Provocation

Chapitre 18

La robe choisie par mes deux meilleurs amis est somptueuse. Elle correspond à la perfection à mon style puisqu'elle reste très sexy, tout en étant vraiment chic pour le lieu où nous allons nous rendre.

Je passe dans le couloir de l'étage dans ma maison, et rejoins la cuisine où Miguel est posé. Il est uniquement en caleçon avec une chemise, à moitié fermée tandis qu'il mange des chips très chimiques au vue de leur couleur.

-Miguelito ! Le grondais-je. Donne moi ça et va t'habiller ! On sort ce soir !

J'attrape son paquet et le balance dans le placard qu'il s'est approprié pour mettre sa nourriture, alors qu'il part à l'étage en soufflant. C'est un vrai enfant quand il le veut. C'est pas toujours supportable, mais on doit faire avec.

J'enfile mes escarpins, mes gants et ma fourrure que je passe dans mon dos, pour la laisser sur mes bras. Je prends mon sac à main et sors de la maison. Sans grand étonnement, les gros bras sont déjà là. En costumes, ils portent des lunettes de soleil et sont posés contre la voiture de luxe qu'ils ont empruntés à l'un de nos voisins pour l'occasion.

Au bout de plusieurs minutes, Miguel sort enfin, et je ferme la porte à clef.

-C'est quoi ça ? Me questionne Miguel.

-Comment ça ?

-Mais cette caisse de merde ! Je montes pas dedans, t'es tarée toi.

-Miguel ! On va assez se faire remarquer parce qu'on est du Nord, oui, toi aussi, alors pas besoin de venir à bord de ton van.

Il marmonne plusieurs mots que je décide d'ignorer et Horacio m'ouvre la porte de la voiture, pour que je monte à l'intérieur. Je me trouve à l'arrière, puisque c'est une très mauvaise idée de laisser Miguel avec l'un des gros bras.

-Ta robe te va à merveille, me complimente Horacio.

-Merci, vous avez fait un très bon choix !

-C'est pour ça qu'on a mit si longtemps, on était d'accord sur rien concernant la robe pour ce soir.

Je lâche un rire, même si ça ne m'étonne pas vraiment. Ils sont perfectionnistes comme moi, c'est pour cette raison que je suis aussi proche d'eux. Peu de temps se passe avant qu'on arrive devant le haut building au bord de notre ville.

Une fois par mois, Elijah s'y rend, et vous devez vous douter que j'ai choisi le jour où j'étais sûre qu'il viendrait. Horacio gare la voiture, et nous descendons tous les quatre. J'enfile également mes lunettes de soleil, tout comme Miguel qui me tend son bras. Je le rejoins pour passer mon bras sous le sien, et nous avançons vers l'entrée, où les hommes en costume nous regardent bizarrement.

-Les rats venant du Nord sont formellement interdits, lance froidement l'un d'eux.

C'est moi qui prend la parole, puisque je sais parfaitement ce que je dois dire. Tout était prévu.

-Messieurs, avec tout le respect que je vous dois, je vous annonce que vous êtes sur mon territoire. Alors si vous ne me laissez pas entrer, je risque d'appeler le chef d'état, qui fera en sorte de fermer votre établissement.

Ils me toisent du regard mais finissent par me laisser entrer. Nous avançons dans le lieu, tout en respectant la limite que nous connaissons parfaitement.

Des strip-teaseuses se retrouvent en train de danser sensuellement contre des barres de pole-dance, encouragée par des millionaires qui leur balancent des tas de billets. Les serveuses ne sont qu'en sous-vêtements et se font toucher par les hommes, ce qui me fait frissonner. Je détourne rapidement le regard et accélère vers l'ascenseur. Nous montons à l'intérieur, et je profite pour fermer les yeux quelques instants, submergée par les souvenirs.