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06/11/1993








Perdue dans mes pensées, j'avançais à grand pas jusqu'à la Grande Salle, pressée de prendre mon petit-déjeuner. Tout le monde n'avait plus que le match qui aurait lieu aujourd'hui en bouche. Cela ne m'aurait pas particulièrement dérangé si Gryffondor ne jouait pas ce match. Le château entier n'avait plus que le nom d'Harry Potter en bouche, impatient de voir une nouvelle performance de sa part.

Alors que je fulminais intérieurement rien qu'en pensant à l'attrapeur de l'équipe de Gryffondor, ma tête rencontra soudainement quelque chose de dure qui ressemblait fortement à un torse. Je m'éloignai légèrement et tombai nez à nez avec l'insigne de Poufsouffle cousue sur une robe de sorcier.

— Arrg! Mais quel boulet! Regarde où tu marches, Poufsouffle.

— Excuse-moi, mais c'est toi qui m'a foncé dedans.

Je levais les yeux vers cette voix suave et presque envoûtante. C'était un garçon, beaucoup plus grand que moi, et en âge et en taille. Il avait le nez droit, les cheveux bruns qui semblaient si soyeux que l'on avait envie d'aventurer nos mains dedans, et des yeux gris hypnotisant. Je compris alors que j'avais en face de moi l'attrapeur de la maison Poufsouffle, le seule et l'unique Cédric Diggory. Alors c'était lui que les filles trouvaient exceptionnellement séduisant?

— Malefoy.

Il me salua d'un simple signé de la tête, tandis que je l'observais avec un air qui ressemblait à un semblant de dégoût.

— On se connaît?

— Euh... non, mais-... balbutia-t-il.

— Alors c'est réglé, l'interrompis-je.

Je le contournai et passai mon chemin jusqu'à la Grande Salle. Là-bas, le tonnerre retentissait avec encore plus de force. Je savais bien que le match ne serait pas annulé. On n'annulait jamais un match de Quidditch même pour un simple orage. Je ressentais cependant une terrible appréhension alors que je ne jouais même pas. Je m'asseyais à une table et me servis mon petit déjeuner avec la boule au ventre. Heureusement, Hermione vint me tenir compagnie en s'asseyant en face de moi.

— Tu vas pas voir Harry?

Si seulement elle savait à qu'elle point j'aimerais aller le voir, le serrer dans mes bras pour lui souhaiter bonne chance. Mais ma fierté me dictait de rester sagement assise à ma place.

— Non, apparemment il me fait la gueule à cause de Théodore Nott.

— Qu'est-ce qu'il se passe?

— Comment ça "qu'est-ce qu'il se passe"?  Tu dormais où quoi? Ah oui. Tu n'étais pas là. Affirmais-je sans même attendre sa réponse. D'ailleurs, où est-ce que tu étais?

— Euh... j-je...

Elle mit un certain temps à me répondre, sans doute tournait et retournait-elle les excuses les plus convaincantes à me fournir, car, ce n'était pas un secret, on ne bernait pas Tiana Jedusor aussi facilement.

— Je marchai jusqu'à notre salle de classe en pensant que vous me suiviez, mais je me suis aperçu trop tard que ce n'était pas le cas.

— C'est impossible, tu étais derrière moi.

— Tu te trompes, affirma-t-elle, j'étais juste devant toi.

Elle triturait ses doigts telle une écolière présentant un mauvais bulletin. Elle se racla ensuite la gorge, peu alaise devant mes pupilles inquisitrices qui l'analysaient d'un œil un peu trop insistant.

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant