Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 8 - Tyler (Tome 3)

Chewie se mit à aboyer lorsqu'on toqua à la porte de chez-moi alors que je me trouvais dans la cuisine en train de concocter le diner.

Comme tous les mercredis, ma grand-mère ainsi que Tanis venaient souper. C'était devenu une tradition depuis deux ans, un pas que j'avais fait dans le but de me rapprocher d'elles après ces quatre années d'absence. Il avait été difficile d'obtenir leur confiance à nouveau, surtout celle de ma sœur, mais petit à petit, j'avais réussi à retrouver mon ancienne relation avec elle. Désormais âgée de vingt-et-un ans, elle allait entamer sa dernière année à l'université de Houston, où elle faisait un bachelor scientifique, qu'elle poursuivrait avec un master et sans aucun doute avec un doctorat. En tout cas, j'admirais sa patience, elle avait énormément changé du temps où j'étais au lycée. Mais elle était toujours aussi belle et heureuse de ses racines mexicaines. Elle était une beauté naturelle, jamais je n'avais remarqué une seule couche de maquillage sur son visage.

J'ouvris la porte et m'effaçai afin de les laisser entrer.

Carmen franchit le seuil en premier et me remit un récipient, dans lequel je soupçonnais un délicieux tiramisu de s'y trouver. Ce que je regrettais le plus en vivant seul, c'était bien la pâtisserie. Autant je me débrouillais plutôt pas mal en cuisine, autant j'étais une véritable catastrophe pour faire des desserts. Une fois, au lieu de mettre du sucre dans un riz au lait, j'avais mis du sel... je préférais ne pas y penser, parce que j'en avais encore la nausée.

— Comment se passe ta semaine, Ty ? me demanda Tanis en déposant son sac sur le canapé de mon salon qui donnait directement sur ma cuisine ouverte. Pas trop de boulot avec le mariage ?

— Je gère, soupirai-je.

Je devais bien avouer que j'avais hâte qu'ils se marient une bonne fois pour toutes afin de m'enlever cette charge des épaules. En plus de ça, Tony voulait que je fasse un discours pendant le banquet, du coup en me levant de la table avec une coupe de champagne tout en demandant à la salle de faire le silence. J'avais préparé un brouillon, mais je ne le trouvais pas terrible. En réalité, je ne savais vraiment pas quoi dire.

Comme toujours, j'improviserai sans aucun doute.

— Ils ne se marient pas un peu précipitamment ? continua-t-elle en venant s'asseoir à une chaise de l'îlot.

Je me tournai vers la cuisinière pour vérifier que le repas ne cramait pas.

— Ils sont ensemble depuis sept ans et tu trouves qu'ils se précipitent ?

Ça n'avait pas vraiment de sens.

— Non, je veux dire par rapport à la date du mariage. J'ai l'impression qu'ils ont fait ça à la va vite.

— Oui, elle n'a pas tort, acquiesça ma grand-mère. Organiser tout en seulement deux mois, c'est vraiment un sacré record. Mayim ne serait pas enceinte par tout hasard ?

Je me figeai et tentai de ne pas écarquiller les yeux, car bien évidemment, elle venait de deviner pourquoi ils se dépêchaient tellement. Pour Tony, le môme devrait voir le jour après qu'ils soient mariés et pas avant, Mayim ne s'y étant pas opposée, ils avaient décidé de se marier le plus vite possible. Ils en parlaient déjà depuis un moment, mais cette annonce avait concrétisé la chose.

— Ty, c'est quoi ce silence soudain ?

— J'ai vu juste ? Mayim est enceinte ?

Bordel, je ne pouvais pas mentir, d'ici peu de temps elle verrait parfaitement l'évidence, même la robe de mariée avait été choisie pour qu'elle ne marque pas trop sa silhouette.

— Personne n'est censé le savoir, soupirai-je.

Elles poussèrent toutes les deux un petit cri de joie et commencèrent à papoter comme deux vieilles pies pendant que je m'occupais du repas.