Chapitre 27

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Comme promis, Ciel rejoignit Aloïs le lendemain, et bien que celui ci n'ait effectivement plus le droit de sortir, ils passèrent l'après midi ensemble. Aloïs fit visiter les différents services de l'hôpital au bleu, passant des urgences aux étages pédiatriques.

Ils terminèrent la visite par le service de maternité et de réanimation néonatale, qui se trouvaient à côté l'un de l'autre. Aloïs entra doucement dans la salle et s'approcha d'un berceau. Il parla rapidement à la femme qui se trouvait à côté, et alors que celle ci s'en allait, il fit un signe à Ciel pour qu'il le rejoigne.

- C'est une des internes. Elle a accouché la semaine dernière, à sept mois de grossesse. Son bébé est trop petit, et dans ces cas là... Rares sont ceux qui survivent.

Dans le berceau se trouvait un nourrisson, un masque à oxygène sur le visage et le bras branché à une des nombreuses machines qui l'entourait. Il avait les yeux fermés et dormait paisiblement, sa poitrine se soulevant doucement à chacune de ses respirations.

Aloïs prit l'enfant dans ses bras et se tourna vers Ciel, tout en caressant délicatement sa joue.

- Il est vraiment petit.

- Et encore, tu ne l'as pas vu le jour de sa naissance. Il pesait à peine trois cent cinquante grammes. Il a dépassé les cinq cents grammes hier, mais les médecins ne sont pas sûrs de pouvoir le sauver. Il va se faire opérer dans quelques jours, mais il y a beaucoup de risques, et pas assez de chances de réussite. Tu veux le porter ?

- Tu crois que j'ai le droit ?

- Bien sûr. Sa mère me fait confiance, donc à toi aussi.

- Je ne pense pas que ça marche comme ça...

Aloïs sourit et se rapprocha de lui. Le bébé changea de bras et Ciel le serra doucement contre lui. Le nourrisson remua et ouvrit les yeux, posant son regard sur l'adolescent qui esquissa un bref sourire. La porte s'ouvrit et la mère entra, un biberon à la main.

- Je vois qu'il est en bonne compagnie. Aloïs, tu ne m'as jamais présenté ton ami.

- C'est la première fois que je lui fais visiter l'hôpital, généralement on ne s'éternise pas trop. Je te présente Ciel Phantomhive.

- Ravie de te rencontrer. Je m'appelle Jeanne. Est ce qu'il est réveillé ?

- Oui, il vient d'ouvrir les yeux.

- Génial. Tu veux lui donner son biberon ?

- Non merci. Je ne suis pas très à l'aise avec les bébés.

- Aloïs ?

- Avec plaisir.

Le blond prit le nourrisson des bras de Ciel et s'assit, le calant dans le creux de son coude. Il apporta la tétine du biberon à la bouche de l'enfant qui commença au bout de quelques secondes à boire le lait.

Il avait un appétit d'oiseau et buvait très lentement, mais la chaleur qu'il dégageait et son léger poids émouvait Aloïs. Il se demandait comment un si petit être, qui semblait sur le point de mourir, pouvait s'accrocher à la vie, grandir petit à petit, mais malgré tout rester dans un danger permanent.

Après avoir arrêté de boire, le nourrisson recroquevilla son corps contre le bras du blond, et il ne tarda pas à s'endormir. Aloïs le reposa quelques minutes après dans son berceau et après avoir salué la mère, les deux adolescents sortirent.

- Tu fais souvent ça ?

- De quoi ?

- Je ne sais pas, te lier avec des gens, alors que tu n'y es pas obligé et que tu sais qu'ils vont mourir un jour ou l'autre.

- C'est quoi pour toi vivre ? Réfléchis à ça. Parce que, pour moi, vivre, c'est créer des liens avec les autres, pouvoir éprouver de l'amitié, de la confiance envers d'autres personnes que soi. On ne peut pas vivre seul. Et quant au fait de mourir... On meurt tous un jour. Je vais mourir, tu vas mourir, tout le monde finit par mourir. Je fais partie de ceux qui ont peut être moins de temps que les autres, et même ça, ça ne veut rien dire. Je suis malade, toi non, mais il y a toujours un risque, une probabilité qui fasse que tu aies un accident, et que tu meurs avant moi. Et dans ce cas là, tu seras heureux d'avoir été aimé. En devenant mon ami, tu t'es lié à quelqu'un qui va mourir. Et chaque personne avec qui tu as des liens finira par mourir, la seule différence étant que ça sera sûrement dans plus longtemps que les personnes hospitalisées ici.

- Hm. Désolé, c'était stupide comme question.

- Tu as encore quelques progrès à faire en psychologie humaine, mais tu ne t'en sors pas si mal.

Ciel sourit et attrapa la main du blond, entrelaçant leurs doigts.

- Et donc, tu vas m'aider à combler ces lacunes ?

- Ça dépend, qu'est ce que tu veux savoir ?

- La psychologie autour des hamburgers de la cafétéria ? Je suis sûr que le sujet est passionnant.

- Et bien, les hamburgers sont généralement des aliments à double tranchant. Les gens adorent en manger dans les moments de déprime, ou les moments où ils ont besoin de décompresser. C'est un réconfort momentané, parce qu'évidemment, la nourriture grasse, ça fait grossir. Après avoir constaté que leur courbe de poids a augmenté, les gens vont tomber dans une phase obsessionnelle. Ils vont commencer un régime trop strict pour leur besoin réel, vont déprimer, et en voyant que leurs sacrifices n'ont pas fait effet, ils vont avoir envie d'arrêter, vont manger des hamburgers, grossir, faire un régime qui ne va pas marcher et ainsi de suite.

- Tu viens d'improviser tout ça ?

- Bien sûr, je ne pense pas que les fast food soient un sujet très passionnant pour les psychologues.

Ciel sourit de nouveau et prit Aloïs dans ses bras. Le blond, surpris, mit quelques secondes à réagir et lui rendit son étreinte.

- Qu'est ce qui te prends ?

- De quoi ?

- Me faire un câlin au milieu du couloir, c'est pas dans tes habitudes.

- Faut croire que j'ai envie de changer. Tu me fais changer.

- Tant que c'est dans le bon sens, ça me va.

- Ça ne pourra jamais être dans le mauvais sens, t'es trop un ange pour m'influencer négativement.

- Pendant qu'on parle de te faire changer... J'ai un truc à te dire.

- Quoi ?

- J'ai parlé à ton père.

- C'est une blague ? Pourquoi ?

- Je... Je suis désolé, je sais que je ne devais pas faire ça, mais je voulais juste comprendre ce que tu ressentais et...

- Pas la peine d'en dire plus. J'y vais.

- Quoi ? Attends !

- Ça va, ok. Je te fais pas la gueule, c'est promis. Je veux juste parler à mon père.

- D'accord. C'est pas de sa faute, c'est moi qui lui ait demandé de venir. Il s'en veut, alors...

- Aloïs. Ça va. Je reviens ce soir.

Ciel déposa un baiser sur la joue du blond et sortit de l'hôpital. Il était à la fois furieux du fait que son père ait vu l'adolescent sans lui en parler, et à la fois du fait qu'il ait vu l'adolescent tout court. Il enfourcha sa moto et se mit en route pour rejoindre sa maison, prêt à en découdre une fois pour toutes.


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Hello les gens

Dès la rentrée j'ai des devoirs rip moi

Mais !

On va arriver à un moment où j'ai écrit pas mal de passage pour la suite

Dont... Une mise en couple !

Les choses vont s'accélérer à partir du mois prochain, que ça soit en bien ou en mal évidemment

Bref bye

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant