9. At midnight he rides forth to the scene of battle

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Jin

Pendant que l'on continue nos recherches, un téléphone se met à sonner.Frankenstein le sort de sa poche, et je m'approche d'elle, en pensant qu'il s'agit de l'un des deux autres groupes.

- C'est ma mère, dit-elle avant de décrocher.

Sérieux ?On continue d'avancer, pendant que sa mère a l'air de lui raconter sa vie, tant elle parle peu.

- Oui maman, je serais la dimanche.

- ...

- Ouais alors non, compte pas sur nous. Tu sais très bien que c'est une mauvaise idée de nous mettre dans la même pièce que Veronica.

Elle se renfrogne immédiatement, et plisse son petit nez.J'ai capté qu'elle faisait ça quand elle était contrariée.

- Ah non, c'est pas ma sœur. C'est plus ma sœur. On a déjà eu cette discussion des centaines de fois maman !

J'entends une voix féminine à travers le combiné, hausser légèrement la voix.

- Ah mais tu peux l'appeler si tu veux ! Il te dira la même chose. C'est ni ma sœur, ni sa cousine. Oublie pas qu'elle a essayé de monter la quasi totalité de la famille contre nous !

Ouah, ça a l'air sympa les dîners de famille chez elle.

D'ailleurs, mon petit ange de la mort plisse les yeux, en plus de son nez, ça n'a pas l'air d'annoncer quelque chose de bon.Je passe derrière elle, et commence à lui embrasser le cou.Elle ralentit d'un coup, à cause de la surprise sans doute.... Mais ne m'arrête pas pour autant.

- C'est soit elle, soit nous.

Cette phrase à été prononcée calmement et doucement... Comme si elle contenait ses gémissements, ce qui est quasiment certain.Parce que je viens de trouver sa zone sensible, juste sous son oreille.

Frankenstein me lance un regard noir, qui ne m'impressionne pas du tout d'ailleurs. Et vu que je suis un insolent, je fais même remonter ma main jusqu'à sa poitrine, sous sa veste et son pull.Ah, un couinement lui échappe. Ses yeux sont fermés, sa tête repose contre mon épaule, et elle essaie de répondre à son interlocutrice tant bien que mal.

Ses yeux se rouvrent, puis je vois son regard se diriger à ma gauche. Elle me file un coup de coude, avec un air surpris sur le visage.

- Je te rappelle....

Elle ne laisse même pas le temps à sa mère de rétorquer, qu'elle a déjà raccroché.

- Je crois qu'on a trouvé...

Je regarde dans la même direction, et effectivement...Il y a du sang partout.

- J'appelle Derek.

Elle hoche la tête, et attrape son appareil photo.En m'approchant de la scène de crime, je recule d'un coup, et mets mon visage dans mon coude.

- Putain, ça pue !

- Ouais. Il y a des cadavres en décomposition ici. Certainement le corps de votre ami, et la tête manquante.

La grimace que je tire doit vraiment être pas mal, vu le fou rire qu'elle est en train de se taper.

- On doit les attendre avant de faire quoi que ce soit ?

- Vaut mieux. Je prends mes photos, c'est le principal. Si on trouve les dépouilles, c'est moi qui m'y colle.

- Je sais vraiment pas comment tu fais.

- Ma foi. L'habitude.

Certainement...

Pendant quelques minutes, un blanc s'installe, et une question me démange...

- Ça a l'air tendu entre ta sœur et toi.

Elle ricane.

- Tu parles. Si c'était simplement "tendu" ce serait cool. La, c'est carrément la guerre.

Je me pince les lèvres, pour ne pas laisser ma curiosité déborder, et elle le comprend bien.

- Veronica nous déteste Derek et moi, parce qu'en enquêtant sur une affaire de meurtre, on a découvert que c'était son mari l'assassin.

Oh putain.

- Derek est mon cousin, si jamais tu savais pas.

Double oh putain.

- Elle a préféré nous en vouloir à nous, qui faisions simplement notre travail, plutôt qu'à son connard de mec, qui était un putain de meurtrier !

- Ça craint.

- C'est clair !

- Du coup, elle a décidé de retourner toute la famille contre nous. Ça a été tendu pendant un moment mais ils sont pas débiles, et ils ont parfaitement compris que dans l'histoire, c'était pas nous le problème.

- C'est une folle ta sœur. Et vos parents, ils le prennent comment ?

- Pas très bien. Mon père s'en tamponne, parce que c'est pas sa fille.

- Hein ?

- Je suis la petite dernière. Avant moi, ma mère a eu deux filles, avec le même homme, Veronica et Rebecca. Mon père lui, avant de se mettre avec ma mère, a eu mon frère, Dimitri. Derek et moi sommes arrivés presque la même année, lui un peu avant moi. On a grandi ensemble. Becca et Veca sont toujours restées accrochées comme les doigts de la main... D'ailleurs, c'est tendu justement avec Rebecca. Elles étaient chez leur père une semaine sur deux, et avec une dizaine d'années d'écart, je suis pas restée beaucoup avec elles. Dimitri vivait chez sa mère, et venait à la maison tous les week-end et une partie des vacances. Je m'entendais plutôt bien avec lui. D'ailleurs, il a coupé tout contact avec Veca depuis l'histoire.

- Donc c'est une sacrée famille recomposée.

- Et oui. Bizarrement, c'est moi qui suis toujours la plus proche de mes parents. Très certainement parce que je suis la seule à être leur fille, à tous les deux. Mon frère et mes sœurs sont allés vivre assez loin. Moi je suis restée à Denver.

Elle a une famille normale, comme la plupart des habitants de ce pays... Ça change de mon entourage.

- Et donc y a rien qui craint dans ton passé ? Mise à part ta sœur ?

- Non.

- Comment c'est possible ?

- Tu sais, les merdes dans la vie de quelqu'un n'arrivent pas obligatoirement à l'enfance ou à l'adolescence. Ma vie n'est pas fini, je suis pas à l'abri que demain tout parte en couilles.

Et elle a raison.J'ai tellement l'habitude de rencontrer des gens avec un passé terrible, que j'en oublie que l'horreur peut aussi être dans le futur...

- Je te le souhaite pas.

Elle me sourit.

- Et toi alors ?

Moi ? Comment ça moi ?

- Heu... Moi ?

- Ben oui, toi. Ta vie ? Ton passé terrible et tout et tout.

J'ai pas beaucoup l'habitude qu'on s'intéresse à moi et à mon passé, alors... Ça me surprend quelque peu.Mais ça me fait plaisir. Je crois.

Undead Ahead : The Tale of the Midnight RideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant