-T'es vraiment perturbante avec tes vêtements tout doux, lance Elijah en regardant ma combinaison. Comme ta robe de la semaine de festivités, lorsque tu es entrée à mon bras.
-Mais tu te moques de moi ? Répondis-je. Ma robe de la semaine de festivités était bien pire ! Oh merde ! On va être en retard. Emiko mon bébé viens, on y va !
Ma petite japonaise arrive vers moi, le gros ours de Miguel en main. Elle ne le lâche vraiment pas, même lorsqu'il prend la moitié du lit avec elle. Elijah la porte et nous partons tous les trois vers Cocoa Beach. Nous marchons de nos côtés respectifs de la frontière, mais nous marchons comme si nous n'étions qu'une ville unie.
Arrivés à la plage, Elijah pose Emiko au sol et elle nous prend les mains. Elle marche sur la frontière, même si elle ignore ce que c'est. J'aimerais qu'elle n'ait plus à le savoir.
Comme prévu, tout le monde est rassemblé sur la plage et je suis rassurée de voir qu'il n'y a aucune bagarre entre nos deux zones respectives. De nombreuses personnes se tournent vers nous, surprises. On s'arrête au bord de la plage, où des tables ont été installées.
Je salue poliment le chef d'État, qui a tenu à venir, puis mes amis et mon cousin. Emiko lâche nos mains et se laisse tomber sur les fesses et commence à jouer dans le sable. Je demande à Miguel de garder un œil sur elle, pour pouvoir m'exprimer librement.
Clover me tend un micro et je la remercie. Je jette un coup d'œil à Elijah, qui me rassure immédiatement. Je prends une grande inspiration et regarde toute notre population.
-Bonjour, commençais-je, merci à tous d'être venus aussi nombreux pour ce jour très particulier pour nous. Je vous demanderai à tous de rester calme et de m'écouter jusqu'au bout, puis de poser vos questions lorsque je vous le demanderai.
Mon regard se pose sur ma fille, la raison pour laquelle je fais tout ça.
-Il y a plus de deux ans, j'ai tenté de découvrir les secrets de notre ville. C'est ce qui m'a valu mes deux ans d'emprisonnement. Aujourd'hui, j'aimerais retenter l'expérience avec vous, pour le faire légalement cette fois.
Elijah décide de prendre le relai, avec le micro que lui a donné Sterling.
-Tout ça ne nous engage en rien. On veut juste ouvrir les secrets de la ville, pour savoir la raison pour laquelle nous sommes séparés. Ce serait déjà un bon début, et pourquoi pas devenir une seule et même ville par la suite ? On cesserai tous de se battre, on vivrait en paix sans se demander s'il va nous arriver une merde avec ceux de l'autre zone. N'oubliez pas que depuis que nous sommes tous les deux maires, vous avez très peu attaqué l'autre zone, mis à part pour brûler la mairie du Nord. Je suis sûr que chacun de vous pourrait trouver son âme-sœur de l'autre côté, que chacun de vous pourrait trouver son meilleur ami, et que chacun de vous pourrait fonder sa propre famille. C'est ce qu'on a fait tous les deux. Dakota est la femme que j'aime, et cette petite est notre fille à tous les deux. Ce serait trop demander de vivre heureux tous les trois ?
-J'espère que vous avez tous compris où on veut en venir, repris-je. C'est peut-être une utopie pour nous, mais je sais qu'on peut y arriver si chacun de vous accepte. Vous allez tous voter pour qu'on soit fixés. Un oui, ou un non, pour ouvrir les secrets. Sachez que l'on ne rassemblera pas notre ville tant que nous ne savons pas ce qui a causé la séparation. On jugera après ça à si on peut l'ouvrir. Est-ce que quelqu'un a des questions ?
Plusieurs personnes lèvent la main vers le ciel. Sterling part donner le micro dans le Sud, comme Clover le fait dans le Nord.
-Vous avez songé à votre bonheur, mais est-ce que vous avez pensé une seconde à nous tous ?
-Mais bien sûr qu'on pense à vous, c'est pour ça qu'on vient vous demander si vous le voulez. Vos vies seraient beaucoup plus faciles et vous pourrez découvrir ce qui se cache derrière la frontière. Vous ne vous êtes jamais demandé à quoi ressemblait l'autre côté ? N'oubliez pas qu'un jour, cette ville a été une seule et même ville. On a besoin de savoir pourquoi on est séparés, pour l'instant. On verra pour le reste plus tard. Pensez un peu à la fête nationale d'il y a deux ans. On avait l'impression de faire une seule et même fête, mais ça n'avait pas l'air de vous déranger. On s'amusait tous autant les uns que les autres !
Plusieurs personnes posent des questions sur ce qui se passera si on ouvre mes secrets de la ville. Au bout d'une heure de discussion, les habitants commencent à voter. Je me pose dans le sable à côté de ma fille et joue avec elle.
-On fait tout ça pour toi mon ange, soufflais-je. Pour que tu vives avec papa et maman.
Emiko relève ses yeux incroyables vers moi, ne comprenant pas vraiment la situation.
Après que tout le monde ait voté, ce sont les employés municipaux qui partent compter le nombre de oui et de non. Mon regard se pose sur le petit frère d'Elijah, qui a une discussion sérieuse avec Clover. Je me demande de quoi ils peuvent aussi bien parler.
Les gros bras se posent devant moi et me prennent dans leurs bras tour à tour.
-Dès que tout ça sera finit, je veux te voir dans notre boutique pour te tatouer, sourit Horacio.
-Ouais, j'ai des tatouages à rattraper justement.
-Je veux mon premier tatouage en couleur, lance Elijah.
Je me tourne vers lui et lâche un rire. C'est une discussion que nous avons déjà eu tous les deux.
-Et moi, je veux mon premier tatouages uniquement avec de l'encre noire.
Nous nous sourions mutuellement. Il se rapproche de moi, passe son bras autour de mes épaules et pose ses lèvres sur les miennes.
On sait pertinemment la raison pour laquelle on fait ça. Notre relation est à encrer sur notre peau. Quoi de mieux qu'un tatouage qui ressemble à l'autre pour penser à lui ? C'est bien la plus grande différence entre nous : mes tatouages colorés contre ses tatouages noirs. Il est temps de changer ça également.
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Provocation
Любовные романыUne ville séparée est forcément signe de rivalités. Ils sont les deux maires, ils se détestent et font tout pour que la guerre continue. L'encre sur leurs corps sera leur terrain d'entente, c'est à travers leurs tatouages qu'ils apprendront à se con...