Katie
Des petits morceaux de corps par ci, d'autres petits morceaux de corps par là... C'est une vraie boucherie ici !
Je tombe de sommeil, mais pourtant, je ne dois pas m'arrêter. Le temps joue contre nous, je ne peux pas me permettre d'en perdre.
On a appelé Talitha pour la mettre au courant... Autant dire qu'elle n'était pas très contente.
Baram, Jin, Cross, Wounds et Derek m'ont rejointe il y a à peu près cinq minutes.
Personne n'a ouvert la bouche. Et je compte pas le faire.
- Alors ?
Je continue de regarder à travers mon microscope.
- Tu as quelque chose ?
Wounds dans toute sa splendeur. Il parle tout le temps.
- Sandrine ?
- Ta gueule, elle s'appelle pas Sandrine, crache Jin.
Il a réussi à m'arracher un sourire, le con.
- Mais est-ce qu'elle a trouvé des indices ?
- Mais faites lui fermer sa gueule, dis-je, lasse.
Si je travaille avec des macabés, c'est pas pour rien ! Le silence. C'est tellement bon le silence.
Par contre, là où ça m'a pas dérangé qu'il y ait du bruit, c'est quand Jillian était en train de grogner, tel un homme des cavernes, à mon oreille.
Pendant que nos corps ne faisaient plus qu'un.
Par les enfers, c'était si bon ! On recommence quand il veut.
- Je comprends pas...
Ma phrase, les stop dans leur dispute.
- De quoi ?
Parfait. Derek, tu es exactement celui qu'il me faut.
- Le mode opératoire n'est pas le même. Ces trois-là sont morts par pendaison.
- Putain, mais sérieusement, ils peuvent pas nous faciliter la tâche, pour une fois ?
- Pour le coup, ça nous éclaircit sur un point. La scène de crime.
- C'était pas à la déchetterie, effectivement. Il n'y avait aucun endroit pour les pendre.
Je leur fait signe de se rapprocher, et leur montre tout en expliquant.
- On voit ici les marques de strangulation, causées par la corde. Les trois ont la trachée écrasée. Ça signifie que la pression exercée par le lien était extrême.
Je me déplace aux pieds des cadavres, en tournant autour de la table.
- Ils étaient attachés de haut. Et les cordes ont dû être coupées, car ils sont tombés. Leurs chevilles sont brisées, dû à la chute du coup.
- Tu penses que les cordes ont été volontairement coupées ?
- Ce serait une sacré coïncidence, si elles avaient lâchées toutes les trois quand même. À ce moment-là, faudrait penser à changer de fournisseur, parce que niveau qualité on est sur du made in China.
- Tu peux nous en dire plus sur l'environnement ou pas ?
- C'était en intérieur, car les semelles sont "propres". Il a plu récemment, le sol est boueux dehors. Les chaussures ainsi que les habits auraient été tachés si ça s'était passé en extérieur.
- T'es un génie Azrael.
- Laisse moi encore quelques heures pour trouver la hauteur à laquelle ils étaient accrochés, et ensuite tu pourras dire que je suis un génie.
Je ne parle bien évidemment pas de toutes les recherches que ça va entraîner. Longueur de la corde, hauteur à laquelle elle était suspendue, pour pouvoir déterminer à quelle hauteur du sol les victimes étaient avant que les liens ne soient coupés...
Je soupçonne une longueur de corde conséquente. Parce que vu la pression qui a été exercée sur la trachée de ces gars, la pesanteur est entrée en jeu.
Si la corde était longue, et qu'ils ont été jetés de très haut, une fois lâchés, tout le poids du corps les a attirés vers le bas d'un grand coup, la corde déjà serrée, ça aurait même pu leur arracher la tête.
Ils ont rebondi, je peux le voir, notamment à quelques micro déchirures sur leur cou. Si ils ont rebondi, c'est que la longueur du lien qui les retenait était assez grande pour le permettre.
Ce qui est incroyable, c'est qu'il y a la même chose sur les trois corps.
Je n'aurais plus qu'à additionner cette inconnue, avec la hauteur qui séparait les pieds du sol, et je trouverais la hauteur de suspension.
Qui est une information importante, pour nous aider à trouver la scène du crime.
Bref, je suis pas encore couchée moi.
Le jour s'est levé, si j'en crois l'heure sur mon téléphone. Mes yeux se ferment tout seuls et mes muscles se relâchent.
Pourtant, je ne dois pas m'endormir. C'est primordial.
Je suis certaine de toucher au but.
Toute petite information est importante, pour nous aider à retrouver ce tueur en série.
Innocents ou non, il a tué en tout, dix-huit personnes, depuis le début de l'enquête. Dont un Undead Ahead.
La recherche d'identité de ces trois là est en cours, pendant que mes recherches à moi le sont aussi.
Des bras m'enlacent par derrière et une tête vient se poser sur mon épaule. Je cale mon dos contre le torse derrière moi, et m'autorise à fermer les yeux quelques secondes.
- Arrête, tout ça. Viens dormir.
- Je peux pas...
- Si. C'est pas en te tuant à la tâche que tu arriveras à trouver tes réponses.
J'ai même pas envie de lutter.
Jin m'embrasse dans le cou, tout en caressant mon ventre. Un soupir de contentement m'échappe.
- Pourquoi tu dors pas ?
- Mon cerveau se pose beaucoup trop de questions.
- Le mien aussi.
- Le tiens veut se reposer. Et le mien le fait en ta présence. Alors viens te coucher. On reprendra ça plus tard.
J'hoche la tête, sans pour autant bouger. Je suis trop bien comme ça, contre lui.
- Tu vas choper la mort ici, dans ce froid.
- Un comble pour l'Ange de la mort, dis-je en souriant.
- Effectivement. Aller, viens.
Il nous fait reculer, puis finalement, je me place à ses côtés. Il a toujours un bras autour de ma taille, et ma tête est toujours appuyée sur son épaule.
On rejoint sa chambre, sans même se poser de questions, puis à peine couchée, je m'endors comme un bébé.
Il est huit heures du matin.
Si on m'appelle pour une enquête, je pars en dépression. Je suis bien trop fatiguée pour engranger quoi que ce soit de nouveau dans mon esprit, qui lui, n'est concentré que sur un seul objectif.
Retrouver Lucifer.
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Undead Ahead : The Tale of the Midnight Ride
Teen FictionLes Undead Ahead n'ont jamais aussi bien porté leur nom. Entre des têtes envoyées comme des colis à la poste, ceux que l'on croyait morts qui reviennent miraculeusement à la vie, et des corps sans têtes, éparpillés un peu partout; ce club de bikers...