Chapitre 59

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Tout sourire, j'avance dans la magnifique allée au bras d'Elijah. La famille de Miguel a fait le déplacement, tout comme celle d'Alissa. Nous nous posons derrière la table et attendons les mariés. Je suis encore vêtue de l'une des robes faites par Alissa, qui correspond bien à leur mariage, je trouve.

Miguel a insisté pour se marier au plus vite et a demandé à ce que ce soit moi qui le marie. En raison de leur différence de religion, les fiancés ne peuvent pas faire un mariage religieux. Il est catholique alors qu'elle est musulmane, et un mariage civil leur correspond tout à fait.

Puisque j'ai un lien de parenté avec le futur marié, j'ai tenu à ce qu'ils aient le mariage de leurs rêves. Ils ont souhaité une cérémonie sur la plage, et c'est ce que je leur ai offert.

Au bout de quelques instants, Miguel entre au bras de sa mère et reste debout devant la table. Après une attente insoutenable du côté de Miguel, Alissa arrive dans sa sublime robe aux côtés de son père, qui la laisse à mon cousin.

-Prends soin de ma fille, jeune homme, lui dit-il alors.

Mon cousin en fait la promesse et sourit à la jeune femme. Elle est juste magnifique, je comprends pourquoi mon cousin est tombé sous son charme. Et puis je dois avouer que Miguel est vraiment chic comme ça, et très beau.

Je jette un coup d'œil à Elijah et il hoche la tête, m'autorisant à commencer la cérémonie.

-Tout d'abord bonjour à tous, commençais-je, merci à vous deux d'avoir choisi d'opter pour la version civile du mariage, et merci à tous pour votre présence en ce jour particulier, d'union entre deux personnes qui s'aiment. Ce mariage est très important pour l'histoire de Cocoa Beach, parce qu'il s'agit du premier mariage ayant lieu après le rassemblement des deux zones respectives de notre ville. C'est également un honneur pour moi de marier ces deux personnes chères à mes yeux, mon propre cousin et mon amie.

Je ne perds pas pour autant mon habitude et commence par mon petit mot d'accueil. Elijah lit ensuite les articles 212 à 215 du Code civil, comme à chaque mariage. Pour rappel, ces articles résument les devoirs des époux l'un envers l'autre.

-Bien, j'espère que l'écoute des devoirs des époux ne vous a pas ennuyés. Passons aux choses sérieuses désormais, j'aimerais que tout le monde se lève, s'il vous plaît, pour écouter l'échange de consentements des mariés.

Je suis très émue à ce moment précis parce que le discours préparé par mon cousin est très touchant. On ressent l'amour qu'il porte à Alissa et qu'il est reconnaissant envers moi de lui avoir permis de faire sa rencontre.

Alissa, de son côté, reste un peu réservée mais on ressent bien qu'elle a trouvé l'homme parfait selon elle.

J'invite les futurs mariés à se poser devant moi, et je leur donne leurs alliances, pour l'échange traditionnel.

-Je vous déclare mari et femme, vous pouvez embrasser la mariée, souris-je.

Pour respecter sa belle-famille, Miguel se contente de relever le voile d'Alissa et dépose un baiser sur son front. Les cris et applaudissements retentissent aussitôt et mon sourire s'agrandit. Pour clore la cérémonie, les mariés et témoins signent le registre. Je remet enfin le livret de famille des jeunes mariés, et ils me remercient d'avoir accepté de les marier.

-Tout le plaisir est pour moi, je vous souhaite tout le bonheur du monde et que vous puissiez fonder votre propre famille. Si vous aimez ma maison, elle est à vous deux.

-On ne peut pas accepter, rétorque Alissa. C'est beaucoup trop !

-Considère ça comme un cadeau de mariage Alissa. Elle a été payée avec l'argent d'Hayato, elle aussi et autant que ça vous serve.

Les jeunes mariés me prennent dans leurs bras en me remerciant une bonne dizaine de fois. Je le fais de bon cœur, ça me fait plaisir. Pour tout vous dire, je suis millionnaire maintenant et l'argent n'est plus un problème pour moi. Je peux faire plaisir à tout le monde désormais. Puisque je suis dans un élan de bonté, j'avance vers les gros bras et sort un chèque de mon sac, que je leur tend.

-C'est quoi ça ? Me questionne Horacio.

-Les gars, j'aurais dû faire ça bien avant. Merci à vous deux d'être autant là pour moi depuis tout ce temps. Puisque vous n'avez pas eu de problèmes comme moi, et heureusement, je ne peux pas vous rendre la pareille. C'est le remboursement de votre crédit pour la boutique. Vous avez eu l'argent nécessaire pour faire les travaux, mais je sais que vous devrez tout rembourser d'ici les vingt prochaines années. Gagnez votre argent pour vous désormais.

-Ça marche pas comme ça Dakota, réplique Esteban. Si tu fais ça, on te rembourseras parce que...

-Les gars, c'est rien pour moi ce chèque. Faîtes-le pour moi. Acceptez ce chèque, c'est un cadeau. D'accord ?

-Si on accepte, on continue à te tatouer gratuitement jusqu'à la fin de tes jours. C'est bon pour toi ?

Je tend ma main à Horacio, puis à Esteban pour sceller le pacte. Je leur remet le chèque et récupère ma fille avant d'aller vers Elijah.

-Alors madame la maire, pourquoi tu as voulu faire ce métier ? Me demande-t-il en passant ses mains autour de ma taille.

-Tu connais mon besoin de tout contrôler ? Eh bien c'est parti de là. En plus de contrôler ma vie, je voulais contrôler tout ce que je pouvais et j'ai décidé de tenter ma chance. Ça me plaît comme métier. J'ai des responsabilités et je peux faire tout ce que je veux, en aidant un maximum de personnes. Et vous monsieur le maire ?

-Au moment où j'avais le plus besoin d'aide, j'ai été m'adresser à un maire, pour qu'il fasse quelque chose pour Sterling et moi. Tout ce qu'il a fait, c'est me rire au nez, et à partir de ce jour, je me suis dit que je devais aider tous les habitants, alors j'ai voulu devenir maire.

-Toi et moi, on a vraiment plus de point communs qu'on ne le pensait. Non seulement on est maires, mais on le fait pour les mêmes raisons.

ProvocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant