Chapitre 32

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- On a des nouvelles d'Aloïs.

À l'entente de ces mots, Ciel releva la tête et regarda la mère du blond, attendant d'en savoir plus.

- Il a passé quelques examens, et on attend les résultats, mais il va bien. Il est en salle de réveil.

- Je peux aller le voir ?

- Bien sûr.

Une infirmière l'accompagna jusqu'à la chambre d'Aloïs et il vint s'asseoir à côté du blond en lui prenant la main. Il posa sa tête contre son bras et ne tarda pas à s'endormir, éreinté de sa nuit. Il se réveilla quelques heures plus tard, lorsque son petit ami serra sa main. Il posa son regard sur le blond qui commençait à ouvrir les yeux.

- Hey... Est que ça va ? Tu veux que j'appelle quelqu'un ?

Aloïs hocha la tête négativement et Ciel déposa un léger baiser sur sa joue.

- Je suis désolé. Tu devrais être avec ta famille, pas ici.

- C'est toi ma famille. Et c'est avec toi que j'ai envie d'être.

Le bleu se pencha et embrassa tendrement le plus jeune.

- Je sais pour l'infection.

- Oh.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

- Je ne sais pas. Je ne voulais pas admettre que ça n'allait pas. Je ne voulais pas rester cloué au lit, à me dire que ça y est, c'est la fin et que j'allais bientôt mourir. Je veux profiter, pas attendre. Et tu m'as permis de profiter.

- Mais ça n'a fait qu'empirer les choses.

- Bien sûr que non. J'ai eu l'impression d'être libre pour la première fois de ma vie, et c'était génial. Écoute... Je sais depuis ma naissance que je vais mourir. J'ai moins de temps à vivre que les autres, et ce peu de temps je l'ai passé à l'hôpital, à suivre des traitements qui de toute façon ne changeront rien. Tu m'as permis de vivre, et même si ça n'a duré qu'un mois, c'était le plus beau de toute ma vie. Il n'a rien empiré. Et je ne suis pas encore mort, alors ne me considère pas comme un cadavre. Je me sens bien, c'était juste un coup de fatigue. Tout va bien, les examens vont le prouver.

- Et si ils prouvent le contraire ?

- Ça ne sera pas le cas.

- Je suis sérieux Aloïs. Si jamais les examens ne sont pas bons, il se passera quoi ?

- Tu devras choisir entre partir ou rester. Et si tu restes, que ce soit jusqu'à la fin. Parce que je peux peut être supporter que tu m'abandonnes maintenant, mais plus tard, ça me fera du mal.

- Je ne partirai jamais, ok ? Je ne vais pas t'abandonner, et peu importe ce qui va se passer, je sais que je veux être avec toi. Ce que j'ai dit est toujours valable. Je t'aime et je t'aimerais toujours.

Un léger sourire étira les lèvres d'Aloïs et il serra la main de Ciel contre lui. Le bleu s'allongea contre lui et passa ses bras autour de la taille du malade, glissant son nez dans son cou. Il déposa plusieurs baisers sur la peau pâle, s'amusant des frissons qui parcouraient le blond. Après que son téléphone ait sonné pour la quatrième fois, il se décolla et répondit.

- Allô ?

- ...

- Oui, désolé. On est à l'hôpital. Non, ça va. Je t'expliquerai. Oui. Merci. Bye.

Il raccrocha et se tourna vers Aloïs, qui le fixait avec un regard interrogateur.

- C'était mon père.

- Tu devrais les rejoindre.

- Je peux pas te laisser là.

- Hé, je vais bien. Profite de ta famille.

- Je te l'ai déjà dit. C'est avec toi que je veux être. Et je serai là toute la journée. En plus je veux savoir les résultats des examens.

- Ils vont être positifs.

- Et je veux être là pour fêter cette magnifique nouvelle, au cas où elle arrive.

- Tu peux arrêter d'être pessimiste ?

- Je n'ai rien dit.

Ciel posa ses lèvres sur celles du blond dans un sourire, et lorsque les parents d'Aloïs entrèrent dans la chambre, les deux adolescents étaient en train de s'embrasser. Si la mère leur lança un regard malicieux, le visage du père se ferma, et le blond baissa les yeux.

- Les résultats des premiers examens vont arriver. Est ce qu'on peut parler à Aloïs ?

- Bien sûr. À plus tard.

Il accorda un dernier signe à Aloïs et sortit de la chambre. Arthur attendait sur une chaise, au bout du couloir. Ciel le rejoignit et attrapa la boisson qu'il tenait.

- Te gêne surtout pas.

- Je te rassure, c'est pas mon intention.

- Il va bien ?

- Oui, plutôt bien. Pas assez inquiet à mon avis.

- Et donc, vous deux, c'est officiel ?

- Je crois que oui. Pas pour le plaisir de tout le monde. Son père est homophobe ?

- Quoi ? Heu... Je ne dirais pas ça, mais... il y a une différence entre être homophobe et avoir un fils gay. Il ne sera jamais contre Aloïs, ça c'est sûr.

- Je peux te poser une question ?

- Pas de questions sérieuses, mais oui.

- Tu penses qu'il va comment ? Avec sa maladie, et tout.

- Je croyais qu'Angélique t'avait parlé de ça.

- Oui, mais je veux ton avis.

- Je ne suis pas médecin. Mais c'est pas génial.

- Et mentalement ?

- Il va bien, même mieux que jamais.

- Il m'a demandé de choisir. Entre partir et rester. Et j'ai dit que je resterai.

- Et ben, c'est plutôt une bonne chose. Mais ne le fais pas si tu n'es pas sûr.

- Je suis sûr de moi, de lui et de nous. C'est sa maladie le problème. Ça, je suis sûr que ça finira mal. Mais je ne sais pas ce que ça ferait de supporter ça. Je m'en voudrais de ne pas être là, mais je ne veux pas souffrir. C'est égoïste, je sais, mais...

- C'est pas égoïste. Au contraire. Je ne peux pas choisir pour toi, mais je pense que tu le regretterais. Tu es raide dingue de lui. Ne gâches pas le temps qu'il vous reste ensemble avec des stupides doutes. Laisses les choses se faire d'elles même, et ça ira. Il faut que t'y ailles.

- Tu ne viens pas ?

- Je ne fais pas partie de la famille. Et il ne m'a jamais laissé assister à ses rendez vous. Il ne laisse personne, à par toi.

- Sans doute parce que je ne comprends rien à ce que les médecins disent, mais merci. À plus.

Arthur le salua d'un signe de la main et quitta le couloir tandis que Ciel rejoignit Aloïs et tira son fauteuil jusqu'au bureau de consultation. Ses parents ne parlaient pas, augmentant la tension ambiante. L'adolescent entrelaça ses doigts avec ceux du blond et les serra dans un dernier regard avant que le médecin entre, une enveloppe entre les mains.

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Me fais chierrrrrr
En plus j'ai l'impression le temps passe au ralenti
Il fait froid ❄️❄️
Et j'aime pas le froid
Bon au moins j'ai pas eu sport
C'était bien
Breeeefffff
Dodo

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant