec qui. Arrête de t'empêcher de vivre pour Chloé. Elle est morte, elle a choisi de mourir, mais toi tu as choisi de vivre alors vit. Laisse toi la chance de pouvoir aimer quelqu'un, et d'être aimé en retour. Ce n'est pas une trahison.

- Je sais ce que je dois faire. Et Ciel ne fait pas partie de mon avenir. Pas dans ce sens là.

- Ok, ok. Donc, pour changer de ce sujet très embarrassant visiblement, ton rendez vous médical ? Tu penses que c'est juste la routine, du genre quelle progression t'as fait en rééducation ou des rajouts d'antibiotiques et d'antimicrobiens ? T'es sous quels traitements déjà ?

- Heuuu... ceftazidime, doxycycline et lactoferrine.

- Ok, t'as déjà fait pire, donc ils peuvent encore te changer ton traitement. Bon, je dois y aller. Rendez vous de dernière minute, tu connais ça. On s'appelle.

- D'accord. À plus tard.

Arthur sortit en s'appuyant sur ses béquilles et laissa Aloïs seul. Deux heures plus tard son rendez vous eut lieu. Il patienta plusieurs minutes dans la salle d'attente puis entra dans le cabinet. Son docteur commença par l'examen habituel, qui se définissait par un stéthoscope dans le dos et une écoute de sa respiration.

Cependant, au lieu de sa réaction habituelle, il fronça les sourcils, s'assit sans un mot et commença à écrire. Aloïs le regarda sans oser parler et attendit la sentence. Qui ne vint pas.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- C'est... Comment dire ? Je ne peux rien te dire de précis pour l'instant. Mais on a besoin de faire des examens pour en savoir plus.

- Concrètement qu'est ce que ça veux dire ?

- Concrètement, ça veut dire que l'on devra prendre rendez vous avec tes parents quand on aura les résultats. Ne t'inquiètes pas trop. C'est peut être rien de grave.

- Mais peut être que si. Il y a autre chose, ou je peux y aller ?

- J'imagine que ça sera tout pour aujourd'hui. Je ne vais pas en rajouter une couche alors on en reparlera plus tard. Vas y. Et profite.

- Pendant qu'il en est encore temps, c'est ça ?

- Pendant que tu as encore la force de te battre.

Aloïs hocha la tête et sortit sans le saluer. Il courra presque jusqu'à sa chambre où il s'effondra au sol. La fin approchait. Il l'avait dit. Il l'avait presque dit. Pourquoi ça ne l'étonnait même pas ? Son temps avait toujours été compté, chaque jour était un miracle. Il fallait bien que cela arrive.

L'ironie était seulement le choix du moment. Il y a encore un an, il aurait presque été heureux que la maladie l'achève, qu'elle fasse ce qu'il n'avait pas le courage de faire. Mais maintenant... Il commençait à revivre. Il s'ouvrait de nouveau aux autres, il était heureux. Il ne voulait plus mourir.

Épuisé par les larmes et la fièvre, il ne tarda pas à s'endormir à même le sol. Sa nuit fut assez mouvementée. Il n'arrivait pas à se souvenir de ses rêves, mais il savait que ce n'était pas vraiment du style joyeux. C'est pourquoi il fut ravi de se réveiller bien que l'heure fut matinale.

Il attrapa deux boîtes de médicaments, se changea rapidement et sortit de sa chambre. Il se dirigea vers une des salles de yoga tout en saluant vaguement les infirmières. Arrivé là bas, il ferma la porte et s'agenouilla au sol.

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant