Paradis Retrouvé (Tome 3 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 41 - Elena

Accroupie devant les toilettes, mon estomac se secoua de spasmes.

Depuis maintenant deux mois, tous les matins, c'était la même rengaine. J'attendais avec impatience le moment dans ma grossesse où les nausées disparaîtraient. Pour le moment, je ne voyais pas de lumière au bout du tunnel.

Mon ventre avait à peine grossi, je ne sentais encore rien remuer à l'intérieur de moi. C'était une sensation étrange, car pourtant, j'étais bel et bien consciente qu'un embryon grandissait en moi, pour se transformer en fœtus et, finalement, en bébé.

Lorsque j'avais montré le test de grossesse à Tyler, j'étais paniquée, bien qu'heureuse. Il s'agissait d'un tumulte d'émotions que j'avais encore beaucoup de mal à décortiquer, même après ces semaines pour me faire à l'idée. En à peine quelque jours, ma vie avait pris un tournant que je n'aurais jamais soupçonné. Une rupture, une réconciliation, un emménagement et, pour clôturer le tout, un bébé. Le changement ne m'avait jamais fait peur, mais là, on pouvait dire qu'il s'agissait d'un vraiment drastique.

J'étais passée de ne pas vouloir d'enfants, à ce que le fait d'en avoir un ne me dérange pas. Et à vrai dire, tout ça, c'était à cause de Tyler. Pas que cela soit sa faute, mais à ses côtés, toutes mes réticences quant à la maternité s'envolaient. Mes craintes n'avaient plus lieu d'être, car je savais que je ne serais pas seule face aux adversités. Tout s'était enchaîné rapidement, mais aussi, de manière parfaite.

Pour le moment, personne d'autre - mis à part nous - n'était au courant. J'avais voulu en parler à ma mère, sachant que cette nouvelle la rendrait folle de joie, mais je préférais atteindre mon deuxième trimestre avant d'en parler à tout le monde. Entre temps, Mayim avait eu son petit garçon, qu'elle avait décidé d'appeler Seeley. Il était venu au monde deux semaines plus tôt, et le récit de son accouchement m'avait fait pas mal flipper. Mon amie n'y était pas allée de main morte quant aux détails. Elle me disait ne pas comprendre ces femmes qui certifiaient que leur accouchement était le meilleur moment de leur vie... alors qu'elle avait simplement eu envie de mourir. Elle m'avait confié qu'elle ne laisserait plus jamais Tony la toucher, qu'elle ne prendrait plus le risque de tomber enceinte. Elle l'avait dit dans un moment fort en émotion, alors que ses hormones touchaient littéralement le plafond, par conséquent, je savais qu'elle n'en pensait rien en réalité. Enfin, je l'espérais, sinon je plaignais le meilleur ami de Tyler.

Je tirai la chasse, me passai un peu d'eau sur le visage ainsi que la nuque, me lavai les dents, puis partis rejoindre mon compagnon dans la cuisine. Ces semaines de cohabitation se déroulaient à merveille, c'était un rêve enfin devenu réalité. Il était aux petits soins avec moi, pas parce que j'étais enceinte, mais parce que c'était le caractère de Tyler. Il aimait me bichonner, et moi, j'adorais me laisser faire.

En arrivant près de lui, je m'assis autour de l'îlot et il me servit un jus d'orange récemment pressé. Il arrêtait pas de dire que j'avais besoin de vitamines. Il était tellement à fond, qu'il avait acheté plein de bouquins dans le but de mieux me comprendre pendant ma grossesse et ainsi pouvoir m'être d'une quelconque utilité.

Oui, il était trop mignon lorsqu'il se la jouait attentionné. J'attendais avec grande impatience d'atteindre le deuxième trimestre afin que ma libido revienne, parce que pour le moment, le désir sexuel n'était pas vraiment là. Je me sentais bizarre, beaucoup trop sensible aussi. J'essayais de gérer ça du mieux que je pouvais, mais mon corps était en plein changement afin d'accueillir au mieux cette vie qui grandissait en moi. En tout cas, Ty était patient et comprenait sans aucun problème que je n'avais pas envie de sexe. D'ailleurs, il ne me l'avait pas proposé une seule fois. J'étais venue jusqu'à me demander, si maintenant que j'étais enceinte, j'étais devenue intouchable à ses yeux. Je n'espérais pas, parce que neuf mois sans sexe, ça allait nous paraître très long. Enfin, plus longtemps, surtout après l'accouchement. De ce que j'avais lu, si cela se déroulait par voie basse, je devrais attendre d'avoir cicatrisé pour... retourner sur le ring.