Chapitre 17

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Ciel s’était réveillé avant Aloïs, et à l’instant présent il lui caressait doucement les cheveux, la tête blonde reposant sur son torse. Ils étaient un peu serrés dans ce lit d’hôpital, mais ça ne les avaient pas vraiment dérangés pour dormir. Aux alentours de huit heures et demie, Arthur, l'ami cancéreux d’Aloïs, entra dans la chambre et ouvrit la bouche pour parler, puis la referma en voyant le blond endormi dans les bras de Ciel. Il referma la porte et alla s’asseoir sur la chaise à côté du lit.

-J’ai raté quelque chose, ou…

-Non, c'est juste… Je suis venu hier, et on s'est endormi.

-Donc, il s'est rien passé ?

-Bien sûr que non ! Je… C’est juste un ami, et je suis pas gay.

Aloïs remua et ouvrit les yeux. Après avoir réalisé la position dans laquelle il se trouvait avec Ciel, il se releva et posa son regard sur Arthur.

-Ah…

-Hey… Ça faisait longtemps.

-Mouais. Ciel, tu peux nous laisser ? Juste cinq minutes.

-Ok. Je serai dans le couloir.

Le bleu se leva et sortit de la chambre. Aloïs reporta son regard vers Arthur et ils s'observèrent quelques instants avant que l’ami du blond prenne la parole.

-Tu te rend compte que j’ai dû attendre qu’une infirmière me prévienne pour savoir que tu es là.  Tu comptais me le dire ou alors j’allais rester trois mois sans savoir que t’es revenu ?

-Je suis vraiment désolé. Ça s'est fait rapidement, et j'ai pas vraiment pris le temps de prévenir mes amis.

-Donc c'est ce qu’on est redevenu ? Des amis ?

-Arthur.

-En fait, tout ce qui a pu se passer tu t'en fous ?! Genre je suis devenu ton sex-friend pendant cinq minutes et après c'est bon, je repars dans la case des simples amis !?

-Arthur ! C’était pas ce que je voulais !

-Pourtant sur le moment t’étais bien content que je soit là !

- S'il te plaît, arrête… Je sais que c’est ma faute alors arrête. Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé, je n’aurai jamais du faire ça. Mais je ne veux pas que ça gâche notre amitié. Alors, soit on essaie d’oublier ce qui s’est passe, soit on ne peut pas passer outre et on ne pourra plus être amis. Personnellement, tu es un de mes amis les plus chers, alors je veux qu’on reste amis. Je ferai ce qu'il faut. Donc le choix t'appartient.

Arthur resta plusieurs secondes silencieux puis leva les yeux vers Aloïs et se rapprocha de lui. Il lui attrapa le menton et croisa leurs regards.

-T’es un manipulateur, tu le sais ça ? Comment tu veux que je te rejette après ce que tu viens de dire ? Bien sûr qu’on va rester amis. On va crever ensemble, pas vrai ?

-Très drôle. T’es toujours en chimio ?

-Malheureusement oui. J’y vais cet après midi, tu n’auras qu’à venir me tenir compagnie. Précision : c’est pas une proposition. Je me fais particulièrement chier là bas, alors viens.

-Je dois aller voir le médecin à seize heures, alors je passerai avant.

-Cool. Je vais y aller, on se voit plus tard.

-Ok. À tout à l’heure.

Il resserra la prise sur ses béquilles et sortit de la chambre. Ciel rentra quelques instants plus tard et referma la porte.

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant