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— Qu'est-ce qu'il y a sous la cagoule d'un Détraqueur ?

Le professeur Lupin m'observa, l'air soudainement songeur. Sans doute parce que lui-même se posait la même question.

— Les seules personnes qui l'aient jamais su ne sont plus là pour le dire. Lorsque les Détraqueurs soulèvent leur cagoule, c'est pour faire usage de leur arme ultime.

— Leur arme ultime?

Ils étaient déjà assez redoutables comme ça, mais si en plus ils ne dévoilaient ne serait-ce que la moitié de leur puissance, alors ils devenaient horriblement terrifiants.

— Ça s'appelle le Baiser du Détraqueur. Ils le font subir à ceux qu'ils veulent détruire définitivement. Ils doivent avoir une espèce de bouche là-dessous, car il paraît que leurs mâchoires se referment sur les lèvres de leur victime et qu'ils aspirent son âme.

— O-On... on peut vivre sans son âme?

— On ne vit pas. Disons seulement que l'on existe étant donné que le cœur et le cerveau fonctionnent. Mais on n'a plus aucune conscience de soi, plus de mémoire, plus... rien. Et plus aucune chance de guérison. Comme une coquille vide. L'âme, elle, s'est définitivement envolée, elle est perdue à jamais. C'est le sort qui attend Sirius Black. C'était écrit dans La Gazette du sorcier, ce matin. Le ministère a donné l'autorisation aux Détraqueurs de lui infliger cet ultime châtiment si on le retrouve.

Je restai abasourdi à l'idée qu'un Détraqueur soit aussi menaçant. Je m'en doutais un peu, mais pas autant. Puis je pensais à Black.

— Tout à l'heure, vous avez dit quelque chose qui a beaucoup retenu mon attention. Dit Lupin d'une voix légère, en interrompant le cours de mes pensées.

Je levais soudain la tête, et tentais de me rappeler de ce que j'avais bien pu dire, avant que ça fasse tilt.

— Oh! Je voulais parler de l'atmosphère de la salle...

Il me regarda attentivement, comme quelqu'un qui attendait de vous que vous poursuivez et approfondissez vos explications.

— Elle était pesante, presque lugubre. Ça puait la magie noire, mais pas comme dans le Poudlard Express, non.

— Ce n'était pas un Détraqueur, mais un Épouvantard.

— C'était donc pour ça que c'était... plus supportable...?

— Je m'en doutais...

Cette fois-ci, ce fut à mon tour de l'observer avec attention et curiosité. Et puis nos regards se croisèrent et il m'offrit un sourire plein de douceur, rassurant et réconfortant.

— Vous n'avez pas besoin de vous cacher avec moi, vous savez. Je sais tout.

Et je vis par son regard que par tout, il voulait dire tout.

Tout ce que je ne lui avais jamais dit, tout ce qu'il était possible de savoir sur moi, tout ce que je tentais de cacher le mieux possible.

Tout.

— Comment vous...

— Disons que j'ai connu une jeune femme qui était exactement comme vous, à l'époque. Elle avait les mêmes... aptitudes, les mêmes capacités. Lorsque je vous ai vu dans ce train, et que j'ai entendu votre nom, j'avais commencé à avoir des doutes que le professeur Dumbledore à vite éclaircit.

— Qui était-ce? Cette femme?

— Dumbledore m'a demandé de ne pas la mentionner. Il s'attendait à ce que vous me posiez la question, il vous connaît très bien. Sourit-il en constatant qu'il n'avait pas eut tord, comme toujours.

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant