CHAPITRE 42

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Donc il connaissait mon adresse. C'est Louis qui lui a balancé ?

Il met son clignotant, vient se garer non loin du portail de ma résidence puis coupe le moteur.

— Tu as raison, Arianne.

Je retire les mains de mon visage, essuyant du bout des doigts le maquillage qui aurait éventuellement coulé sous mes yeux, puis l'observe en silence pendant qu'il continue son discours.

— C'est sûr que je n'ai pas le profil du prince charmant, je dirais même que je suis loin d'être un type bien. Alors comment expliques-tu que te voir pleurer comme ça met mon corps dans tous ses états ?

Il soupire et se mord fortement la lèvre.

— T'es pas comme les autres Arianne. Ca, je l'ai senti dès notre première rencontre.

— Alors pourquoi tu t'es tapé une meuf dans les toilettes ?

— Pourquoi ça te dérange tant ? Je croyais que tu ne m'aimais pas ?

J'ai le regard mauvais, mais ne pipe mot.

— J'avoue que j'ai pris du plaisir dans ta boutique. Je ressentais le besoin de taquiner ton responsable. Mais sur scène je n'avais plus aucun doute. Il y a quelque chose qui nous relie. Je n'ai pas menti durant cette interview. Je suis sincère, Arianne. Et crois-moi, ça n'arrive pas souvent.

Il marque une petite pause et tapote sur le volant avec ses ongles. 

— Tu l'as senti, pas vrai ? Ce lien.

— Je ferai mieux d'y aller, je lui réponds, la main déjà sur la poignée de la portière.

— Arianne, s'il-te-plait.

La voix douce qu'il emprunte me fait immédiatement lâcher la poignée. Je vais finir par y croire à cette histoire de lien.

— Je te propose un marché. Un rencard. Un ultime rencard. 

— Je refuse.

— Laisse-moi terminer, nom de dieu.  

Je m'affale dans le fauteuil, lascivement, prête à écouter un monologue aussi long qu'une pièce de théâtre. 

— En échange de ce rendez-vous, je contacte la presse, je nie toute relation existante entre nous et je disparais de ton champ de vision. 

— Et ? Il doit bien y avoir un mais

— C'est bien, tu commences à me connaître. Je ne reviendrai pas sur ma parole. Cependant, je te laisse un mois pour réfléchir si oui ou non je mérite une deuxième chance. Je tiendrais la promesse de ne pas te médiatiser. Et si jamais tu ne reviens pas sur ta décision, je promets que je supprime tous les articles et vidéos existantes à propos de nous deux. Alors, marché conclu ? 

— Donc les vidéos de nous auraient pu ne jamais apparaître sur le net ? Tu as conscience que tu es en train d'admettre que tu me manipules depuis le début ?

Il sourit et hausse les épaules.

Je ne peux pas me le voir en peinture. Mais il a promis qu'il me laissera tranquille après un mois, nan ? Ça devrait être supportable... 

— D'accord (Il sourit, victorieux), mais c'est moi qui choisis l'endroit.

— Vos désirs sont des ordres ma chère, dit-il avec l'éloquence d'un marquis.

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