Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 31 - Tyler

— Alors ? Tu as eu des nouvelles de ton ami de la DEA ? me demanda Webber.

Instantanément, je me figeai. Hector n'était pas ce que j'appellerais un ami, du moins, j'avais énormément de mal à le voir en tant que tel. C'était plutôt un allié, même si à cause de lui, je m'étais retrouvé de merde jusqu'au cou. Malgré moi et bien que nous nous soyons serrés les coudes pendant quatre ans, je n'oubliais pas qu'il m'avait privé d'une partie de ma vie. Je lui gardai une certaine rancœur vis-à-vis de la façon dont lui et ses collègues de la DEA ainsi que de la ATF m'avaient piégé.

— Ce n'est pas mon ami, pointai-je, et oui, j'ai eu des nouvelles.

À peine quelques jours auparavant, j'avais reçu un e-mail de sa part, répondant directement à celui que je lui avais envoyé quelques semaines plus tôt. En gros, bien que n'ayant pas eu beaucoup de nouvelles de ma part ces derniers temps, il était au courant du but de mon organisation et m'applaudissait pour cela. Ça ne m'étonna même pas qu'il fut au courant, j'étais conscient que malgré tout, les fédéraux gardaient un œil sur moi. Néanmoins, je savais qu'ils ne le faisaient pas pour me chercher des noises, mais plutôt pour me protéger. Les gars du gang qui avaient fini en prison ne savaient rien du rôle que j'avais joué, mais on n'était jamais trop prudent.

Bref, pour en revenir à Hector et son mail, il ne pensait pas pouvoir se pointer à la réunion, mais me promettait de tout faire pour. Je saurais lors du jour-j s'il serait parmi nous ou si au contraire, on devrait se débrouiller sans lui. Je ne m'en faisais pas trop, je ne comptais pas vraiment sur sa présence. Je m'étais vu un peu obligé à cause de ce que Webber avait proposé.

— Donc voilà, c'est ni oui ni non, c'est juste « on verra ».

La réunion aura lieu dans à peine quelques jours, moins d'une semaine et j'avais mis toute mon énergie à la préparer. Avec Elena, nous avions continué à nous voir, mais plus en tête à tête. Je comprenais sa décision, c'était beaucoup plus sage, du moins, pour elle. Pour ma part, ça faisait déjà deux semaines que l'incident du baiser avait eu lieu et il n'y avait pas une seule journée où je ne ressassais pas cet instant. Si je fermais les yeux, je pouvais encore sentir ses lèvres sur les miennes et nos deux corps s'emboîter à la perfection.

C'était frustrant d'être aussi près d'elle et de ne rien pouvoir faire. Plus les jours passaient, plus j'avais envie de tout déballer quant à la vérité sur notre rupture. Ça me tuait de l'intérieur, mais je respectais ses volontés. Définitivement, tout lui balancer le jour de ce baiser torride devant chez elle n'aurait fait que compliquer davantage les choses. Elle ne m'aurait sans aucun doute pas cru et aurait pensé qu'il s'agissait d'un subterfuge pour la mettre dans mon lit.

Ô oui ! Je rêvais d'explorer à nouveau chaque partie de son anatomie, lécher chaque parcelle de sa peau et fouiller chaque centimètre de son intimité. Je la désirais à un tel point qu'à chaque fois que je la voyais, j'avais l'impression que mon cœur allait exploser. Elle ne me regardait pratiquement pas, elle m'évitait plus que de raison, sans doute pour ne pas retomber dans la tentation. Néanmoins, je sentais ses yeux couler sur mon corps lorsque je regardais ailleurs. Mon épiderme m'en avertissait, cependant, je n'en disais rien. Elle devait se sentir de la même manière lorsque c'était moi qui la dévorais quand elle ne me prêtait pas attention.

Bien que frustré de ne pas pouvoir être près d'elle, ce jeu du chat et de la souris était très excitant, je devais bien l'admettre.

— Tu penses à elle, je me trompe ? interrompit Webber le fil de mon délire.

— Hein ?

Assis comme tant d'autres fois par le passé dans son bureau, il m'observait de son air amusé. À chaque fois que je me retrouvais ici, seul avec lui, j'avais l'impression de faire un immense bond dans le temps. J'aurais d'ailleurs aimé, ce temps-là me manquait plus que de raison. Je me revoyais lui parler d'Elena, de comment cette fille me tournait la tête comme aucune autre n'avait pu le faire. Il avait été le témoin indirect de tout l'amour que je lui portais et encore aujourd'hui, il pouvait s'en apercevoir d'un simple coup d'œil.