55. Where reality and superstition collide

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Jin

Je crois que j'ai jamais autant frappé que depuis que je suis revenu à la salle.

J'évite un peu mes frères, dans la limite du possible... mais je n'ai pas pu passer au travers de Baram, Derek et Val.

Ils essaient d'être là pour moi, mais la seule envie que j'ai, c'est de me défouler.

Et Cross l'a bien compris.

J'ai besoin d'évacuer ma frustration, ma tristesse et ma colère. Et il n'y a aucun meilleur autre moyen, si ce n'est de tuer quelqu'un.

Katrina dormait encore quand je suis parti. Je n'ai pas voulu la réveiller, bien qu'elle dorme une bonne partie de la journée, en plus de ses nuits.

Elle dort dix-huit heures sur vingt-quatre, ne mange quasiment rien, et sort à peine de la chambre pour aller aux toilettes.

Malgré tout, je ne veux pas la bousculer.

J'entends mon téléphone sonner pour la quatrième fois, sur le banc, et décide d'enfin aller répondre.

Déjà, parce que Cross commence à s'impatienter. Puis parce que ça doit être important du coup.

Et je m'insulte silencieusement quand je vois que c'est Kat qui essaie de me joindre depuis tout à l'heure.

- Bébé ?

- Il est où Cerbère ?! Je le trouve pas, j'ai cherché de partout, il est nulle part ! Je l'ai appelé dehors, il n'est pas revenu, je sais pas quoi faire, dit-elle en pleurant.

- Calme toi, il est avec moi. Je suis allé au club, j'ai des cours de boxe aujourd'hui. Je me suis dit que ça lui ferait du bien de gambader à l'extérieur avec les autres.

Elle soupire de soulagement, puis renifle.

- Merde, désolée... j'ai paniqué, j'ai juste cru qu'on me l'avait volé, ou qu'il s'était échappé, ou même qu'il se soit fait tuer.

- Tu sais parfaitement qu'il ne partirait jamais de son plein gré. Il est toujours collé à toi.

- Raison de plus pour m'inquiéter !

- Désolé, j'aurais dû te prévenir. C'est de ma faute.

- Non, non, t'excuse pas. J'aurais pas du réagir comme ça...

Elle renifle encore, je pourrais presque entendre les larmes dévaler ses joues.

- T'as mangé ?

- Non j'ai pas faim.

- Écoute, ce midi je rentre et on mange ensemble, d'accord ? Je vais nous acheter un bon repas.

- T'occupe pas de moi. Reste avec tes frères, ils doivent être contents de te voir.

- Ils auraient voulu te voir aussi. Mais je m'en fiche, quoi que tu dises, Cerbère et moi on vient manger avec toi un point c'est tout.

Elle rit puis acquiesce.

- Dis bébé, j'ai une question.

- Je t'écoute.

- Si jamais tu panique et que tu dois balancer un nom pour te sortir de la merde... tu ferais quoi ?

- C'est-à-dire ? Je dois balancer le nom de l'un de mes frères ? Je te rappelle que j'ai été en taule parce que j'ai pas voulu le faire.

- Non, pas ça. Si pour te dédouaner d'une chose que tu as faite, tu devais donner un nom. Tu ferais quoi ? Sous le coup de la panique. Tu l'inventerais ?

- Je crois que mon cerveau aurait pas le réflexe d'inventer quoi que ce soit. Je dirais plutôt le dernier nom que j'ai entendu. Je crois. Si c'est pas celui de l'un de mes frères, évidemment.

- Merci mon chéri, tu viens de grandement m'aider, sans même le savoir.

- Heu... de rien ?

- Bisous !

Et elle raccroche.

J'ai rien compris à ce qu'il vient de se passer.

- Ça va bro, elle gère, me demande mon sergent d'armes, derrière moi.

- Elle essaie.

- Tu sais, ça me fait chier, parce que j'ai pas eu le temps de la remercier pour tout ce qu'elle a fait pour le club.

Je lui fais un sourire triste.

- Quelqu'un a tué trois de nos frères, et elle s'est laissée atteindre par ça. En soit, c'est déjà une énorme preuve de son affection pour le club. Elle s'est dévouée corps et âme pour retrouver celui qui a fait ça, et elle a réussi.

- Elle était pas toute seule.

- Évidemment qu'elle n'était pas seule, mais on va pas donner plus de crédit à Derek, sinon il va prendre la grosse tête ce crevard.

Je ri.

- Elle sera là pour l'enterrement ?

- Oui. Évidemment.

- Talitha se fait du souci.

- Comment ça se passe avec elle d'ailleurs ?

- Elle supporte une double pénétration, donc tout va bien.

Oh mais quel con.

- Mise à part ça.

- Quoi mise à part ça ? Tu crois quand même pas qu'on compte devenir un couple ou un truc du genre ?

- Ce serait plutôt un trouple dans votre cas, mais ouais.

- Mais t'es un malade toi hein. Moi, j'image juste ma phrase "j'encule les lois".

Et là, je pars en fou rire.

Mais un putain de fou rire qui me file mal au bide tellement il m'achève. J'en pleurs carrément.

- Et après on dit que c'est moi le malade...

On reprend notre match dans la bonne humeur, et on fait passer le temps comme ça.

C'était une bonne idée de passer du temps avec Cross. Il est toujours prêt à faire le con et à me changer les idées.

Quand on fini, on se sèche avec une serviette et on remet nos t-shirts. Et nos cuirs aussi, accessoirement.

- Baram a relancé les recherches sur Lucifer. Avec l'aide de Derek, évidemment.

- Vous en êtes où ?

- On cherche qui est-ce qui a créé l'association. Mais ce genre d'information, il n'y a que les membres qui la connaissent.

- Donc on est toujours au point mort ?

- On a des renforts avec les Nomads.

- Val trouve toujours quelque chose. Ça devrait le faire.

- On espère.

Je mets une tape sur l'épaule de mon ami, et me dépêche de récupérer le chien et ma caisse.

Je passe au resto du coin, et prends deux plats à emporter.

En rentrant, Katie est devant la console, avec le son de la télé à fond.

Pas besoin d'être surdoué pour comprendre qu'elle plombe des zombies à la Galil...

Enfin non, pardon. Lamentation avec option infection.

Madame est friande de l'amélioration, parce qu'elle aime faire des dégâts. Et retourner les zombies contre eux même.

Enfin bref, ça l'aide à se défouler, et elle a besoin de se défouler.

Merci Call of Duty : Black Ops 3 avec extension Zombies Chronicles d'exister.

Ça au moins, ça l'a fait sortir de son état léthargique. Et de son lit accessoirement.

Undead Ahead : The Tale of the Midnight RideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant