Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 4 - Tyler (Tome 3)

En tant que parrain, j'étais chargé de l'enterrement de vie de garçon de Tony.

Strip-club, hors de question selon lui. Vegas, encore moins. Qu'est-ce qu'il nous restait ? Oh, rien du tout !

Antonio gueula de l'autre côté du garage tandis qu'une clé à molette martelait le sol. Il avait encore dû se faire mal en tentant de dévisser un écrou. C'était vraiment de sacrée saletés ces petits bouts de métal !

Je nettoyai mes mains toutes huileuses à un chiffon et allai le retrouver. Il s'occupait d'une cadillac qui devait sans aucun doute avoir l'âge de ma grand-mère, mais cette dernière était en meilleure état. Nous devions la retaper pour un type qui faisait en septembre une exposition dans le coin de vieilles voitures. Je me doutais que si toutes la bagnoles étaient dans le même état que cette cadillac qui me faisait face, il avait dû faire appel à tous les mécanos de la région.

— Cette beauté te donne du fil à retordre ?

Je m'appuyai contre la carrosserie et Tony me foudroya du regard, ce qui m'arracha un sourire.

Mis à part le boulot, je savais qu'il était stressé à cause de son imminent mariage, même si je ne comprenais pas trop pourquoi. Cela faisait longtemps que Mayim et lui vivaient ensemble, depuis la fin du lycée si mes souvenirs étaient bons. Elle avait commencé la fac à Houston et lui était resté bosser avec Dom. Quoi qu'il en fut, sa copine le rejoignait chaque soir, elle ne restait pas sur le campus.

Puis deux ans plus tôt, à la fin du bachelor de sa future épouse, ils avaient troqué l'appart de Tony pour une petite maison bien coquette qu'ils avaient acheté. Elle était prof de primaire à l'école de Dayton et gagnait bien sa vie, tout comme lui. Le garage allait vent en poupe, surtout depuis que lui et moi l'avions repris, alors, je ne comprenais pas vraiment sa nervosité.

— La date approche à grands pas, nerveux ?

Il grogna et s'enfonça à nouveau sous la voiture, ce qui me fit ricaner.

— Tu as peur de coucher tout le temps avec la même femme ? T'inquiètes, le divorce existe, tu sais ?

— Ta gueule !

Je ne me marrai que davantage. Je plaisantais bien entendu, je savais parfaitement que ce n'était pas à cause de ça. Je doutais même que cette hypothèse lui ait un jour traversé l'esprit. Il aimait Mayim plus que tout au monde et j'étais en admiration devant leur relation si solide depuis le premier jour. Ils avaient réussi à devenir le couple parfait, celui qui après s'être rencontré, ne s'était jamais lâché.

— Et tu vas raser ta barbe ? continuai-je.

— Et toi ? rétorqua-t-il.

Je passai une main au niveau de mes joues. J'avais une barbe de quelques jours, pas grand-chose, mais ça me donnait un petit air viril que j'appréciais. Si je me rasais, j'avais l'impression d'avoir à nouveau dix-huit ans et non plus vingt-cinq.

— Je suis sexy avec, tu ne trouves pas ?

— Arrête de te penser irrésistible, Mendoza, dit une voix derrière moi.

En me retournant, je vis Mayim débarquer.

Vu que c'était l'été, elle passait beaucoup nous voir, bon... « nous » était relatif, elle venait surtout voir son « petit sucre d'orge ». En l'entendant arriver, Tony s'extirpa d'en-dessous du véhicule et se releva afin de déposer un baiser sur ses lèvres lorsqu'elle arriva auprès de lui.

Elle et moi, on s'entendait, mais ce n'était pas le grand amour non plus. J'étais certain qu'elle aurait préféré que je ne débarque pas à nouveau dans leurs vies, à cause de tout le mal que j'avais fait autour de moi quelques années plus tôt. Cependant, j'essayais de me racheter du mieux que je le pouvais. Seuls ma grand-mère et Tony savaient la véritable raison de mon comportement, j'avais dû tout leur dire pour qu'ils m'acceptent à nouveau dans leurs vies.