Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 24 - Elena

ANNONCE : j'ai décidé qu'à partir de maintenant, je publierai les chapitres de Paradis Retrouvé UNE SEMAINE SUR DEUX, ce qui grosso-modo devrait faire deux publications tous les mois, du moins, pour le moment. Trop de boulot, je ne peux malheureusement pas faire autrement, puis surtout, je veux avant tout ne pas bâcler mes histoires.

***

— Vraiment ? Tu as accepté d'aller déjeuner avec lui ? me demanda Mayim, tout étonnée.

Je devais avouer que je l'étais tout autant qu'elle. Mon repas partagé de la veille avec Tyler ne cessait de me hanter, je ne pouvais m'empêcher d'y songer, car après tout, j'avais eu encore une fois l'impression de faire un bond dans le temps.

Nous étions allés manger au petit restaurant mexicain où nous nous étions rendus six ans auparavant, mais cette fois, nous y étions restés. Par le passé, nous avions pris à emporter pour aller déguster nos plats au parc Liberty, où les choses avaient un petit peu dérapé entre nous. En y réfléchissant, des flashs de cette journée m'étaient revenus en mémoire, alors que nous étions simplement assis à l'une des tables du restau. Mais comment en aurait-il pu être autrement ? Le parallélisme entre les deux situations était beaucoup trop similaire pour que mon cerveau n'y fasse pas un rapprochement.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris ? continua mon amie, cherchant à comprendre mon raisonnement.

Franchement ? Je n'en savais rien.

Il s'était pointé dans mon bureau avec cette excuse comme quoi il voulait me parler de quelque chose, puis en moins de deux, il me proposait d'en discuter autour d'un déjeuner. Bien que j'avais tenté de résister, lorsque Tyler voulait vraiment quelque chose, il pouvait devenir très persévérant. Dans ma tête, à ce moment-là, une alarme s'était enclenchée, voilà pourquoi j'avais tenté de le repousser. Surtout, parce que les interrogations que Stephens avait soulevé quelques jours plus tôt étaient encore bien présentes dans mon esprit. Pendant tout le repas, je n'avais pas cessé d'y songer.

En apparence, Tyler restait exactement le même, du moins, si on n'étudiait pas son comportement avec intérêt. Il avait beau vouloir paraître le même qu'avant, le même garçon que j'avais rencontré au lycée, ce n'était rien d'autre qu'un mirage. J'ignorais ce qui était arrivé pendant plus de quatre ans, alors qu'il faisait partie du gang, mais je me doutais que rien de bon. Stephens avait raison : comment avait-il fait pour échapper à la justice ? Ça n'avait pas de sens.

J'aurais pu lui demander, après tout, j'avais le droit d'avoir certaines explications à cause de la manière dont ça s'était terminé entre nous. Cependant, j'avais gardé mes questions pour moi, puis m'étais contentée de l'observer dans le calme.

— Je pensais que tu ne voulais rien avoir à faire avec lui.

— C'était juste un repas, Mayim, soupirai-je en continuant à dresser la table.

Ce soir, c'était soirée entre filles. Nous avions sa maison pour nous deux, tandis que Tony était parti je ne sais où. Sans doute était-il chez Tyler, leur relation n'avait vraiment pas changé depuis le lycée. Toujours fourrés ensemble, comme dans le temps.

— Qu'en est-il de Dickson ? Tu parles beaucoup avec lui ?

Bien plus de ce que je voudrais.

Si ça ne tenait qu'à lui, on ferait des appels-vidéos tous les jours pendant toute la soirée, ou du moins, jusqu'à ce qu'il se couche. Hier, j'avais eu droit à l'une de ses conversations sans fin et de laquelle je m'étais déconnectée mentalement dès que les mots « Wall Street » avaient franchi la barrière de ses lèvres. Pendant ce temps, je m'étais repassé en boucle le déjeuner avec Tyler, la discussion que nous avions eue ainsi que la faveur qu'il m'avait demandée : l'aider avec la prochaine réunion de son organisation.