Chapitre 47

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👤PDV Dakota

Pendant tout le temps que nous étions dans le jet privé, Hayato ne m'a pas adressé un mot. Son regard suffisait, il parlait pour lui. Je sais que je vais souffrir, mais je ferais tout ce que je peux pour souffrir le moins possible.

On monte dans une voiture lorsqu'on arrive au Japon, des heures interminables plus tard. Je reconnais directement le chemin que nous empruntons. Nous allons dans la maison que j'ai habitée pendant deux ans. La maison où j'ai vécu la violence d'Hayato. Celle que j'ai fuis il y a six ans désormais.

On arrive devant, et Hayato me force à entrer, même si j'essaie de faire demi-tour. Comme je me doutais, l'oyabun et mon père sont présents, avec de nombreux hommes en costumes. Ma respiration s'accélère et mon cœur s'emballe, je panique.

Hayato me pousse devant eux, et je tombe à genoux au sol. J'esquive le regard de tous les hommes présents, parce que j'ai terriblement peur de ce qui va m'arriver. Le silence règne dans la pièce et j'entends Hayato s'éloigner avant de revenir. Je vois l'un de mes kimonos tomber au sol devant moi.

-Mets-ça, m'ordonne Hayato.

Je relève la tête et croise son regard, emplit de fureur, comme à l'époque.

-Je ne mettrai pas ce kimono, répondis-je. Le temps où je t'attendais sagement revenir de tes réunions et où je t'obéissais au doigt et à l'œil est passé, Hayato.

-Parce que tu crois que tu es en position de discuter ? C'est pas parce que t'as oublié que t'étais ma femme, que moi, je l'ai oublié. J'ai toujours su que t'étais qu'une pute qui aimait se montrer, mais au point de t'habiller comme ça... Enfile ce putain de kimono tout de suite, avant que je ne le fasse moi-même.

Je soupire et me relève en prenant le kimono en question. C'était mon préféré à l'époque... J'enlève ma tenue, sous le regard de tous, et met mon kimono par-dessus mes sous-vêtements. Il me va moins bien maintenant.

-Merci à tous d'être venus à une heure si tardive, je tenais à vous montrer que ma femme, cette traîtresse de femme, n'est pas digne des yakuza. Elle...

-Parce que tu te sens digne des yakuza ? Le coupais-je. T'es même pas un homme. T'es qu'un faible, qui fait semblant de respecter sa femme en public, mais qui la bat et la viole une fois dans la chambre. T'es qu'un putain de faible, Hayato, c'est tout ce que t'es. J'y crois même pas que je porte toujours ton nom aujourd'hui.

Plusieurs hommes lâchent des cris de surprise et je me tourne vers mon père.

-Et toi, t'es rien pour moi à part un putain de donneur de sperme. T'es pas mieux que lui, à battre ta fille, la faire entrer dans les yakuza, la forcer à se prostituer, la marier avec un homme du double de son âge et venir ici pour me frapper encore et encore. Redescend un peu putain, t'es peut-être haut placé dans le crime, mais t'as aucune valeur. J'ai honte d'être ta fille, honte d'avoir porté ton nom un jour.

D'autres hommes semblent surpris par ces révélations soudaines. J'ai tellement de haine envers eux, que je ne peux me retenir de leur exprimer.

-C'est bon t'as finit ta crise maintenant ? Tu veux jouer à ça ? Tu m'as menti pendant deux ans, alors que tu savais que je voulais des enfants. Tu as pris la fuite en Amérique, en me volant de l'argent, énormément d'argent. Tu as eu un autre homme dans ta vie, et tu as eu un enfant avec lui. Tu sais ce que tu mérites ? Que je les tue tous les deux. Tu ressentiras ce que j'ai ressenti lorsque j'ai vu que tu avais pris la fuite.

-Le code d'honneur des yakuza, l'interrompt l'oyabun, le chef, règle 9, tu ne tuera pas un katagi.

C'est comme ça qu'ils désignent ceux qui ne font pas partie des yakuza.

-Elle a enfreint les règles 3 et 5 de nôtre code d'honneur !

-C'est une femme, ce n'est pas étonnant. C'est vrai tout ce que tu dis, Dakota ?

-J'ai fait des erreurs, mais je peux vous jurer sur la tête de ma propre fille que je ne vous ment pas. Si je n'avais pas vécu tout ça, je serais probablement toujours ici.

-Regrettes-tu d'être entrée chez les yakuza ?

-La seule chose que je regrette, c'est d'avoir perdu mon temps avec ces deux lâches.

-Pourquoi n'en as-tu parlé à personne ?

-À qui vouliez-vous que je m'adresse ? Ma mère est aussi soumise à mon père qu'il me forçait à l'être. Je ne l'ai jamais vue prendre une décision d'elle-même, elle non plus. À vous ? Qu'est-ce que vous m'auriez dit si j'avais dénoncé vos deux lieutenants, oyabun ?

-Tâche de trouver des preuves. Tu es ici, et tu resteras ici désormais. Tu as été engagée auprès d'un homme, et tu dois continuer à l'être. Quant à vous deux, vous cesserez de frapper cette jeune femme. Ses actes ne sont pas une raison pour recommencer à la frapper comme vous l'avez fait auparavant. Repartez tous chez vous maintenant, vous avez fait de la route, vous devriez vous reposer.

Comme l'oyabun le demande, tous les hommes en costume partent de la maison, mis à part Hayato. Celui-ci me regarde avec rage, et je le regarde très mal également.

-Je veux divorcer, lâchais-je en croisant mes bras.

-Il est absolument hors de question que je signe des putains de papiers de divorce. J'ai pas parcouru la moitié du monde pour aller te chercher et divorcer. Bienvenue chez toi, parce que désormais, tu ne verras plus l'extérieur.

-T'as vraiment un putain de problème, sale taré. Je sais même pas comment j'ai fait pour rester deux années entières avec toi.

Il avance vers moi et me pousse contre le mur pour se coller contre mon corps.

-Je vais retourner en personne à Cocoa Beach. Je vais faire la peau à ton bâtard de tatoueur qui t'as séparée de moi, je vais coller une balle entre les deux yeux de ton fils de pute qui t'as foutu en cloque, et je vais noyer votre gamine. T'es à moi pour la vie, tu vas les oublier, et tu ne penseras plus qu'à moi. Tu ne t'es jamais demandée ce que tu aurais pu ressentir avec moi pendant deux ans si tu te serais laissée faire ?

Je le repousse et m'éloigne le plus possible de lui.

-Tu ne touchera pas à la famille que j'ai construite, sois-en sûr Hayato. Tout ce que j'ai pu ressentir avec toi, c'est que tu n'avais pas peur du détournement de mineurs. J'ai trouvé un homme, un vrai, et c'est loin d'être toi !

-C'est pas parce qu'il est doux avec toi que c'est un homme.

-Contrairement à toi, il sait m'écouter, lui ! T'es qu'un putain de psychopathe qui n'assume même pas le mal qu'il a fait à sa propre femme. T'es mon pire cauchemar Hayato, mais tu ne me feras plus tout ce que tu veux. C'est fini maintenant.

-Très bien, alors maintenant je vais te laisser me supplier à genoux de te baiser, salope.

En retirant sa veste, il part vers la chambre que je partageais avec lui. Je vais vers une chambre d'amis et me pose sur le lit en soupirant. J'efface une larme qui coule sur ma joue. C'est une larme de tristesse, parce que les personnes que j'aime le plus au monde me manquent, et parce que j'ai peur pour eux.

Hayato est tout à fait capable de se rendre là-bas pour les tuer un a un, et c'est ce qui me fait le plus peur. J'ai mis une année à préparer un plan pour le jour où il reviendrait. C'est risqué pour eux, mais je sais qu'ils feront tout leur possible pour m'aider.

Tout ce qu'ils ont à faire, c'est voler droit vers le pays natal de mon cousin...

ProvocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant