CHAPITRE 62

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Bon, on fait quoi maintenant ?

Charly est assis de l'autre côté du canapé, installé dans un coin, les jambes négligemment écartées et carrément à l'aise dans son milieu.

— Eh, tu vas me regarder comme ça encore longtemps ?

Voilà dix minutes que je suis silencieusement assise en tailleur, bras croisés sous ma poitrine, capuche sur la tête et un regard meurtrier à destination de celui-ci.

Je boude. Fort. Je boude comme jamais je n'ai boudé avant. C'est aussi une façon de réfléchir à la façon dont je dois aborder le sujet. En fait, je ne sais pas par où commencer. L'étrangler ou découper sa bite pour la donner à manger à Kiki ?

Il soupire.

— Je ne sors pas avec elle.

— Cool.

— Je connais une de ses amies, c'est pour ça qu'on s'est retrouvé dans les mêmes soirées.

— Parfait.

— Et je l'ai ramené parce que je suis un gentleman.

— Incroyable.

Double soupir.

C'est ça, exaspère toi Charly. Quel plaisir ça me ferait de voir tes sourcils marqués par la contrariété.

— Tu ne veux pas y mettre un peu de bonne volonté ? Si tu veux qu'on parle, parlons. Tu veux des explications, je t'en donne. Mais je ne vais pas attendre bêtement que tu ne veuilles ouvrir la bouche.

Mon regard se fait plus assassin. Là, je suis en train de regarder quel organe vital est le plus accessible, là, maintenant, tout de suite.

Il lève les yeux au ciel.

— Puisque c'est comme ça, je vais me coucher. Tu m'appelles dans dix ans quand t'auras retrouvé la parole ?

Alors qu'il lève ses fesses du canapé, je m'élance et tire sur son jogging ce qui le fait retomber mollement dessus. Bon, j'avoue que c'était risqué. Il y avait une chance sur deux pour que le jogging me reste dans la main. Heureusement pour lui, et malheureusement pour moi, il a l'air de savoir faire un nœud.

— Alalala, cette fois j'espère que c'est la bonne.

— Je pensais que tu allais commencer par t'excuser, le piqué-je.

— Par rapport à ?

Je décroise d'un coup mes jambes et retire ma capuche.

— Pour m'avoir caché par rapport à Yamina, pour avoir disparu pendant des semaines et surtout pour m'avoir fait la tête parce que tu as ouïe dire que je fréquentais Enzo !

Il écarquille les yeux et se repositionne correctement dans le fauteuil.

— Je t'ai déjà expliqué pour Yamina, de toute façon elle ne m'intéressait pas.

Je le dévisage parce que je sais très bien que les femmes latines sont son péché mignon.

— Bref. Par contre, comment ça je t'ai fais la tête par rapport à Enzo ? Je t'ai déjà dit que les personnes que tu fréquentes ne me regardent pas.

— Oh oui, c'est pour ça que tu m'as poussé dans la rame de métro avec une tête de Calimero ?

Bingo, ses sourcils viennent de se rejoindre vers le centre.

— Tu as couché avec lui.

— Je n'ai pas couché avec.

— Tu puais le sexe.

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