Ne m'abandonne pas (Gaara x reader-chan)

63- Intrus

    Les deux aînés semblaient presque aussi ravis que les plus jeunes. Ils avaient complètement oublié leur colère d'il y a moins de cinq minutes. Korobi et Yaoki se joignirent à la gaieté générale et félicitèrent le nouveau couple. Ils se souvenaient de la première mission qu'ils avaient effectué avec eux. Les deux étaient déjà si proches à l'époque. Soudain, la T/C se mit à éternuer, ce qui inquiéta immédiatement le rouquin :

   " T'es en train de prendre froid. Viens, on va te chercher un pull."

   Elle acquiesça, et ils s'éloignèrent en direction des appartements. Ils parvinrent au palier de la jeune femme, qui s'immobilisa soudainement, la main à quelques centimètres de la poignée. Perplexe, Gaara lui demanda :

   " Qu'est-ce que tu fabriques ?"

    Elle ne répondit pas, mais semblait surprise et un peu effrayée. Elle était presque sûre d'avoir correctement fermé la porte en quittant son appartement quelques heures plus tôt. Pourtant, le battant était entrouvert. Elle marmonna en s'écartant de la porte :

    " La serrure a été forcée. Il y a quelqu'un à l'intérieur."

    Le jeune Kazekage réagit immédiatement. Il la tira vivement de manière à la placer derrière lui et mit la main sur le battant. Peu importe qui se trouvait ici, il allait le regretter. Il connecta ses nerfs optiques à son troisième œil pour observer ce qu'il se passait de l'autre côté de la porte. L'appartement ressemblait à un champ de bataille, alors que la jeune femme venait juste de le remettre en état, tout était éparpillé sur le sol, certains objets étaient brisés. Un homme dormait sur le canapé, quelques vêtements de la kunoichi au médaillon entre les mains. Il pénétra à l'intérieur, en tenant toujours fermement la T/C par le bras. Il avait reconnu l'intrus, qui n'était personne d'autre que Torao. À peine eut-il ouvert la porte qu'un forte odeur d'alcool lui assaillit les narines. Il lâcha le bras de la jeune femme :

    " Tu devrais peut-être m'attendre ici. Il est ivre, donc complètement imprévisible. On ne sait pas comment il pourrait réagir en te voyant.

    - Hors de question que je reste ici, imposa-t-elle en se raccrochant à son bras. 

    - Bon, très bien, mais, surtout, tu ne l'approches pas.

    - Je peux me défendre, tu sais.

    - J'en suis parfaitement conscient, ce n'est pas le problème. Je ne veux juste pas qu'il pose ses sales pattes sur toi."

    Malgré la situation, cette dernière phrase arracha un petit sourire à la jeune femme. Sans même s'en rendre compte, il venait encore de lui prouver à quel point il l'aimait. Elle le suivit donc silencieusement en prenant garde aux meubles et bibelots éparpillés sur le sol. 

    Ils étaient dans le salon, du moins, ce qu'il en restait. L'odeur de l'éthanol était si forte que la T/C dut se couvrir le bas du visage pour ne pas suffoquer. Ses poumons étaient bien plus sensibles depuis la guerre et la puanteur la prenait à la gorge au point de l'étourdir. Le rouquin le remarqua rapidement et lui ordonna de sortir.

     Elle ne lui fit pas dire deux fois et se tourna vers l'entrée quand, soudain, une haute silhouette lui barra la route, Torao. Il s'était réveillé et lui coupait toute retraite, les yeux brillants d'ivresse et de folie. Avant que le jeune Kazekage puisse réagir, il la plaqua violemment contre le mur et se mit à chercher à l'embrasser de force. À moitié assommée par l'horrible haleine de l'intrus et par le choc qu'elle avait subit en heurtant la paroi, elle ne réussissait pas à repousser son agresseur, ni même à crier.