CHAPITRE 50

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La nervosité me gagne d'un coup. Je savais bien que je devrais le confronter un jour, mais je ne pensais pas qu'il reviendrait aussi tôt.

Il n'a prévenu personne ...

Il se tient devant moi, tout souriant, comme si tout ce qui s'était passé sur le quai n'avait jamais eu lieu. Comme s'il avait joué la comédie le temps d'une soirée. Comme si finalement, il se fichait éperdument de ce qui avait bien pu se passer avec Enzo.

— Bonjour bonjour, Arianne, lance-t-il en descendant de l'échelle...Un plumeau en main ?

Depuis quand Charly fait du ménage dans cette boutique ??

Je lui souris et m'élance à sa suite quand il se dirige vers la caisse.

— Vous n'allez pas déposer vos affaires ?

Mon cœur bat à tout rompre et mes yeux passent de mon sac à main à son visage.

Du calme Arianne, d'abord tu t'excuses, ensuite tu lui parles de la blonde. Il n'y aucune raison pour que ça se passe mal, n'est-ce pas ?

— Je dois vous parler.

— Si c'est au sujet de la dernière fois, ça ne sert à rien. C'est du passé. Vous allez bien ?

Du passé ?

Alors il peut tout oublier d'un simple claquement de doigts ? Nous sommes tous les deux victimes des caprices d'Enzo, pourtant, j'ai bien l'impression que je suis la seule qu'il faille ramasser à la petite cuillère.

Bon, il me reste plus qu'à aborder le sujet de la Nordique...

— Ça va. J'ai autre chose à vous demander, c'est à propos du week-end...

— J'ai déposé votre colis derrière. Allez-vous changer, on a une grosse journée devant nous.

Je me mords la lèvre inférieure, tourne les talons et débarque en furie dans la réserve.

Je n'ai pas halluciné ? Il vient de me remballer sévère ?

J'ouvre mon casier et fait claquer la porte sur celui d'à côté. Je tombe sur le bouquet. Je le sors et la pancarte glisse par terre. Je la ramasse, et pour une fois, je lis ce qui est inscrit à l'intérieur.

« A ce soir, ma petite tigresse »

Je chiffonne le bout de papier et le balance à la poubelle. Les fleurs suivent le même chemin, encore une fois.

Les mecs me cassent les couilles. Parfois, je me dis que j'aurai préféré être lesbienne.

***

Le claquement de mes talons résonne sur le bitume, mon cœur s'emballe et ma gorge est en feu. Quel genre de fille se tape un sprint en talon aiguille à vingt-deux heures dans Paris ? Les meufs en retard pardi.

Je récupère mon souffle seulement une fois dans l'ascenseur. Je regarde mon reflet dans le miroir, espérant ne pas avoir trop une tête de sorcière, mais ça va. C'est même très satisfaisant : Maquillage on fleek, cheveux on fleek. Seule ma robe remontée à mi-cuisse témoigne de ma mini course nocturne. Je crois que je commence enfin à avoir un vrai cardio, mais j'aurai quand même dû prendre un Uber. Tout ça pour économiser vingt euros.

Je frappe à la porte avec vigueur. La musique est déjà suffisamment forte pour qu'on l'entende de l'extérieur. Heureusement que les voisins de Louis sont habitués et qu'ils ne lui en tiennent pas rigueur...la plupart du temps.

Il m'ouvre la porte quelques instants plus tard, sourire aux lèvres et me sert immédiatement dans ses bras lorsqu'il me reconnait.

— Eh bin, j'ai cru que tu n'allais jamais arrivé ! s'exclame-t-il en me relâchant. Entre, entre, ma belle. En tout cas, jolie tenue !

J'ai opté pour une robe violet pastel marquée à la taille. Les manches sont longues, bouffantes et transparentes. J'ai accessoirisé le tout avec des escarpins blanc et un sac à main assorti.

Louis m'ouvre la porte sur les autres invités, qui sont déjà éparpillés aux quatre coins de l'appartement. Emy et Matt discutent sur le canapé XXL rouge, Carole et Paul dans la cuisine ouverte, puis d'autres que je ne connais pas vraiment dansent près des enceintes de la télé.

Où est Enzo ?

En me voyant arriver, Emy m'offre un large sourire, toute émoustillée.

— Arianne ! s'écrit-elle.

— Attend, j'arrive, je vais déposer mes affaires !

Connaissant les lieux comme ma poche et étant une très bonne amie de Louis, je me dirige immédiatement vers sa chambre. Lieu où on balance généralement nos affaires pour éviter de les abîmer ou de les perdre au cours de la soirée.

Entre le moment où j'ouvre la porte et où je la referme derrière moi, j'ai juste le temps d'entendre Louis crier :

— Attends, Arianne !

Attendre de quoi ?

Je lève les yeux et reste figée face à la mise en scène qui se déroule devant moi.

Enzo est bel et bien arrivé.

Oui oui, il est juste devant moi : A moitié nu, les mains figées sur la boucle de sa ceinture et ses cheveux roux tombant devant ses yeux azur. 

DIAMOND SCHOOL TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant