Ne m'abandonne pas (Gaara x reader-chan)

62- Un être cher

    La jeune femme n'en revenait pas. Elle avait l'impression que le décor sortait tout droit d'un rêve. Elle se retourna vers Gaara, qui la regardait en souriant :

   " Alors, ça te plaît ?

   - C'est superbe !

   - J'ai trouvé cet endroit par hasard il y a quelques années. Je me suis dit qu'ici, on nous ficherait un peu la paix."

   Elle s'esclaffa doucement :

   " C'est vrai que c'est plutôt bien caché. Désolée d'avoir douté de toi...

    - Ce n'est rien. C'est plutôt à moi de m'excuser, j'aurais dû te donner plus d'indications mais, je voulais vraiment que tu découvres tout en arrivant ici.

    - Tout le paysage ?

    - Euh, en partie, oui. 

    - Comment ça, en partie ?

    - Eh bien... si je t'ai amenée ici, c'est pour te parler. "

    Elle inclina la tête sur le côté. Que lui prenait-il ? Il avait les joues rouges et n'osait pas la regarder dans les yeux. Elle lui demanda, inquiète :

    " Gaara, tu es sûr que ça va ? T'as l'air d'avoir de la fièvre."

    Pour vérifier, elle posa la main sur son front, ce qui déstabilisa encore plus le jeune homme, de plus en plus rouge. Il lui attrapa délicatement la main et commença à chercher ses mots en se mordant la lèvre inférieure. Il ne pouvait plus reculer, maintenant. Il releva la tête, déterminé. Ce fut au tour de la jeune femme de rougir. Quelle était cette étrange lumière au fond de ses yeux turquoise ? Il serrait nerveusement sa main entre ses doigts, et finit par lâcher :

    " T/P, tu l'as dit toi-même, ça fait aujourd'hui dix ans qu'on se connaît, même si, dans les faits, on n'a été ensemble que la moitié du temps. On a traversé des tas de choses ensemble, plus d'une fois j'ai cru ne plus jamais te revoir et à chaque fois, j'ai cru tout perdre. Tu ne veux pas me dire qui est la personne la plus chère à tes yeux, tant pis. Moi, je vais te dire qui c'est. Cette personne, c'est toi."

   Il marqua une pause pour la contempler. Elle ne disait rien, mais ses joues semblaient s'être encore teintées de rouge. Ses longs cheveux T/C voletaient dans la brise du soir. Les dernières lueurs du soleil venaient éclairer son visage et faire pétiller ses yeux si bien qu'il eut de nouveau l'impression de voir une émeraude et un saphir côte à côte. 

   Elle non plus ne pouvait détacher son regard du visage du rouquin. Il était si beau, si proche d'elle et semblait à la fois si heureux et si nerveux. L'image du petit garçon en larmes auquel elle avait tendu ce ballon se superposa à celle du jeune homme souriant penché vers elle, la dévorant de ses yeux bleus-verts qui brûlaient d'un éclat qui lui était inconnu. Elle sentit son cœur s'emballer. Elle mourrait d'envie de plonger ses doigts dans sa tignasse rousse et de se blottir contre lui pour ne plus s'en détacher. Cependant, elle était figée, incapable de savoir si elle se sentait vulnérable ou en sécurité, seule avec celui qui avait toujours compté plus que tout dans sa vie. Elle le laissa donc continuer sans ouvrir la bouche :

   " Oui, c'est toi, T/P. Tu es tout pour moi. Alors que tout le monde me fuyait comme la peste, tu es venue vers moi et tu m'as souri. Dès le premier jour j'ai voulu te protéger de toutes mes forces et de toute mon âme. Je voulais que tu sois heureuse, que tu restes près de moi. Ta simple présence à mes côtés m'a sauvé de moi-même. Je n'ai jamais supporté de te voir pleurer, je voulais te voir rire encore et encore, jour après jour mais, j'ai échoué, et pas qu'une fois. Tu as subit des horreurs et j'ai à chaque fois été incapable de t'en protéger. Ce n'est peut-être pas le bon moment pour te demander ça, après ce qu'il s'est passé devant l'Académie, mais bon, ça fait trop longtemps que je te le cache. Je t'aime comme un fou, probablement depuis toujours et sans aucun doute pour toujours. Je ne te demande pas forcément de m'aimer en retour si ce n'est pas ce que tu souhaites, je saurais l'accepter mais, je voudrais simplement... que tu acceptes de rester près de moi comme tu l'as toujours fait et que tu me laisses encore essayer de te protéger, même si je suis un incapable, ajouta-t-il avec un petit rire. "