Jin
J'ai demandé à Derek de passer chez sa cousine, pour lui prendre des affaires de rechange. En attendant, je me répète sans arrêt de ne pas lui sauter dessus. Que c'est pas encore le moment. Ça part sur un self-contrôle absolument incroyable.
- Garde tes sous-vêtements.
- Pourquoi ?
- Sinon je ne réponds plus de rien.
Je la vois se retenir de rire.
Je me déssape à mon tour tout en gardant mon boxer. Même si je peux pas vraiment lui cacher l'effet qu'elle a sur moi, ça fait toujours une barrière en plus à franchir en cas de dérapage.
- T'as mal ?
- Atrocement mal.
- T'es sûre que tu veux prendre la flotte ?
- Certaine. Tant que le pansement est bien en place, et la plaie pas en contact direct avec l'eau, c'est bon. On la nettoiera après.
Moi je dis que c'est une mauvaise idée... Mais comment résister à ces magnifiques yeux suppliants ? Bordel, quand ça va être le plaisir et l'excitation que je vais y lire...
OK Jin, reste focus.
- T'es prête ?
- Ça dépend pourquoi. Si c'est pour que tu me saute, oui, parce que c'est une cascade entre mes cuisses. Si c'est pour aller dans la douche, oui aussi. Parce que je me sens sale et j'ai horreur de ça.
Elle m'aide vraiment pas à rester concentré.
Je la reprends dans mes bras, et nous fait entrer dans la cabine de douche. Je lui enlève son t-shirt (mon t-shirt) et le balance quelque part dans la pièce, avant d'actionner l'eau.
Malgré le bruit de l'eau qui coule, je l'entends respirer difficilement, et je la vois clairement serrer les dents. Je ne peux que comprendre sa douleur.
L'objet de mon excitation se tient à moi avec son bras gauche autour de mon cou, et sa main droite posée contre le biceps de mon bras qui la maintient par la taille. De ma main droite, je m'applique à la savonner, tout en la détaillant le plus minutieusement possible.
Je sens qu'elle en fait de même. Elle sonde jusqu'au plus profond de mon âme, et l'espace d'un instant, ça me déstabilise complètement.
On se regarde droit dans les yeux, et j'ai l'impression que le temps vient de s'arrêter. J'en oublie même de respirer. Instinctivement, je pose mon front contre le sien et ferme les yeux.
Ma gorge se serre, et une larme coule sur ma joue. C'est le moment le plus intime que j'ai jamais vécu, et ça m'a retourné. On est connectés l'un à l'autre, et la terre peut bien s'arrêter de tourner, je suis à peu près certain qu'absolument rien ne pourra rompre cet instant. Et je viens à espérer qu'il ne s'arrête jamais.
- Hey, ça ne va pas, me demande-t-elle doucement.
- Je suis désolé.
- Pourquoi ?
- Cette balle. Si tu ne nous avais pas aidé, tu ne te la serais jamais prise.
Elle passe sa main dans mes cheveux, et me caresse doucement le crâne.Je sens sa poitrine se soulever au gré de ses respirations, contre la mienne.
- Je l'ai fait, parce que je l'ai voulu. Personne ne m'y a obligée, je connaissais les risques.
- Ta vie est en danger, pour nous. Alors que t'es innocente, t'as rien demandé.
- Derek m'a demandé de l'aider. Vous êtes sa famille, et par définition, vous êtes la mienne aussi. J'aide ma famille, quoi qu'il m'en coûte. Et si je dois perdre la vie pour aider Derek, ainsi soit-il.
- Ça me fait quand même chier. Je vois bien et je sais très bien à quel point tu souffres. Tu braves toutes les lois pour nous protéger, à tes risques et périls.
- Encore une fois, c'est parce que je le veux bien que je le fais.
- Mais et si...
- Avec des "et si" on refait le monde Jillian. Prends la vie comme elle vient et ne te pose pas de questions. C'est à toi de t'adapter à elle, pas l'inverse. Et tout arrive pour une bonne raison.
- Redis le...
- De quoi ?
- Mon prénom.
Dans sa bouche, il sonne parfaitement bien. Sans mépris, sans crainte.
- Jillian...
J'en ai des frissons putain. Je lui embrasse le front, et éteins l'eau de la douche. Je l'aide à sortir, et l'enroule dans une serviette.
- Je vais chercher tes habits.
Elle me sourit, et se blottit encore un peu plus dans sa serviette.
Dans la chambre, j'en profite pour souffler un peu plus. Le corps ruisselant de gouttes d'eau, avec pour seul habit une serviette autour de la taille, le froid m'entoure, et me remet les idées au clair. Il calme le sang qui bouillonne dans mes veines, et mon cerveau qui surchauffe.
Mes yeux scrutent ma chambre à la recherche du fameux sac dont m'a parlé Derek. Une fois trouvé, je fouille à l'intérieur afin de récupérer des habits qui me semblent confortables. Une robe ample, toute simple. Ça devrait faire l'affaire. Je prends aussi une culotte propre, et retourne à la salle de bain.
- Voilà, j'ai trouvé ça.
- Ah ça c'est ma vieille robe glandouille.
J'éclate de rire.
- Ta robe quoi ?
- Pour quand je branle rien à la maison.
- Donc c'est parfait.
Je vois qu'elle fronce les sourcils et qu'elle cherche quelque chose.
- T'as pas pris un soutien gorge ?
- Ben non pourquoi ? Tu vas pas en avoir besoin. C'est pas confortable, et puis tu comptes pas sortir que je sache.
- Effectivement.
Je dépose les vêtements près d'elle, et commence à reculer, pour sortir.
- Tu vas où comme ça ?
- Je te laisse t'habiller...
- Ben non du coup. TU vas m'habiller.
J'aurais préféré te laisser à poil, mais bon...
- Je vais pas y arriver. Putain, il m'a vraiment tiré au pire endroit... Ça m'handicape tout un côté du corps.
- OK, tourne toi, dos à moi et enlève ta serviette.
Elle s'exécute.
- Tiens toi au meuble. Promis, je regarde pas.
- Arrête de faire ton fragile Jillian. Je suis persuadée que t'as déjà vue une femme nue. Et puis de toute manière, il y a bien un moment où tu m'aurais vu à poil.
Pourquoi elle comprend pas que si je veux pas la voir nue, c'est parce que sinon je la saute sur le champ ?
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Undead Ahead : The Tale of the Midnight Ride
Teen FictionLes Undead Ahead n'ont jamais aussi bien porté leur nom. Entre des têtes envoyées comme des colis à la poste, ceux que l'on croyait morts qui reviennent miraculeusement à la vie, et des corps sans têtes, éparpillés un peu partout; ce club de bikers...