Chapitre 44 - Tyler

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Je raccrochai le téléphone, prêt à m'engouffrer une nouvelle fois dans la gueule du loup.

À peine quelques heures auparavant, Tony et moi avions déniché le QG de ce gang auquel avait failli appartenir Rafael, grâce à son aide. Ils se faisaient appeler la Santa Muerte. Apparemment, il s'agissait d'une bande criminelle tout droit venue du Mexique qui s'était implantée dans le coin pas moins de deux ans auparavant.

Tout aurait pu partir en vrille, d'ailleurs, Tony et moi nous étions fait chopper par les membres de cette organisation. Leur activité principale ? Plutôt simple : vente de stupéfiants. Les informations que je détenais n'étaient pas très bastes, il fallait bien l'avouer. Je savais le peut de choses dont Rafael était au courant, c'est-à-dire pas grand-chose. Le gosse avait mis un bon moment à accoucher, mais il avait fini par nous donner l'emplacement exact.

Selon lui, il voulait éviter les problèmes, mais je lui avais fait clairement comprendre que son plus gros souci dans l'immédiat, c'était moi. C'était à cause de ses magouilles qu'Elena s'était retrouvée en danger, et non seulement elle, aussi notre bébé. Il avait mis un moment à comprendre, mais il avait fini par céder.

C'était ainsi que j'avais fait la connaissance du chef de la bande et étrangement, il avait entendu parler du moi. Pour une fois, que ma réputation me précède ne m'avait causé aucun problème. J'en avais même été ravi, car au moins, il pouvait se faire une idée de ce dont j'étais capable. Il était déjà au courant de mon existence, car son homme de main à Dayton lui avait parfaitement transmis mon message. Cependant, il n'était pas au courant de l'incursion qui avait eu lieu dans mon appartement ou du fait que trois de ses hommes se soient pointés dans un lycée pour agresser deux ados et une femme enceinte.

Je n'en avais pas cru un traitre mot, du moins, pour le coup de mon appartement. J'étais certain qu'il avait ordonné à certains de ses hommes de me menacer pour m'effrayer. Empiéter sur mon territoire était la bonne manière de me faire comprendre qu'ils m'avaient à l'œil et que j'avais intérêt à faire gaffe. Il savait qui j'étais, ce que je représentais et quel rôle j'avais désormais dans la communauté de Dayton. Aux yeux de tous, je n'étais qu'un ex-criminel qui, en écopant d'une peine de prison, avait décidé de faire de la prévention. En réalité, j'étais un ancien criminel, taupe des fédéraux, et ça, peu de monde était au courant. Il valait mieux pour moi que cela continue ainsi, sinon, je ne donnerai pas cher de ma peau. Surtout que j'avais dénoncé ce gang à Hector.

Oui, j'étais dingue de me pointer dans un endroit pareil pour demander des comptes à un type sans doute aussi mauvais que le Diable. Je connaissais la manière de fonctionner des gangs, certains étaient plus intransigeants que d'autres, néanmoins, il y avait des exception. Les Anges, lors de la période où Alvaro était notre chef, n'étaient pas de si mauvais bougres. Ils avaient un code d'honneur. Bien évidemment, tout était parti se faire foutre dès le moment où Jay avait repris les rênes.

Désormais, face à Domingo Santiago, le leader des Santa Muerte, j'attendais patiemment ce qu'il m'avait promis quelques heures plus tôt : vengeance. En échange, lorsque ses hommes auraient choppé le salopard qui avait osé frapper Elena, je n'irai pas voir la police pour les dénoncer. Selon lui, il me faisait une fleur et de toute façon, il n'appréciait pas les raclures qui s'en prenaient aux femmes. Puis, d'après ses dires, il n'aurait jamais envoyé ces trois crétins régler les comptes de Rafael. De toute façon, le gosse n'avait jamais intégré le gang. Il bossait pour eux, leur rendait quelques services grâce à ses courses, mais il n'avait jamais fait un quelconque serment, ni rien s'y rapprochant de près ou de loin. Il l'aurait peut-être fait si je n'avais pas été sur son dos.

Donc, de ce que j'en tirais, ces trois lâches s'en étaient pris à lui sans recevoir aucun ordre. Bref, il voulait juste lui faire la peau gratuitement, parce qu'il les aurait lâché. Cependant, Domingo continua à me faire croire qu'il n'était en rien mêlé à toute cette haine et violence qui avait déferlé dans le parking du lycée de Dayton. J'étais à un rien de le croire, mais pas tant que je n'aurais pas ce salopard sous le yeux et que je ne lui aurais pas foutu une bonne raclée. Pourrais-je le tuer ? Je n'en savais trop rien, en tout cas, les hommes de Domingo tentaient de le dénicher depuis deux bonnes heures, sans succès.

Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant