CHAPITRE 19

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C'est moi-même, me répond-t-il avec enthousiasme tout en contournant le lit pour accéder à la fenêtre.

Comme si tout était normal.

Je me réveille dans un autre lit que le mien, après avoir vécu une terrible soirée, et avoir oublié une bonne partie de ce qui s'est passé. Alors sa bonne humeur me cloue le bec. Je n'aurais jamais imaginé finir chez lui. Comment est-ce arrivé ?

— Qu'est-ce que tu fous ici ? je lui demande après quelques secondes d'étourdissements.

Il hausse un sourcil.

— Ah, on se tutoie maintenant ?

Je me couvre la bouche suite à ma bourde.

— Euh... Qu'est-ce que vous, euh... je...

Il éclate de rire.

— Je te taquine. C'est mignon à quel point tu sembles facilement perturbée à peine réveillée.

Je me cache davantage sous la couette pour masquer le rouge qui me monte jusqu'au bout des oreilles. Je n'ai clairement pas la même assurance qu'hier soir avec mes deux grammes dans le sang. Et il m'a vu. Putain, pourquoi as-t-il fallut que ce soit chez lui que j'attérisse ?

Il ouvre les volets, assassinant mes yeux au passage. Quand j'arrive enfin à ouvrir les yeux, un spectacle magnifique s'offre à moi.

Le Charly du « matin » surpasse le Charly du travail. Ses cheveux sont détachés et tombent juste au-dessus de ses épaules en une crinière sauvage et brune. Il porte un short long qui lui arrive au-dessus du genou, moulant à la perfection ses fesses rebondies, et un débardeur qui révèlent les muscles ciselés de ses bras et de son torse. Je ravale ma salive nerveusement devant un tel tableau. J'envie la chanceuse qui pourra voir ça chaque matin.

Il étire son élastique et commence à rassembler ses cheveux dans ses mains.

Non, ne fait pas ça s'il-te-plaît, pour mon pauvre coeur.

Une fois son chignon bien serré, et mon souffle coupé par tant de sex appeal, il reprend:

— Viens dans le séjour, ça sera plus simple pour discuter.

Il quitte la pièce, me laissant seule et amorphe, cachée derrière mon bout de couette. Je peine à me relever. Déjà, parce que l'alcool n'est pas complètement parti, et ensuite, parce que je me suis quand même bien explosé le doigt de pied.

C'est en regardant à quoi ressemble la chambre de Charly en plein jour que je découvre l'auteur de ce crime. Deux gros haltères de seize kilos chacun traînent au milieu de la pièce, à côté d'un tapis de gym.

Tu m'étonnes que j'ai mal à en mourir.

Hormis son matériel de sport, sa chambre est plutôt simple et je dirais même fade. Elle est dans les tons noirs, blancs et gris. Un lit, une armoire, un bureau, un ordinateur et une bibliothèque avec une multitude de livres, c'est tout. Pas de poster, pas de jeux vidéos, pas de photos de famille. La décoration contraste vraiment avec son tempérament joyeux et fougueux.

— Tu viens ?

— Laisse-moi juste le temps d'émerger.

— Pourtant, t'as pas eu besoin d'émerger pour jouer la fine oreille en fracassant tout sur ton passage.

Pas faux.

Avec un regard coupable, je le scrute alors qu'il disparaît par la porte.

J'écris très rapidement un message à Yamina.

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