Chapitre 15

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Au bout de deux semaines cloîtré chez lui, Aloïs se décida à retourner à l’hôpital. Il était peu allé au lycée, et cette expérience l'avait convaincu de ne pas poursuivre son traitement à domicile. Ses parents avaient été surpris de cette annonce mais ils étaient rassurés que leur fils soit en sécurité. Il rassembla donc ses affaires et quitta sa maison à onze heures. À onze heures et demi, Ciel était devant chez lui, s’inquiétant de ne pas voir son (ancien) ami au lycée.

Il sonna à la porte, attendit, re-sonna, attendit de nouveau, soupira, s’écarta de la maison et observa par la fenêtre. Il n’y avait rien qui bougeait à l’intérieur. La voiture des Trancy n’était pas garée alors il n’était pas difficile de déduire qu’Aloïs n’était pas là, ses parents non plus. Il s'assit donc sur les marches du perron et sortit son téléphone. Il envoya un rapide message à Finny pour le prévenir qu’il attendait Aloïs et posa son téléphone à côté de lui.

Il repensait à ce qu'avait dit Finny hier. Lui qui s'enorguissait d’être homophobe avait un meilleur ami et presque demi frère gay, amoureux de lui de surcroît. Ils n’en avaient pas reparlé, mais ce n’était sûrement qu’une question de temps. Après, il fallait admettre que Finny était plutôt doué en plan cul, et c’était rare en ce moment qu'il trouve quelqu’un qui le satisfaisait.

Il attendit encore une heure et demi avant qu'une voiture arrive et se gare à côté de la maison. Les parents d’Aloïs en sortirent et regardèrent Ciel.

- Tu es un ami d’Aloïs, c'est bien ça ?

- Oui. Est-ce que je peux le voir ?

- C'est que… il est retourné à l’hôpital ce matin.

- Ah. Heu. Est-ce qu’il a un problème ou…

- Non, il va bien. Rentre donc à l’intérieur, on peux en parler devant une tasse de thé.

- Ok.

Ils s’installèrent donc dans le salon avec deux tasses de thé fumantes, Ciel s’inquiétant légèrement pour Aloïs.

- Si il va bien, pourquoi est ce qu’il est à l’hôpital ?

- Tu sais, il doit poursuivre son traitement, et c'est plus prudent pour lui d’être surveillé en permanence.

- Mais vous aviez accepté qu’il aille au lycée, non ? C'est le principal qui me l’a dit.

- Il nous avait supplié d’accepter. Nous n’étions pas d'accord au début, mais il a vécu toute sa vie à l’hôpital, et il n’avait pas de traitement spécial à prendre pour le moment. Et… Si je puis me permettre, depuis la mort de Chloé, il n’était plus comme avant. Il déprimait et ne nous parlait plus. Les médecins ont pense que ça l’aiderait peut être à se remettre. Lorsqu’on lui a annoncé qu’il allait sortir, il était tellement heureux. Il a passé deux mois à l’extérieur de l’hôpital à découvrir la région. Ça se voyait qu’il allait mieux. Ensuite il est entré au lycée et a fait ta connaissance. J’avoue qu’il ne nous parle pas vraiment de ce qui se passe là bas, mais il était heureux. Il avait vraiment oublié Chloé et l’hôpital. Seulement, il y a trois semaines, il a fait une crise, comme tu le sais. Depuis, il est… bizarre. Et je sais qu'il s'est disputé avec toi avant. J'imagine que c'est aussi à cause de ça qu'il nous a demandé de retourner à l’hôpital.

- Quoi ? Vous voulez dire que c’est lui qui a voulu aller à l’hôpital ?

- Oui. Et je suis désolée, mais même si tu vas le voir là bas, je pense qu’il refusera de te voir.

- Ouais, je comprends. Il répond plus à mes messages alors, c’est sur qu’il veut pas me voir. Bon, j’imagine que vous avez des trucs à faire alors je vais me barrer.

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant