Chapitre 20

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Deux mois s'écoulèrent sans que Aloïs et Chloé ne se reparlent. Au début, la jeune fille avait bien tenté d'approcher le blond, sans avoir plus de succès qu'à sa tentative précédente. L'adolescent s'obstinait à l'ignorer et partait dès qu'il la voyait. La brune avait vite compris que ses espoirs étaient vains et avait fait mine de ne pas le voir. Cependant, si tous deux gardaient la face en public, ils étaient en réalité attristés d'être redevenus de simples inconnus que l'on évite par peur d'une confrontation.

Tous autour d'eux, que ce soient patients ou infirmiers, avaient remarqué que quelque chose clochait. Ne pas les voir traîner ensemble était très étonnant, et les deux adolescents s'étaient renfermés sur eux même. Aloïs passait maintenant ses journées cloîtré dans sa chambre, étant ainsi sûr de ne pas croiser Chloé. Celle ci continuait à agir comme à son habitude : elle se promenait, elle se plaignait, mais dès qu'elle n'était plus occupée ou qu'elle restait silencieuse pendant quelques secondes, un air triste se reflétait sur son visage.

Après ce qu'on pouvait appeler une énième tentative d'ignorance, Aloïs se décida à faire quelque chose, et quoi de mieux qu'aller voir la personne qui les connaissait le mieux ? C'est donc ainsi qu'il poussa la porte de la chambre 804, celle de son ami Arthur. Celui ci était assis en tailleur sur son lit, en train de lire, et se détourna à peine de son activité, se contentant de tourner les pages de son ouvrage.

- C'est pas trop tôt. Même Chloé s'est décidée à venir avant toi.

- Chloé est venue ? Qu'est ce qu'elle t'a dit ? Demanda le blond avec une pointe d'enthousiasme et d'anxiété.

- Elle a été plutôt vague. Je veux dire par là qu'elle était incompréhensible, tellement sa voix tremblait.

- Mais qu'est ce qu'elle a dit ?

- Elle a vaguement évoqué le fait que vous ne vous parliez plus, bien que ce soit inutile de le préciser. Tout l'hôpital a vu que vous vous faisiez la tête. Mais elle n'a pas dit la raison, donc si tu pouvais m'éclaircir, ça serait gentil.

- Disons qu'on a plus ou moins commencé à sortir ensemble pendant quelques jours, mais que ça s'est vite et très mal terminé.

- Alors il faut... Attends, quoi ? Comment ça vous êtes plus ou moins sortis ensemble ? Vous êtes inconscients ou quoi ?! Merde, vous jouez vos vies à faire ça, c'est pas rien !

- Je sais, d'ailleurs je te signale que ça n'a pas duré et que jamais on ne s'est approchés plus que on ne le devait.

- Sauf que la raison de votre séparation est due à autre chose qu'à la mucoviscidose, n'est ce pas ?

- Au contraire, elle y est beaucoup liée. À ça et... à Chloé en général. De toute façon, c'était une mauvaise idée dès le départ. On est pas fait pour être ensemble, après tout.

- C'est sûr. Elle est beaucoup trop volage pour essayer d'avoir une relation stable, encore moins avec toi. T'es légèrement trop sage et honnêtement, tu n'as aucun caractère.

- Adorable. Merci, vraiment tu me réconfortes énormément.

-Sauf que je suis pas là pour te réconforter, ou régler tes histoires de couple à deux balles. Si tout va bien , j'attaque la rééducation dans trois jours, et je compte bien m'y mettre à fond. Donc plus le temps de jouer au psychologue. Autrement dit, à partir de maintenant, je vais devoir me préoccuper uniquement de ma petite personne.

- Les tests ont été négatifs alors ? C'est une bonne chose, que tu commences la rééducation aussi vite. J'espère que tu pourras sortir bientôt.

- T'avances pas trop sur ce point, c'est pas gagné. Mais mon médecin a dit que si il n'y avait pas de métastases qui revenaient, alors je serai sorti d'ici la fin de l'année.

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant