Adam n'a pas vraiment su en savoir plus sur la semaine de festivités du côté des gros bras. Ils lui ont bel et bien dit que Sterling était devenu leur ami, me confirmant le fait qu'ils ont entendu Sterling parler. Ça me choque, je ne comprends pas pourquoi il ne m'a jamais adressé un mot. Les gros bras sont assez intimidant et les gens ont souvent plus de facilité à me parler plutôt qu'à eux.
Concernant Elijah, ils l'apprécient bien également. Par contre, ils n'ont aucun doutes concernant le fait que nous nous soyons embrassés. Ils se demandent même si on s'embrouillait quand on se retrouvait ensemble, seuls. Ils sont vraiment loin de la vérité, et ils me connaissent tellement que ça m'étonne qu'ils n'aient pas découvert la vérité. Surtout qu'en public, on montrait à tout le monde qu'on s'entendait très bien.
Enfin bon, ça a tout de même été bien de discuter à ce propos avec Adam. On est tous les deux gagnants dans l'histoire. Il apprend ma version, j'apprends la version des gros bras. Par contre, je lui ai tout de même caché les moments où nous nous sommes embrassés.
En parlant de Adam, je viens encore de l'intercepter devant ma mairie, l'empêchant de me faire tomber.
-C'est quand qu'on se bat sur un ring ? Me demande-t-il.
-Alors là je suis débordée j'ai pas une minute à moi, mais je te promets que dès que le Independence Day sera passé, on ira à la salle ensemble.
Horacio a très peu de patience avec son petit frère lorsqu'il s'agit de l'entraîner au combat. J'ai pris Adam sous mon aile pour l'aider, comme Horacio l'a fait à mon arrivée en Amérique.
-T'es géniale, merci Dakota !
-Allez continue de courir maintenant.
Il est en tenue de sport, ce qui signifie évidemment qu'il fait son petit jogging, comme plusieurs fois par semaine. On se salue et je parcours les rues avec Clover, pour regarder l'avancement des décorations. Les membres de ma commune nous aident tous à faire en sorte que leur rue soit la plus belle possible, en plus d'avoir la maison la plus décorée. Ça me fait vraiment plaisir que les gens prennent ça très à cœur.
Je tombe soudain sur une femme magnifique, portant un voile.
Je la connais parfaitement, c'est la couturière très talentueuse de ma ville qui a réalisé mes robes de la semaine de festivités. Je lui adresse un sourire et la salue poliment. Malgré moi, mon regard dérive sur sa joue, où un bleu marqué est présent.-Est-ce que vous allez bien ? Lui demandais-je doucement.
Je me soucie beaucoup des gens de ma ville, mais surtout des femmes, et encore plus lorsqu'elles sont blessées. J'ai couvert mes bleus durant deux années, je sais ce que ça fait de prendre des coups.
Elle regarde autour d'elle, comme pour vérifier que quelqu'un ne la suit pas, et elle avance un peu vers moi.
-Je... J'espérais justement tomber sur vous. Comme je savais que vous êtes beaucoup à l'extérieur ces temps-ci...
-Est-ce que je peux vous aider ?
-Oui eum... Votre association...
Elle semble assez gênée d'en parler, et elle regarde partout autour d'elle. Elle est en danger, j'en suis sûre.
-J'en ai deux. Est-ce que vous parlez de celle qui est... confidentielle ?
-Oui...
-Vous voulez peut-être que nous soyons en privé pour parler ?
-Et... Qu'est-ce que je vais lui dire s'il apprend que je suis avec vous ?
-Vous lui direz que je vous ai appelée pour réaliser une robe pour le International Day. Et puis c'est vrai, je comptais passer vous voir. Suivez-moi.
J'indique à Clover de continuer dans les rues et que je l'appellerai dans peu de temps. Nous allons jusqu'à chez moi et j'ouvre la porte puis pense à Miguel.
-Attendez, je vérifie quelque chose.
J'entre seule et indique à Miguel d'enfiler un bas, parce que je dois recevoir quelqu'un. Il part dans la chambre qu'il occupe partiellement en grognant et je laisse Alissa entrer chez moi. Nous allons dans ma cuisine et je lui propose à boire. Je prépare du thé et me pose face à elle.
-Vous pouvez vous détendre, il ne saura pas que vous êtes ici. Vous voulez m'en dire plus sur votre situation ?
-Eh bien... Je me sens en danger depuis quelques temps. Mon mari... Il me frappe de plus en plus et je ne le supporte plus. J'ai.... J'ai peur de mourir sous ses coups.
Je pose ma main sur la sienne et lui fais un sourire compatissant.
-Je suis bien placée pour comprendre votre situation. J'ai été mariée à seize ans, et je suis partie deux ans plus tard. Il me frappait aussi et il s'est passé quelques événements, et je savais que si je ne partais pas, je ne serait peut-être pas ici devant vous. Si vous me dîtes que vous avez besoin de l'aide de mon association, je vais faire bouger les choses dès maintenant.
-Comment ça se passe si... Si je veux le faire ?
-Tout d'abord, il faudra vous mettre en sécurité. Vous pouvez rester ici autant de temps que vous le souhaitez. J'appelerai le shérif, pour lui faire part de votre situation et vous pourrez déposer une plainte. Ce sera à lui de juger ce qu'il fera par la suite, en attendant le procès. Si vous êtes mariée, vous pouvez demander à divorcer par la même occasion.
-Je suis mariée depuis un an avec lui et il a commencé il y a trois mois. Petit à petit, et de plus en plus fort. Je ne peux plus voir ma famille à cause de lui. Et je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse.
-Si je peux aider, je le ferais. Je refuse de vous laisser dans cette situation urgente. J'ai eût du mal à garder cette association secrète, mais je sais qu'elle l'est et votre mari n'en saura rien.
Il y a un an, j'ai décidé de faire une association privée. Elle vise à aider les femmes battues, comme je l'ai un jour été. Dès quatorze ans, je tiens au courant les jeunes filles de ma ville concernant cette association, pour qu'elles sachent directement vers qui se tourner en cas de danger.
Avant quatorze ans, je juge que les mères sauront agir pour leurs filles. Mais âgées de quatorze ans, elles commence à grandir et peuvent se tourner vers moi d'elles-mêmes.
J'appelle le shérif et discute avec Alissa durant encore quelques temps. Miguel arrive finalement en baillant et ouvre son placard à cochonneries.
-Dakota du Nord, t'as oublié de racheter mes Cheetos, se manifeste mon cousin.
-Miguelito, tu vois bien que Alissa est en train de me parler enfin !
Il se tourne vers la jeune femme voilée et la détaille du regard, puis sa bouche s'ouvre de surprise.
-Oh euh... Désolé ! Moi c'est Miguel, le cousin de Dakota, même si on ne se ressemble pas.
Il lui fait un grand sourire et je comprends directement que la belle voilée plaît à mon cousin.
-Il est mexicain alors que je suis japonaise, mais on est bien de la même famille. Il vient plusieurs mois dans l'année chez moi, et je n'ai pas réussi à le renvoyer au Mexique. En soit, il encombre juste mon canapé, sinon je suis sûre que vous ne remarquerez même pas sa présence ici.

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Provocation
RomanceUne ville séparée est forcément signe de rivalités. Ils sont les deux maires, ils se détestent et font tout pour que la guerre continue. L'encre sur leurs corps sera leur terrain d'entente, c'est à travers leurs tatouages qu'ils apprendront à se con...