ʙᴏɴᴜs

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Dire qu'Harry était triste était un euphémisme. À vrai dire, il était complètement déprimé.

Sirius Black, celui qu'il considérait à la base comme un simple meurtrier s'étant échappé de la prison d'Azkaban, c'était ensuite avéré être son parrain, et pire, celui qui avait vendu ses parents à Lord Voldemort. Depuis cette découverte, il avait passé son temps à le haïr du plus profond de son être et c'était même mit en tête de le retrouver pour lui faire payer très cher sa trahison.

Mais voilà qu'en se retrouvant devant lui, les choses avaient été tout autre.

En peu de temps, il était passé de paria à la seule famille qu'il lui restait et avec qui il voyait son avenir.

Du tout au tout, diriez-vous ? Et vous n'auriez pas tort. Seulement, Harry savait de Sirius que c'était un homme avec un bon fond, et cela lui suffisait largement.

Lorsque le Gryffondor fermait les yeux, il se voyait à la campagne, dans une maison faisant à peu près la taille de celle des Dursley, mais étant mille fois plus belle et plus chaleureuse.
Il voyait Sirius, lire son journal quotidien sur son fauteuil à bascule placé devant la cheminée, une belle pipe en écume noire entre ses dents.

Elle était là. Juste en face de lui.

Elle portait une belle robe blanche de campagne qui volait au vent. Tout comme ses cheveux qu'elle remit derrière ses oreilles d'un geste lent et gracieux. Le tout en dédiant à Harry le sourire le plus beau qu'il n'eut jamais vu sur Terre.

C'était ça, son paradis à lui. Il donnerait tout sur Terre, pour le peu qu'il possédait, pour vivre ce moment.

Mais il devait se rendre à l'évidence. La réalité était toute autre. Sirius était toujours en cavale, car ils n'avaient pas réussi à prouver son innocence, et Tiana était bien en face de lui, mais elle le détestait et tout ça parce qu'il avait choisi d'agir de façon égoïste et de ne penser qu'à lui.

Et ce n'était pas un sourire que son visage affichait, mais bien des traits fermés par tout un tas d'émotions négatives qu'Harry ne saurait décrire.

Et bon sang, la voir le pétrifiait sur place.

Son cœur s'emballait en une fraction de seconde et son ventre se tordait rien qu'en repensant à ce moment dans la forêt. Ce moment où tout avait dérapé.

Stupide baiser.

Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas apprécié. Et encore le mot était faible. Il avait tout bonnement plané sur son petit nuage le temps d'un petit instant.

Mais à quel prix?

Il venait de perdre sa meilleure amie, il le sentait et cela le déchirait.

Elle était sur le point de s'en aller, alors même qu'Harry venait de l'interpeller.

— Je veux juste te parler.

Elle l'avait évité et ignoré et tout ça sous le regard impuissant du brun. Mais cette fois-ci, il ne comptait pas la laisser partir sans même avoir pu lui expliquer...

Lui expliquer quoi d'ailleurs? Il n'en avait aucune idée. Il improviserait. Ça, il savait le faire.

Tiana, enfin décidée à l'écouter, tendit l'oreille avec une expression indéchiffrable sur son visage. Alors le Gryffondor réunit tout son courage dans une grande inspiration et se lança.

— Je ne suis pas sûr, mais je pense que ça a commencé l'année dernière. Où peut-être que j'en ai pris conscience l'année dernière...

— Ça fait plus d'un an?

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant