Ne m'abandonne pas (Gaara x reader-chan)

57- Les larmes nettoient le champ de bataille

    Les rares rescapés du Tsukuyomi infini continuèrent le combat une fois la lumière hypnotique de la Lune estompée. Ils durent affronter la terrible Kaguya Otsutsuki, mère de l'ermite Rikudô et déesse à l'origine du chakra. Ils la vainquirent, non sans difficulté, mais tout n'était pas fini. Sasuke Uchiha avait de nouveau des idées rebelles. Il défia Naruto en combat singulier en menaçant de tuer tous les Kages pour bâtir un monde nouveau.

   Finalement, après avoir chacun perdu un bras, ils se réconcilièrent. Ensemble, ils libérèrent le monde du joug qui le tenait immobile. Le Genjutsu se brisa, ramenant ainsi chaque être humain à la réalité. Sur le front, des cris d'allégresse retentirent de toutes parts. Temari et Kankuro se précipitèrent vers leur jeune frère, suivis de quelques autres ninjas, dont Matsuri et sa meilleure amie, Sari. La kunoichi à l'éventail se mit à hurler :

   " C'est fini !!! On a gagné !!! Vous vous rendez compte ? Tu te rends compte, Gaara ? Gaara, ça va ? "

   Elle le regardait à présent d'un air inquiet. Le rouquin ne semblait partager qu'à moitié la liesse générale. Oui, ils avaient gagné, mais à quel prix... Le marionnettiste fronça soudainement les sourcils en regardant autour d'eux :

   " Gaara, où est passée T/P ? Elle n'était pas avec toi ?"

   Le plus jeune ne répondit pas immédiatement, mais se rembrunit. Une fine pluie commençait à tomber lorsqu'il déclara lentement :

   " Il faut qu'on aille la chercher..."

   Sur le moment, les shinobis aux alentours ne saisirent pas vraiment les paroles du Kazekage. Mais la plupart lui emboîtèrent le pas quand il commença à se diriger vers le lieu où la T/C et Madara s'étaient affrontés quelques heures plus tôt.

     La pluie se transforma rapidement en averse. Gaara tourna la tête vers les montagnes. Même les Dragons exprimaient leur peine.

    Soudain, il sentit deux mains se poser sur ses épaules. Il tourna la tête à gauche, puis à droite. Son frère et sa sœur avaient fini par comprendre ce qu'il s'était passé. La Fratrie du Sable marchait tous côte à côte, abattus. Ils avancèrent ainsi pendant un long moment avant d'apercevoir enfin le rocher près duquel reposait la jeune fille.

   Ses longs cheveux T/C étaient trempés, son visage semblait paisible. L'averse l'avait purifiée de toute trace de sang, ne laissant que sa peau pâle parcourue ça et là de plaies parfaitement nettes, à commencer par le trou béant au niveau de sa poitrine. Temari fit un pas en arrière, horrifiée. Elle avait beau avoir compris, la vue de la T/C sans vie lui fit un terrible choc. Kankuro l'attrapa par les épaules sans rien dire. Il jeta un regard peiné à son jeune frère.

    Celui-ci arrêta d'un geste les deux ninjas médecins qui se dirigeaient vers le cadavre, une sorte de bâche à la main. Il attrapa lui-même le linceul et s'agenouilla devant la T/C. Ses cheveux roux retombaient sur son visage et les gouttes d'eau se mêlaient à ses propres larmes. Il ferma délicatement les yeux désormais ternes et vitreux de la jeune fille. Il recouvrit le corps du tissu, ne laissant visible que son visage, incapable de se résoudre à le cacher. Après cela, il la prit dans ses bras et se leva, la portant comme une princesse, et repartit en direction de Suna sous le déluge qui continuait à s'abattre. Les ninjas du pays du Vent le suivirent dans un cortège silencieux. 

   Il avançait en tête, s'efforçant de garder le menton haut. Il aurait dû être fier de l'immense sens du sacrifice dont avait fait preuve la T/C, mais il se sentait vide. Il la revoyait tour à tour rire, pleurer, se mettre en colère, pencher la tête quand elle ne comprenait pas, bouder, se moquer de lui en le surnommant "l'escargot" juste après avoir remporté une énième course. Il progressait lentement sur le chemin boueux d'une forêt quand une autre image lui revint en tête. Il était enfant, assis contre un arbre de l'Académie et pleurait, blessé par la réaction des autres enfants lorsqu'il avait voulu jouer avec eux. Elle était là, et elle s'était avancé vers lui, un ballon à la main.