37- Traumatisme

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   Essoufflé, Kankuro montait les escaliers qui menaient au bureau de son jeune frère aussi vite qu'il le pouvait. Il ouvrit la porte à la volée, faisant sursauter Gaara, qui remplissait des papiers. Le Kazekage le regarda sévèrement, prêt à la réprimander, mais se tut devant l'expression du marionnettiste, qui haleta :

 

  " Gaara, il faut que tu viennes.

   - Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

   - Ils l'ont retrouvée. "

   Le jeune garçon bondit presque de sa chaise, dévoré par l'angoisse :

   " Elle va bien ? "

    Le brun ne répondit pas, se contentant d'un signe de tête pour inviter son frère à le suivre. Ce dernier s'exécuta, inquiété par le visage livide du plus âgé.

    Ils se dirigèrent vers l'hôpital et retrouvèrent Temari dans le hall. Celle-ci se massait les tempes et marchait de long en large. Elle stoppa son manège en apercevant les deux garçons, puis s'approcha d'eux. Gaara répéta :

      " Elle va bien ?

     - Hum... physiquement, ça peut aller, marmonna la blonde. Zenako et Sutoka ont dû être prévenus d'une manière ou d'une autre de notre arrivée. En tous cas, ils nous ont échappé. Mais elle n'était pas seule. On a retrouvé ces deux cadavres à côté d'elle, fit-elle en désignant deux bâches. Je pense déjà savoir de qui il s'agit, mais j'aimerais que tu confirmes, Gaara. "

    Elle souleva les bâches avec hésitation, dévoilant deux visages que le rouquin reconnut malgré leur état catastrophique. La jeune femme reprit en détournant les yeux, mal à l'aise devant l'expression d'horreur visible dans les yeux de son petit frère :

    " C'est bon, tu n'as pas besoin de le confirmer à voix haute. Apparemment, ils les ont massacré sous ses yeux pendant qu'elle était ligotée... "

    Elle rabattit la bâche et avança dans le couloir jusqu'à la porte de la chambre où se trouvait la T/C. Elle s'arrêta, la main sur la poignée, puis ouvrit et s'effaça pour laisser passer ses frères. Elle n'avait pas le courage d'entrer la première.

     La jeune fille était assise en tailleur sur le lit d'hôpital, et fixait le mur gris, aussi inexpressive que ce dernier. Elle ne réagit pas lorsque la porte se referma derrière ses trois amis. La blonde tenta doucement :

    " T/P, on est là.

     - ...

     - T/P, s'il-te-plaît, regarde-nous, parle... fais ce que tu veux, mais fais quelque chose, gémit-elle. "

   La T/C tressaillit légèrement, puis tourna la tête avec la lenteur d'un pantin de bois. Le Kazekage eut un mouvement de recul. Son soulagement de la voir vivante disparut. En effet, elle était en vie, mais, dans ses yeux ternes qui les fixaient sans les voir, il ne voyait que le néant, le chaos. Il l'avait déjà vue blessée, triste, mal en point, mais jamais entièrement vidée, démolie, anéantie. Sur sa peau d'une blancheur fantomatique, il pouvait voir ça et là quelques traces de coups et des bleus au niveau des poignets, là où le métal glacé des chaînes avait mordu sa chair. Tout en elle trahissait une mélancolie et un désespoir si puissants qu'elle s'y enlisait, s'y noyait. Une voix froide et professionnelle retentit derrière la fratrie :

   " Navrée de vous l'apprendre, mais vous perdez votre temps, lança le médecin qui venait d'ouvrir la porte en replaçant ses lunettes. Vous pourriez parler au mur en face d'elle, ce serait le même résultat.

  - Vous pourriez me laisser un peu seul avec elle, s'il-vous-plaît ? Demanda faiblement Gaara.

  - Maître Kazekage, avec tout le respect que je vous dois, je vous répète que ça ne sert à rien. Le traumatisme est encore trop prés...

Ne m'abandonne pas (Gaara x reader-chan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant