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— Théodore Nott, hm ?

Le regard de Pansy jongla entre moi et notre camarade de Serpentard au moins une bonne dizaine de fois, avant que son visage ne se tord en une petite grimace.

À moins que ce ne soit un sourire...

— C'est si étrange de te voir amoureuse.

Je replaçai mes longs cheveux châtain derrière mes oreilles et siroter mon jus de citrouille. C'était ma boisson préférée, mais Narcissa n'en mettait jamais dans ce genre de réception, alors j'étais forcée d'aller en piquer en douce dans la cuisine. J'en était déjà à mon troisième verre.

— Je ne le suis pas. Niais-je. Et même si je l'étais, en quoi cela serait-il étrange ?

Enfin, je ne savais pas si je mentais ou non. Je n'étais jamais tomber amoureuse auparavant, du coup comment étais-je censée le savoir?

— Je te pensais incapable de ressentir la moindre émotion.

Je cessais brièvement tout mouvement, avant de pouffer de rire et vider d'un trait le verre en cristal.

Il n'y avait pas que cela qui était étrange, quand on y réfléchissait bien.
Que Pansy soit là, en face de moi en train de me parler comme si nous n'avions jamais eu de différents, que Théodore soit aussi chez moi à quelque mètre de moi, qu'Astoria soit amoureuse de mon frère adoptif, et que plus les heures passaient plus la sympathie que j'avais pour elle se détériorait, tout cela était étrange.

— N'importe quoi, soufflais-je en jetant un coup d'œil au brun.

Il discutait tranquillement avec Drago, dans un coin de la pièce.

Contrairement à notre séjour à Poudlard, ses cheveux étaient désormais plaqués vers l'arrière. Il ressemblait exactement à ce Théodore que j'avais rencontré la première fois, sur le Chemin de Traverse. Ce souvenir paraissait si lointain à présent, mais je m'en souvenais comme si c'était hier. Lorsque son regard avait croisé le miens, et de son petit hochement de tête pour me saluer sans trop s'attarder.
Serait-il possible que je sois tombée amoureuse de lui à ce moment-là?

Mon teint devint écarlate à mesure que mes yeux le détaillait sans aucune retenue. Je frottais discrètement sur mes joues, comme pour faire partir toutes traces de rougeurs, mais rien à faire. Ma peau mate rosissait à la perspective de l'approcher et de lui parler, alors pourquoi attendre ?

Je pris le temps de défroisser ma robe avant de passer mon bras sous celui de la Parkinson. Sans la prévenir, nous nous dirigeâmes à grand pas vers le duo qui parlait calmement depuis de longues minutes maintenant.

— Est-ce que je peux te parler ? Demandais-je à Théodore.

— Tiana ?! S'écria Drago, vexer que je les interrompe en pleine conversation.

Je me retournai lentement vers le blond, en affichant une fausse moue surprise. Cela ne sembla cependant pas fonctionner étant donné que Drago me fusillait de regard, ne semblant pas croire une seule seconde à mon petit numéro.

— Drago ? Je crois que Pansy avait quelque chose de vraiment important à te dire.

— Qui ça ? S'étrangla cette dernière. Moi ?

— Oui, toi. Maintenais-je.

Face à mon regard insistant, Pansy sembla enfin comprendre et obtempéra en emmenant Drago loin de nous, inventant une excuse banale pour lui parler et passer plus de temps avec lui.

J'emmenais donc Théodore dans l'antichambre avant que Drago ne revienne pour protester, et fermais lentement la porte derrière nous. Lorsque je me retournai, le brun était dos à moi.

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant