Deux mois passèrent. Malgré les tentatives de Gaara, T/P parlait peu et s'obstinait à garder ce qu'il considérait comme un masque. Perché comme à son habitude sur un toit d'appartement, le rouquin se rendit compte que, malgré l'heure tardive, une fenêtre laissait encore passer de la lumière, et que cette fenêtre, c'était celle du nouvel habitat de son amie, si distante depuis son retour. Derrière le rideau clair, il y avait encore du mouvement.
Il décida d'aller la voir, espérant retrouver cette petite fille aux yeux si doux qui lui souriait autrefois réellement. Arrivé devant sa porte, il frappa doucement pour ne réveiller personne autour. Lorsque la T/C vint lui ouvrir, Gaara vit que ses cernes s'étaient encore creusées, et il était évident qu'elle avait pleuré :
" Gaara, le salua-t-elle en se forçant à nouveau à adopter une expression joyeuse. Qu'est-ce que tu veux à une heure pareille ?
- Arrête...
- De quoi ? Demanda-t-elle tandis que son expression changeait radicalement, passant du sourire à une attitude défensive.
- De me faire croire que t'es heureuse ! On a été séparés pendant quatre ans mais je te connais quand même un minimum, et tu sais que tu peux tout me dire !
- Chut ! Tu vas réveiller tout le monde, murmura la fille, paniquée. Viens, entre. "
Elle ouvrit un peu plus la porte, de sorte à laisser passer son ami. Deux choses frappèrent le jeune garçon : tout d'abord les livres et autres bibelots qui étaient étalés sur le sol, brisés ou déchirés et puis, la photo posée bien en évidence sur une étagère, qui lui retourna presque l'estomac :
" Pourquoi tu gardes une photo de cette enflure chez toi ?
- Même s'il m'a torturée, transformée en machine à tuer, il a quand même été mon père pendant des années... "
Il était rare de voir le rouquin s'énerver autant qu'en cet instant. Il l'attrapa par les épaules et la secoua d'avant en arrière, comme pour la réveiller :
" Mais tu te rends compte de ce que tu dis !?!
- Oui je m'en rends compte ! "
Tous deux avaient haussé le ton. T/P se dégagea rapidement de l'emprise de son ami et s'effondra par terre en pleurant. Conscient d'être allé trop loin, Gaara s'accroupit près d'elle pour s'excuser lorsque soudain elle se mit à rire, d'un rire incontrôlable, nerveux et emprunt de folie. Elle murmura :
" C'est amusant, quand même, l'être humain. La vie est une falaise à escalader et, pourtant, les gens qu'on aime le plus sont souvent ceux qui nous en font tomber... Chaque fois que je prononce ou entends son nom, je revois les chaînes qui me lacéraient la gorge, les bras et les pieds. Je revois la pièce sombre où j'étais enfermée, le sang, les flammes. J'entends à nouveau les bruit des coups, des lames, de mes cris quand elles s'enfonçaient dans ma chair. Et pourtant, il est toujours mon papa chéri ! "
Sa voix avait un ton des plus malsains. Elle partit dans un nouvel éclat de rire strident qui glaça la sang de Gaara. Ce n'était plus du tout la même personne qu'il avait en face de lui, quelque chose n'allait pas. Il tenta de s'approcher d'elle pour la réconforter mais s'arrêta immédiatement dans son geste lorsqu'elle leva la tête pour le fixer.
Ses yeux avaient viré au noir profond.
Le rouquin recula, sous le choc. La tension était palpable. Elle allait attaquer, et peu importait qui, il le savait. Il avait l'impression de se voir dans un miroir, elle avait tout d'un démon. Cependant, il n'existait pas de bijuu dragon. À sa connaissance, il n'y en avait que 9, un par village ninja, et c'était tout... Que se passait-il ?
Soudain, la pression retomba aussi soudainement qu'elle était grimpée. Les yeux de la jeune fille reprirent leurs couleurs bleues et vertes habituelles. Ses traits s'affaissèrent devant l'expression terrifiée de son ami :
" Gaara, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Attends... Tu ne te souviens de rien ?!??
- Je me souviens que tu es entré, et que tu as commencé à me crier dessus, et après, trou noir... Pourquoi tu fais cette tête, j'ai fais quelque chose ?
- Mouais... on peut dire ça comme ça... "
Il s'interrompit à son tour en remarquant la grimace sur le visage de la T/C :
" Est-ce que ça va ?
- Je ne sens plus la douleur, en général, mais là, ma nuque me brûle... "
Gaara s'approcha de nouveau, dégagea les longs cheveux T/C de la nuque de son amie, et découvrit une couche d'écailles noires qui recouvrait peu à peu son dos. Il s'exclama :
" Et tu n'avais toujours pas remarqué ?!??!? "
Après vérification, ses écailles partaient de la base de ses ailes et recouvraient jusqu'à ses épaules et tout son dos :
" Je te l'ai dit, je ne sens plus la douleur, répliqua-t-elle, et j'avais pas vraiment fait gaffe à ce truc. Tu penses que ça à un lien avec mes pertes de mémoire ?
- Parce qu'en plus c'est pas la première ?!?
- Ne crie pas, s'il-te-plaît... "
Le rouquin se radoucit :
" Désolé, mais ça m'inquiète beaucoup. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Ça va faire deux mois que tu es revenue, et tu es super distante. C'est d'ailleurs pour ça que je suis venu te voir. Je ne veux pas que tu me caches quand ça ne va pas, ok ? On est amis ou pas ?
- Bien sur qu'on est amis, c'est pas le problème. Tu avais beaucoup à faire, je ne voulais pas te rajouter encore des soucis...
- Je préfère largement que tu me rajoutes des soucis, comme tu dis, plutôt que te voir te cacher et t'isoler comme ça. Ne fais pas la même erreur que moi, s'il te plaît. Tu n'es pas toute seule. "
Il lui sourit gentiment, elle lui sourit en retour, rassurée, et repris :
" Tu te souviens de ce que je t'avais dit quand on était petits sur le fait que je m'en fichais de retrouver ma vraie famille ?
- Oui, je m'en souviens.
- Et bien... j'ai changé d'avis. J'ai commencé des recherches sur mes ailes pour retrouver mon clan, si jamais j'en ai un.
- C'est vrai que c'est plutôt évident que ton Doragonmodo (NDA: ça veut dire « mode dragon » en japonais) n'est pas une technique classique. Ça doit être un Kekkei Genkai ou même un Kekkei Tota.
- J'en étais arrivé à la même conclusion, j'ai donc commencé par là, mais je n'ai rien trouvé...
- À deux, on trouvera. Et si on les retrouve, je t'accompagnerais jusqu'à eux. Je ne veux pas te perdre une deuxième fois. En plus, peut-être qu'il sauront ce que signifie ces écailles.
- Gaara ?
- Quoi ?
- Merci. "
Son doux sourire était redevenu véritable. Le rouquin sentit le rouge lui monter aux joues et la prit dans ses bras, heureux d'avoir retrouvé la T/P qu'il avait connu autrefois.
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Ne m'abandonne pas (Gaara x reader-chan)
FanfictionDeux enfants de Suna, deux rejetés. Le jour de la rentrée des classes à l'Académie des ninjas, alors qu'il avait sept ans, Gaara fit la rencontre d'une petite fille timide et mystérieuse, T/P. Tout deux devinrent rapidement meilleurs amis. Durant...