Chapitre 25

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Aloïs ferma les yeux et inspira lentement. Il jeta un regard à ses parents ; sa mère avait la main devant la bouche et son père fixait le dos de sa main en silence. L'ambiance était de plus en plus pesante, et l'air paraissait irrespirable.

- Il faut... Il faut que je sorte.

Il sortit en précipitation de la pièce et se dirigea vers la chapelle de l'hôpital. Arrivé là bas, il ferma la porte et s'adossa au mur. Ses jambes ne le portaient plus, alors il s'écroula au sol.

Il lui fallu plusieurs minutes pour retrouver sa respiration, mais ses poumons le brûlaient toujours. Un sanglot lui échappa douloureusement et son regard se posa sur la croix devant lui. Il n'avait jamais été particulièrement croyant, se contentant de quelques prières quand il avait besoin. Mais à l'instant présent, il avait envie d'y croire. Il voulait croire que Dieu existe et que les miracles étaient possibles.

Il s'agenouilla devant l'autel et joignit les mains. Il ne savait pas vraiment par où commencer, alors il ne fit que penser à la vie. Aux gens à qui il tenait, et avec qui il voulait rester.

La porte de la chapelle s'ouvrit et Ciel vint s'asseoir à côté de lui.

- Une infirmière m'a dit que tu étais ici. Je savais pas que t'étais croyant.

- Je le savais pas non plus il y a cinq minutes. Mais ça fait du bien de prier, des fois.

- Est ce que ça va ?

- Oui, ne t'inquiètes pas. Je voulais juste m'isoler un peu, et la chapelle est calme.

- Mmh. Est ce que tu as le droit de sortir ?

- Théoriquement, non. Mais une dérogation au règlement ne peut pas faire de mal.

- Sûr ? Où est passé le Aloïs obéissant ?

- Il s'est fait remplacer par le Aloïs «j'ai envie de sortir donc emmène moi à l'autre bout du monde». Il faut que je parte d'ici car il n'y a aucun espoir de guérir dans cet endroit.

- Ok, tu es définitivement quelqu'un d'autre. L'autre bout du monde, peut être pas, mais d'accord, je t'emmène. Allez, c'est parti, allons nous évader !

Aloïs lui offrit un sourire resplendissant et ils se relevèrent. Ils empruntèrent les chemins les moins empruntés de l'hôpital et ils sortirent par l'entrée du parking souterrain. Deux minutes plus tard, ils étaient sur les routes.

Le blond était assis devant Ciel, sa bonbonne d'oxygène sur les genoux. La vitesse à laquelle ils roulaient lui faisaient ressentir le vent partout sur son visage et sur son corps. C'était comme une étreinte violente, mais il adorait ça. Il respirait le vent. Il vivait le vent, comme une partie intégrante de lui même.

Au bout de plus d'une heure et demie de trajet, ils arrivèrent à une route qui longeait l'océan. Ils s'arrêtèrent et descendirent sur la plage de sable blanc. Aloïs fut émerveillé. À cause de sa maladie, il n'avait jamais pu s'éloigner très loin de l'hôpital, et il n'avait jamais vu la mer ailleurs qu'en photo.

Alors pour lui qui découvrait ce paysage, c'était magnifique. L'eau s'étendait à perte de vue, et l'horizon se mêlait du bleu du ciel à celui de la mer.

Tandis que Ciel le fixait, un léger sourire aux lèvres, le blond se mit pieds nus et marcha doucement dans l'eau. Il riait aux éclats quand les vagues venaient l'éclabousser, et ses yeux pétillants le faisaient ressembler à un enfant découvrant le monde. Ce qu'il était en réalité.

Il se retourna vers Ciel, et tout en tendant la main vers lui, il lui murmura de le rejoindre. Le plus âgé retira ses chaussures et s'exécuta. Sa main vint s'enlacer avec les doigts fins du blond et ils marchèrent le long de la plage ensemble.

Vu de l'extérieur, on ne pouvait voir que deux adolescents marchant simplement. Mais pour eux qui vivaient la scène, c'était bien différent. Il existait entre eux une connexion, un lien que rien ne pouvait briser.

Ils étaient ensemble, c'étaient deux êtres distincts mais ils ne formaient qu'un. Et c'était tout ce qui comptait.

Une fois que ce moment magique, voir même presque irréel fut brisé par un énième appel sur le téléphone d'Aloïs, ce dernier attrapa son mobile et regarda rapidement son écran. Il avait de nombreux appels manqués, que ce soit des infirmières, de ses parents ou même de ses quelques amis.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

- Rien, c'est l'hôpital. Ils veulent sûrement que je rentre, mais dommage pour eux, ce n'est pas prévu.

- Réponds leur, au moins. Qu'ils sachent que tout va bien.

Le blond soupira et composa le numéro d'une des infirmières, qui décrocha presque dans la seconde.

- Aloïs ?! Enfin où es tu passé ? Ça fait des heures qu'on s'inquiète, tu aurais pu répondre et...

- Je vais bien, ne t'en fais pas. Je suis à la plage.

- A la plage ?! Comment ça à la plage ? Rentre immédiatement ! Dois je te rappeler que tu es malade, et qu'on vient de me dire d'ajouter des antibiotiques à ton traitement ?

- Je sais, et je m'occuperai de ça plus tard, répondit il devant l'oeil interrogatif de Ciel, qui ne savait toujours rien de son infection. Je rentre ce soir, et je sais ce que tu vas me dire donc pas la peine d'utiliser ta salive. Mais tu sais ce qu'il se passe, alors essaie de me comprendre. Je ne veux pas rester allongé sur un lit d'hôpital à attendre que le temps passe. Je veux profiter, et dans profiter, je veux dire passer la journée à la plage et m'amuser.

- Je te jure que quand tu vas rentrer, je vais t'enfermer dans ta chambre à double tour, et je jetterai la clé si il le faut. À quoi penses tu, t'enfuir en plein milieu de ton rendez vous et partir seul à des kilomètres d'ici.

- Je ne suis pas seul, ne t'en fais pas. On se voit ce soir.

Il raccrocha sans attendre de réponse et se tourna vers Ciel.

- C'est bon, ils sont au courant, et plus ou moins d'accord. Alors, on fait quoi ?

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J'ai oublié de publier 😨
Bref nouveau chapitre et grosse haine contre mon prof de maths qui attend 7h45 pour dire qu'il est pas là
Du coup j'ai deux heures de perm 😭 dès le MATIN

MERDE LE MATIN C'EST SACRÉ J'AI DU ME LEVER À 6H POUR RIEN SALE FDP CAS CONTACT DE MES DEUX EN PLUS IL SAIT MÊME PAS METTRE SON MASQUE BIEN

Pour que ton souffle ne s'arrête pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant