Chapitre 31

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- Je veux retourner à l'hôpital. Tout de suite.

Ciel le regarda, cette fois bien réveillé. Aloïs avait des cernes commençant à se former sous ses yeux, et un air maladif, la lueur de vie dans ses yeux s'étant éteinte pour ne laisser que du vide.

Il acquiesça et quelques minutes plus tard, ils étaient sur le chemin du retour. Ciel serrait le corps frêle d'Aloïs contre lui, et plus la distance qui les séparait de l'hôpital diminuait, plus sa gorge se nouait. Les trois heures de l'aller lui paraissaient se dérouler à la même vitesse que les semaines, et il avait peur.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'hôpital, Ciel passa son bras sous les jambes du blond et le porta jusque dans le hall. Aloïs tira sur son col et rapprocha sa bouche de l'oreille du bleu.

- Je suis désolé...

- De quoi tu parles ? C'est rien.

- J'aurais dû te le dire. Pardonne moi.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Je suis désolé. Pardonne moi je t'en prie...

- Je te pardonne ok ? Peu importe ce que tu m'as caché, je te pardonne. Ça va aller.

Le blond ne répondit pas et resserra la prise qu'il avait sur le haut du plus âgé tandis que des infirmières accouraient vers eux. Ciel déposa un rapide baiser sur ses lèvres et le fit s'asseoir dans le fauteuil roulant que les adultes lui présentaient.

Il le regarda disparaître au bout du couloir, entouré de médecins tandis que l'incompréhension de ses paroles se faisait de plus en plus présente dans son esprit. Qu'est ce que le blond aurait bien pu lui cacher, pour que ça paraisse si important à ses yeux ?

Au bout de quelques minutes, Arthur vint le rejoindre et le prit dans ses bras en essayant de le rassurer du mieux qu'il pouvait. Il l'emmena dans un couloir plus calme et ils s'assirent l'un à côté de l'autre.

- Il allait bien, je crois. Alors pourquoi ? Qu'est ce qu'il s'est passé, pourquoi ça a dégénéré ?

- Il n'y a pas forcément de raisons. Il est malade, c'est tout. Mais ne t'inquiètes pas, avec le nouveau traitement qu'il a, son infection va être contrôlée.

- Quelle infection ?

- Heu... Oh, j'y crois pas, il t'a rien dit ?

- Non, il ne m'a rien dit, parce qu'il ne me dit jamais rien ! Je ne veux plus être à l'écart, je veux savoir ce qu'il se passe, parce que merde, je l'aime !

- Écoutes, si il ne t'en a pas parlé, c'est qu'il y a une bonne raison. Je vais appeler Angélique, et elle va répondre à toutes tes questions, d'accord ? Ça va aller. Aloïs est entre de bonnes mains.

Arthur posa une main sur son épaule et sortit son téléphone. Une dizaine de minutes plus tard, l'infirmière les rejoignit, et après que le brun lui ait vaguement expliqué la situation elle vint saluer le bleu.

- Qu'est ce que tu veux savoir ?

- Tout.

- Très bien. La mucoviscidose est une maladie qui affecte gravement les poumons. Comme tu dois le savoir, Aloïs n'est plus un patient viable pour les transplantations, ce qui fait qu'il est littéralement condamné. Il a attrapé une infection, qui pour l'instant ne s'est répandue qu'au poumon droit. On peut encore espérer l'éliminer avec des antibiotiques et autres en plus de son traitement. Actuellement, il passe quelques examens pour voir si ses médicaments fonctionnent, et pour savoir où en est sa capacité respiratoire.

- Et si ça ne marche pas ?

- Il faut attendre les résultats pour savoir.

- Si ça ne marche pas, il meurt ?

- Peut être pas tout de suite, on a encore du temps et l'équipement pour le maintenir en vie pour le moment. Mais oui.

- Et sa... sa capacité respiratoire, ça veut dire quoi ?

- C'est un pourcentage pour estimer la fonctionnalité de ses poumons. On considère que ça devient grave lorsqu'il devient inférieur à vingt pourcents.

- Et il était à combien, la dernière fois que vous avez regardé ?

- Vingt huit.

- Ok... si il passe en dessous de vingt, il se passe quoi, concrètement ?

- On va l'admettre en service de réanimation, et restreindre tout mouvement, parole ou quoi que ce soit.

- Pourquoi est ce qu'il ne l'a pas dit... Franchement, c'est compliqué de venir me voir et de dire « Salut, je vais crever, ça tu le savais déjà mais visiblement ça sera bientôt donc prépare toi à venir à mon enterrement »...

- Oui, c'est compliqué. Il ne t'a pas menti par choix ou par volonté de te cacher les choses. Il t'a menti parce qu'il est malade, que tout le monde le sait mais que tu es le seul à continuer à le considérer comme quelqu'un d'absolument normal.

- Je le considère pas comme normal. Je l'entends vomir, souffrir, toutes les nuits, et moi je peux rien faire parce que je ne sais pas quoi faire. Il n'a pas le droit de me faire ça. Ne pas me dire. Il n'a pas le droit. Je l'ai embrassé. Et le pire, c'est que j'ai pas non plus le droit de lui en vouloir, parce qu'il est génial. Et je l'ai embrassé. Je ne sais même pas ce que ça fait de nous. Je l'ai embrassé.

- Il t'aime, ça se voit. Plus que n'importe qui.

- Plus que Chloé ? Parce que ça, je ne crois pas. Il l'aime, elle, pas moi. C'est évident.

- Chloé est morte. Pour autant que je sache, pas toi.

- Mais ça ne change rien. Il l'aime.

- Oui, il l'aime. Tout le monde aime Chloé. C'est un fait qui ne changera jamais. Mais elle était malade, malheureuse, et elle ne voulait plus vivre. Ça la rendait spéciale, et peut être que c'est ça qui attirait Aloïs. Le fait qu'elle était différente des autres et qu'elle se rebellait contre tout. C'était une personne géniale, au début. Ensuite, elle a plongé dans une phase qui l'a transformé en quelqu'un d'instable. Elle avait des moments de crise, et elle devenait parfois invivable. Aloïs en avait marre d'elle. Mais il n'a jamais rien dit, parce qu'il était trop gentil pour vouloir lui faire du mal. Il a continué à faire semblant, et ça l'a détruit. Chloé l'a détruit. Sa mort a été le coup de grâce, et on a tous cru qu'il ne pourrait jamais se relever. Et toi, tu es apparu. Tu l'as sauvé. Alors, il aime peut être Chloé, ou l'image qu'il voulait garder d'elle, mais toi, tu es son âme sœur. Il n'a jamais été aussi heureux qu'avec toi.

Elle se tut, laissant Ciel dans ses pensées. Au bout de plusieurs minutes, les parents d'Aloïs arrivèrent. L'infirmière se leva, l'adolescent resta assis et ne cilla même pas lorsque la mère du blond s'installa à ses côtés et le prit dans ses bras.

- On a des nouvelles d'Aloïs.

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Est ce que j'ai oublié de publier ? Totalement

Est ce que va falloir me remotiver parce que j'arrive plus à écrire ? Évidemment

Est ce que les trucs que j'écris vont finir abandonnés comme plein d'autres projets ? La question ne se pose même plus

Est ce que je me fais chier ? Absolument

Dodo

Et au revoir

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant