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07/11/1993








Comment avions-nous pu en arriver là?

Je me rassurai comme je pouvais en me disant que plus aucun drame de ce genre n'arriverait ici.

Dumbledore, à la fin du match de Quidditch, était si en colère que les Détraqueurs s'en soient pris à un élève de l'école, qu'il avait chassé ces insensibles créatures. Je ne l'avais jamais vu aussi furieux, mais je pouvais le comprendre. J'étais moi-même dans le même état. Enfin, avant d'arriver devant l'infirmerie et de poireauter devant la porte.

Je songeai d'abord à m'assoir, avant de me rendre compte assez rapidement que je n'arriverai pas à rester en place. Alors je me mis à faire les cents pas, comme pour calmer l'anxiété qui me rongeait.

Soudain, la porte de l'infirmerie s'ouvrît, me poussant à me retourner. Je ne fus pas surprise de voir Hermione en sortir, accompagnée de l'équipe de Gryffondor au grand complet. Mon amie soupira, et se dirigea vers moi.

— Il va bien. Il est bouleversé, à cause de la défaite et à cause de son Nimbus, mais il va bien.

Je soufflai de soulagement, heureuse que mon meilleur ami soit sain et sauf. C'était moins une. Mais je ne pouvais pas imaginer la tristesse qu'il ressentait en ce moment même d'avoir perdu et son match et son Nimbus qui avait été détruit par le Saul Cogneur.

— Tu devrais entrer Tiana. Me conseilla-t-elle.

— Pourquoi je ferais ça?

C'était une vraie question. Maintenant que je savais qu'Harry allait bien, je pouvais très bien retourner à mon dortoir, la conscience tranquille et continuer la petite guéguerre qu'il avait entamée.

Mais je pense qu'elle et moi savions que même si je le voulais, je ne l'aurais jamais fait. Parce que ce n'était pas n'importe qui, qui se trouvait à l'intérieur de cette infirmerie. C'était Harry.

— Parce que vous êtes amis! S'énerva-t-elle. Et surtout parce qu'il a besoin de toi.

Elle avait totalement raison.

Hermione posa une main rassurante sur mon épaule, comme pour me souhaiter bon courage, puis elle s'en alla aussi vite que je l'avais vu arriver.

Quant à moi, j'inspirais profondément, comme si je m'apprêtais à franchir l'étape la plus dure de ma vie, puis j'entrais dans la pièce.

Je n'eus aucun mal à repérer l'attrapeur de Gryffondor. Je m'empressai de m'assoir sur la chaise à côté son lit, sans faire de bruit pour ne pas le déranger. Il était allongé, et semblait dormir à point fermé. Son visage était blafard, et il avait l'air mourant. Ses cheveux de jais étaient encore humide à cause de la tempête qui avait cesser il y a quelques minutes.

Je pris doucement sa main dans la mienne. Elle était gelée. Je l'entourais alors de mes deux mains, espérant au moins le réchauffer.

J'étais tellement soulagée qu'il n'ait rien. Je ne savais pas ce que je ferais sans lui. Je tenais à lui plus qu'à ma propre vie - et croyez bien que j'y tiens, à ma vie - et j'étais tellement heureuse qu'il soit ici, en face de moi et sain et sauf.

Je détestais quand nous nous fâchions, et surtout pour des raisons aussi futiles.

Je l'aimais. Et j'étais sûre que s'il savait à quel point il était important pour moi il cesserait de jalouser autant Théo. Bien que, d'une certaine façon, c'était lui que j'aimais le plus.

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant