Chapitre 8

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Aujourd'hui j'ai encore décidé de me rendre dans ce bar, dans le but de continuer à emmerder mon cher Elijah. Après m'avoir emmené dans le Sud, c'est la moindre des choses. Les boules puantes étaient une vengeance, mais elle était prévue avant que je me retrouve dans le Sud, ce qui fait que ce n'est pas assez suffisant pour moi.

Miguel et moi nous ressemblons au moins sur un point : on aime faire la fête. Pour cette même raison, il a encouragé plusieurs connaissances du Nord à venir dans ce bar. C'est bien la première fois que nous seront autant de ma zone, et pour mon plus grand plaisir.

Je pars avec Miguel au bar et nous commandons des boissons alcoolisées comme à notre habitude. Cette fois, on reste au bar pour ne pas voir directement Elijah. Les gens du Nord vont commencer à arriver petit à petit, et il finira par s'en rendre compte.

On décide de recommander une seconde boisson alcoolisée en regardant les gens arriver. Certains viennent nous saluer, d'autres restent avec nous. Le groupe que nous formons est finalement interrompu par Elijah en personne, en colère comme à chaque fois qu'il vient.

-Bonjour Elijah, le saluais-je en riant.

-Dakota du Nord, t'étais obligée de ramener autant d'imbéciles de ta partie ?

-Bien sûr. À quoi bon avoir un bar si personne n'y va ?

Je descends du tabouret et avance jusqu'à lui. Son regard bleu intense est plongé dans le mien, un sourire est posé sur mon visage au contraire du sien.

-C'est la première fois qu'on vient à plus de quatre, et tu vas devoir t'y habituer, parce que c'est loin d'être la dernière.

-T'es tellement insupportable, pétasse.

Je hausse simplement les épaules et bois le contenu de mon verre à la paille. Quelqu'un surgit entre nous deux, ce qui nous surprend à un niveau égal.

-Dakota ! S'écrie une voix féminine.

Je recule d'un pas et tombe face à la blonde que j'ai embrassée la dernière fois que je suis venue ici. Là même qui était sous le bras de mon ennemi.

Puisque mon verre est vide, je le pose sur le comptoir et lorsque je suis de nouveau face à la blonde, des lèvres sont posées sur les miennes. Le rire d'Elijah retentit et je repousse la fille sans hésitation.

-Non mais ça va pas ?! M'exclamais-je.

-Mais, Dakota... C'est toi qui l'a fait la dernière fois pourtant ! Et j'étais loin de réagir de la même manière.

-Écoute blondie, t'es peut-être jolie, mais je préfère les hommes. Alors à moins que ce soit également le cas d'Elijah, tu vas gentiment retourner dans ses bras et ne pas revenir vers moi.

-Dakota, dit-elle doucement, tu m'as fait réaliser que je préférais les femmes aux hommes. Je peux venir dans le Nord si tu préfères, et je ferais tout ce que tu veux.

Le rire profond d'Elijah retentit de nouveau, et sa réaction m'énerve, mais pas son rire en lui-même. Il faut avouer que rire lui va bien, ça dévoile sa dentition parfaite, lui donnant encore plus de charme.

Je passe mon bras autour des épaules de la blonde et avance de quelques pas. Je la plaque finalement contre le torse d'Elijah, toujours hilare.

Enfin bon, son rire cesse dès lors que la blonde se retrouve dans ses bras, pour mon plus grand plaisir.

-J'en veux pas, la malaisienne, reprends-la.

C'est quand même dingue qu'il n'ait toujours pas prononcé ma véritable origine, alors qu'il a déjà parlé des pays les plus proches géographiquement de mon pays. Et puis où est-ce qu'il va chercher tout ça ? Il est bel et bien en train de faire tous les pays asiatiques. Je suis sûre qu'il a une liste des pays d'Asie, et il barre chaque pays dès qu'il me l'a sorti. Il devrait plutôt abandonner, parce qu'il a encore beaucoup de pays à me balancer.

-C'est vrai ? Intervient la blonde. Tu viens de Malaisie ?

Je lève les yeux au ciel en me posant sur le siège du bar.

-T'as aucune chance de savoir d'où je viens, blondie. Ton cher maire fait tous les pays pour essayer de deviner d'où je viens. Sauf que peu importe ce qu'il dira, je ne lui répondrai rien.

Esteban vient se poser à mes côtés en souriant, un verre à la main. On vient du même pays, lui et moi. Sauf que lui, il est totalement japonais. Je suis japonaise et américaine, de mon coté.

-Alors il a toujours pas deviné ? M'interroge-t-il.

-Non, dis-je tout bas.

-Et lui il vient du même pays que toi, au contraire de ton cousin ? Lance Elijah.

-Lui, oui.

-Et il est quoi ?

-Rêve Elijah. T'as pas à savoir d'où je viens.

L'américain soupire puis repousse la blonde vers moi.

-T'as oublié ça, dans le Sud.

Je le regarde avec colère. Il a fait exprès d'emmener la blonde dans le Nord. Il fait bien entendu référence au fait que je me sois déjà retrouvée dans le Sud.

-C'est toi qui a essayé de la mettre dans ton lit, alors je te la laisse.

Esteban pose ses mains sur les épaules de la blonde, dont j'ignore toujours le nom, et la bascule de nouveau dans le Sud sous ses protestations.

-Tu lui as fait découvrir sa préférence sexuelle, c'est normal que tu la récupères.

-Enfin Elijah, tu es tout seul ce soir. Il te faut bien de la compagnie.

-T'as qu'à revenir dans le Sud, rit-il.

Je ne sais pas ce que je devrais relever à travers sa phrase. Est-ce qu'il veut de ma compagnie, ou il veut tout simplement que je me retrouve une nouvelle fois pleine de honte, en me retrouvant de nouveau dans le Sud ?

Je me relève et vais jusqu'à lui pour le pousser. Il recule de quelques pas dans sa partie, et me regarde, toujours en riant. Quelques mèches de ses cheveux tombent devant ses yeux, mais il n'y accorde aucune importance.

-T'es qu'un enculé, Elijah. Garde ta blonde, monte dans l'une des chambres avec elle et fais pas chier. Tiens, Miguelito, t'aurais pas de bombe désodorisante sur toi ? Je crois que ça pue un peu dans le Sud.

Elijah cesse directement de rire, pour me regarder extrêmement mal. Cette fois, c'est moi qui ris. Bien sûr que je fais référence à mercredi, lorsqu'on a attaqués sa mairie.

-T'es pire que les gosses avec lesquels tu traînes, pétasse. C'est le plus petit qui a eût cette idée merdique ?

-C'est vraiment dommage que tu aies loupé tes rendez-vous pour la fête nationale à cause de ça, dis-je ironiquement.

À la base, ce n'était pas dans mon plan, mais j'ai finis par découvrir qu'il avait décalé tout ce qui devait avoir lieu mercredi. Ça nous a tous bien fait rire à ce moment-là.

ProvocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant