Chapitre 19

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-Hey.

-Salut.

Aloïs avait rapidement salué Chloé, sans pour autant lui accorder plus d'attention, mais quand il n’entendit pas son habituel bavardage, il releva la tête et fronça les sourcils. La jeune fille avait l'air pensive, un peu triste et le regard vide. Elle regardait par la fenêtre les flocons de neige qui s'écrasaient au sol, et jamais elle n'avait aimé rester calme. Elle était une boule d’énergie, et la voit comme ça provoqua un pincement au cœur d’Aloïs.

-Chloé ?

Elle tourna lentement la tête vers lui, et dans des yeux il y avait du regret, de la nostalgie et de l’amertume.

-Qu'est ce qu’il se passe ?

-Rien. Rien d’important.

-Tu peux tout me dire, tu sais ?

-Je sais. Je suis désolée, c’est juste que… J'ai l'impression d'avoir tout gâché. Je veux dire… J’ai gâché ma vie, celle de mes parents, celle de tout le monde.

-T’as rien gâché du tout, ok ? Tes parents t'adorent, et ils ne pourraient pas vivre sans toi.

-Mes parents s’endettent pour me payer des traitements qui ne servent à rien. Je vais mourir et les abandonner après avoir détruit leur vie. Et toi… J'ai tout gâché avec toi aussi. J’aimerais juste pouvoir être normale. Je veux pouvoir te serrer dans mes bras comme n'importe quelle autre personne, je veux pouvoir être avec toi sans devoir être à l’autre bout de la pièce en même temps. Je veux pouvoir te montrer à quel point t'es important, et même ça je peux pas.

-Chloé. T'es pas toute seule. Moi aussi je voudrais pouvoir te toucher. C'est comme ça, on y peut rien.

-Non, mais c’est… C'est pas juste ça. Je voudrais vraiment faire quelque chose, sauf que je peux pas. J’ai essayé que cette envie me passe, j'ai vraiment tout fait. Sauf qu’à chaque fois, j'y repense et je peux pas m’empêcher de me dire que ça serait tellement bien si c’était possible.

-C'est quoi, cette chose ?

-Je peux pas te le dire.

-Pourquoi ? Je te jugerai pas, je te promets.

-Non, c’est pas ça. Je sais que je peux avoir confiance en toi. Mais les choses sont telles qu’elles sont et comme tu l’as dis, on y peut rien.

-Je dis souvent des conneries tu sais. C’est à propos de quoi ?

-Tu dis jamais de connerie. Et je peux pas te dire. De toute façon, même si je te le disais, ça ne changerait rien. En tout cas pas dans le bon sens.

-Bon. Si tu changes d'avis n’hésite pas. En attendant tu vas faire quoi pour ton ex ?

-Putain, les mecs comprennent vraiment rien.

-Peut être parce que les filles ne disent jamais rien.

Chloé jeta un regard noir à Aloïs qui haussa les épaules et reprit.

-Ok, j’ai rien dit. Mais si tu parlais, peut être que tu découvrirais que ton problème n’en est finalement pas un.

-Ah ouais ? Donc si je te dis que je t’aime, c’est bon, on va plus être muco, tu vas m'aimer d'un coup et la vie est belle, youpi ?

-Si tu quoi ?! Attends t’es sérieuse ?

-Laisse tomber. Je suis juste une idiote.

Elle se releva et partit avant que Aloïs puisse répliquer quoi que ce soit. Il resta immobilisé pendant deux secondes, puis il s’élança à sa poursuite.

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant