Undead Ahead : The Tale of the Midnight Ride

41. Line the streets, murder for keeps

Jin

Le père de Katie se plaît à me poser tout plein de questions sur moi. Mais pas en mode interrogatoire de beau père à beau fils.

Oui, c'est très bizarre de dire ça.

Disons, qu'il s'intéresse à moi, et à ce qui peut me rendre si spécial aux yeux de sa fille, qui est habituellement allergique aux gens.

De ce que m'a dit Derek, Nikolaï sera plus simple à convaincre que Mariane.

Disons que le coup du mari de Veronica qui est un meurtrier et qui a fait imploser la famille, c'est passé moyen.

- Et faire partie d'un club de bikers, c'est pas dangereux ?

Ah, Louis ! Je me demandais quand est-ce qu'il allait ouvrir sa gueule.

- T'es en danger même en étant tranquille chez toi, donc techniquement, je vois pas pourquoi tu poses la question.

- Si ça risque de mettre Katie en danger, alors ça me regarde.

Derek pouffe de rire.

- Veronica t'a lavé le cerveau à toi aussi ou quoi ?

Au tour de Kat et de son père de se retenir de rire.

- J'ai entendu beaucoup de choses sur les Undead Ahead. Vous êtes dangereux.

- Et heureusement !

- Sérieusement, Katrina. T'as fait arrêté ton beau frère pour meurtre, je suis sûr que lui aussi a tué des gens !

- Ouais, sauf qu'à la différence de lui, on n'a aucune preuve pour le coffrer.

Ah ben voilà, tout le monde rit.

Enfin, ceux présents. C'est-à-dire ses oncles, ses cousins, son frère et sa belle sœur.

- Décidément Louis, Veronica a fait plus de dégâts sur ton cerveau que sur le notre on dirait, déclare Nikolaï.

- Je m'inquiète simplement pour la sécurité de votre fille.

- Avec tout le respect que je te dois p'tit Louis, t'as pas à t'en occuper, puisque je gère. Je suis prof de boxe, et cerise sur le gâteau, vice-président du club que tu redoute tant. C'est pas magique ça ?

- Jusqu'à ce que tu trouves mieux ailleurs, et que tu la jettes.

Ah, on en arrive là maintenant ?

- Louis, tu y vas un peu fort, le réprimande Mariane.

- Laissez Madame, dis-je avec un grand sourire.

Je croise mes jambes, et fait passer mon bras autour du dossier de la chaise de Katie.

- Tu sais, quand j'étais gamin, ma mère s'est faite agresser par des gars. Ils se sont introduits chez moi, et ils l'ont frappée, puis agressée sexuellement.

J'adore refroidir l'ambiance avant d'asséner le coup de grâce.

- Ils l'ont laissée pour morte, puis se sont barrés. Tu sais où est mon père au moment où l'on parle ?

Personne ne répond.

- En prison. Il les a tous tués. Il les a traqués, puis torturés, et enfin, il les a envoyés en enfer.

- Gloire à Satan, murmure Katrina.

- Ça fait plus de vingt-cinq ans qu'il est enfermé. Parce qu'il aimait ma mère, et qu'il a voulu la venger. Elle et son honneur.

Je me lève, fais le tour de la table, et m'appuie sur le dossier de la chaise du petit puceau.

J'approche mon visage de son oreille, mais parle toujours clairement, pour que tout le monde entende.

Je vois bien que ma belle mère, ainsi que tous les autres écoutent.

- Dis toi que ce qu'a fait mon père pour ma mère, je ferais encore pire pour Katrina. Je suis prêt à foutre le feu à cette putain de ville et à égorger chacun de ses habitants, pour trouver la personne qui n'aurait touché ne serait-ce qu'à un seul de ses cheveux.

Je dis ça avec une telle froideur et une telle détermination, qu'il en frissonne.

- Et toi Louis. Tu ferais quoi pour elle ? Si il lui arrivait quelque chose ? Tu appellerais à l'aide ? Tu attendrais des années que la justice fasse son travail ? Qu'elle le fasse mal ?

Il ne répond pas, et ferme les yeux.

Je me recule, et retourne à ma place choper mon paquet de clopes.

Kat me fait un grand sourire, si sincère qu'il me serre le cœur. Je le lui rends tout naturellement, sans même réfléchir, et je me dis que mon père a raison.

Mes yeux parlent pour moi.

Je le sens.

Je le sais.

- Attends moi, je viens fumer moi aussi, dit Derek.

Mais en fait, c'est génial d'avoir un membre de mon club avec moi. Dans un contexte qui est tout autre.

Mis à part Katie, je ne connais que lui. Et il fait partie de mes meilleurs amis. Ça fait que ce repas de famille n'était pas aussi chiant que ça...

On part à l'extérieur, puis on discute de tout et de rien.

- Je suis content que ce soit toi, me dit-il. Louis je l'aurais emplatré à un moment où à un autre, si il avait continué à lui courir après.

- Moi aussi, nous surprend une voix, derrière nous.

Nikolaï.

- Bienvenue dans la famille Jillian. Enfin quelqu'un que je vais apprécier de compter parmi les miens.

Il a l'air limite soulagé.

- Vecca et Becca, bon. Ça reste cordial mais ça va pas plus loin. Enfin, Rebecca du moins. L'autre je veux même plus en entendre parler. J'ai pas oublié ce qu'elle a fait à ma fille. Leurs maris, ils m'emmerdent. Mais encore une fois, je ne peux rien dire c'est pas mes filles.

- Courage. C'est de sacrés numéros.

- Avec Louis j'aurais pété un câble. Il est gentil, mais c'est pas du tout un homme pour Katie. Elle est... bizarre. Elle a besoin d'un homme aussi bizarre qu'elle.

- Il font la paire ces deux-là, rigole Derek.

Le père de Derek appelle son fils et son beau-frère.

Ils s'excusent tous les deux, et rentrent.

Je sens malgré tout une présence derrière moi.

- C'est vrai, je n'aurais pas dû insister pour Louis et Katrina. Mais ça partait d'une bonne intention... J'aime ma fille, c'est ma petite dernière. Comme mon bébé. Je veux le meilleur pour elle, tu comprends ?

- Ma mère est pareille avec mon frère, alors oui, je comprends, vous en faites pas.

- Jusqu'à toi, elle ne nous avait jamais présenté personne. Je me suis inquiétée, je voulais juste l'aider... je ne savais même pas qu'elle viendrait accompagnée aujourd'hui ! Si j'avais su, je n'aurais jamais dit à Louis de venir.

- Rassurez-vous, même elle, elle ne savait pas que je serais de la partie. Ne vous en voulez pas pour si peu Madame. Il y a des choses tellement plus graves dans la vie...

Elle me fait un grand sourire protecteur. Comme ceux de ma mère.

Et sans même que des mots aient été prononcés, je sais qu'ils m'ont accepté.