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— D'aussi loin que je connaisse cette école, je n'avais jamais réalisé à quel point cet endroit était beau...

Vraiment?

Enfin, je voulais dire... il était ici depuis tant d'années. Et puis pour être honnête la tour d'astronomie n'a rien d'extraordinaire.

Être ici me donnait envie de bâiller pendant plusieurs minutes, peut-être parce que cela me rappelait beaucoup madame Sinistra, le professeur d'astronomie.

Mais Dumbledore avait insisté pour qu'on puisse parler dans un endroit calme, en dehors de son bureau dans lequel il était resté enfermé trop longtemps d'après lui.

Je le voyais profiter avec cet air paisible sur son visage, loin de se douter une seule seconde de ce que j'étais sur le point de lui annoncer.

Je me sentais un peu mal. Il avait passé plusieurs jours dans son bureau à s'occuper de plein de choses différentes et pour une fois qu'il avait un peu de répit, je me ramenais avec mes problèmes...

Mais je n'avais pas le choix, alors je me lançais ;

— Professeur? L'appelais-je. Je sais qui est ma mère.

Il y eut un long silence comblé par la douce et chaude brise qui venait jusqu'à nous.
Dumbledore affichait cet air impassible, comme s'il s'attendait à ce que je le découvre tôt ou tard.

— C'est Alwena Snyder, pas vrai? C'est Sirius Black qui me l'a dit.

Évidemment, c'était un mensonge. Mais j'avais promis au professeur Lupin de ne jamais dire qu'il avait lui aussi trahi la confiance de Dumbledore. Et puis ce n'était pas totalement un mensonge puisque Sirius m'avait beaucoup appris sur Alwena.

Donc, d'un point de vue technique, je n'avais pas menti... j'avais juste transformé la vérité...

— Je veux la retrouver-

— Je le conçois tout à fait. Dit soudainement le directeur. Mais Alwena Snyder est portée disparue depuis bien des années à présent. Personne ne sait ce qu'il s'est passé et elle fait probablement partie des nombreuses victimes de Lord Voldemort.

C'était effectivement une hypothèse que tout le monde suggérerait. Et à force de l'entendre, j'aurais dû baisser les bras depuis longtemps. Mais quelque chose au fond de moi me forçait à espérer, encore et encore.

Ça me faisait mal, c'était en train de me détruire petit à petit. Mais il fallait absolument que j'ai la certitude qu'elle était bien morte pour le croire.

— Néanmoins, poursuivit Dumbledore, je ferais de mon possible pour savoir ce qu'elle est devenue. Tu as ma parole.

J'allais donc passer un autre été dans le manoir des Malefoy, avec Lucius et Narcissa.

J'avais légèrement tilté sur le fait que je ne les avais pas appelés papa et maman. C'était une habitude que j'avais naturellement prise au cours de l'année.
J'avais une mère. Et même si elle n'était pas à mes côtés et que je ne la connaissais pas, c'était ma mère. J'avais aussi un père, mais méritait il vraiment de se faire appeler comme tel? La réponse, nous la connaissions tous.

D'un autre côté je ne pouvais pas non plus affirmer à cent pour-cent qu'Alwena méritait que je l'appelle maman...

— Autre chose. Il s'est produit des choses vraiment étranges au cours de l'année. Notamment à cause des Détraqueurs. À chaque fois que l'un d'entre eux m'attaquait, je m'évanouissais. Et puis quand je pensais me réveiller, j'étais dans une sorte de rêve. Parfois, j'étais dans la Chambre des Secrets, d'autres fois, j'étais juste... nul part...

— Seule?

Presque immédiatement, le visage de Tom m'apparut. Je ne pouvais décemment pas dire que je l'avais vu! Ma hantise la plus profonde serait que quelqu'un sur terre ne me voit comme lui et si Dumbledore se mettait à penser ainsi, je me sentirais mal toute ma vie!

Il me parut donc plus sage de mentir.

— Seule. Et puis j'avais un mal de tête incroyable, et l'instant d'après je me réveillais. Pour de bon cette fois-ci.

— Un Purgatoire.

— Un quoi?

— La purge est une étape de purification, par laquelle le corps, l'esprit ainsi que l'âme d'un Sídhe cherche à expier toutes  les formes de magies noires qu'ils contiennent. Les Détraqueurs étant des créatures des ténèbres, considérées comme les plus abjectes qui soient au monde, les Sídhes y sont particulièrement sensibles.

Autrement dit, si j'étais allé plusieurs fois au "Purgatoire", cela voulait dire que je n'avais plus une seule trace de magie noire en moi.

J'étais donc hors de danger!

— Donc... c'est une bonne chose?

— Très rarement. Dit Dumbledore d'une voix dans laquelle, malgré tous ses efforts, se trahissait son inquiétude. C'est très délicat comme étape et je ne saurais te la détailler, ne m'y connaissant pas moi-même.

Il y eut un autre silence avant qu'il ne reprenne :

— Mais, du peu de ce qui fait partie de mes savoirs, cela signifie qu'à de nombreuses reprises, tu as été proche de la mort.

Mon cœur manqua plusieurs battements.

Je n'arrivais même pas à finir sa phrase tant la nouvelle m'avait profondément heurtée.

— Donc... quand un Sídhe est au contact avec la magie noire... il... il-

Il mourrait...

*

Et voilà le dernier chapitre du tome 3 de Tiana Jedusor! J'espère qu'il vous aura plus!

Dites-moi dans les commentaires quels sont les éléments de l'histoire qui n'ont pas encore étés résolus, de ce que vous avez retenu/remarqué ?
Lesquels aimeriez-vous voir être résolus ?

Dans quelques jours sortira l'Epilogue, donc restez connecté! 😉

Tiana Jedusor Et Le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant