CHAPITRE 76

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La nouvelle infirmière me sourit aimablement. Ses longs cheveux polaires sont attachés en une queue de cheval haute. Ses yeux bleus me transpercent de part en part. Est-ce qu'elle sait que je sais ?

Non, et il vaut mieux pour l'instant que je fasse comme si je n'étais au courant de rien. Cependant, sa venue n'augure rien de bon. Il va falloir que je la surveille de près.

— Je suis Nathalie du service administratif, je profite de mon passage ici pour vous faire un petit coucou.

— C'est aimable à vous.

Je jette un œil inquiet à mon père, mais il me regarde tout souriant. C'est que tout va bien. Pour l'instant.

— Je ne reste pas plus longtemps, j'ai encore un tas de boulot qui m'attends plus haut. (Elle se tourne vers moi) Eh miss, je te préviens si je retrouve ta belle-mère, lance Nath avant de quitter la pièce.

— Elle parle de Kayla ? demande mon père, intrigué. Je ne savais pas qu'elle était rentrée.

La Nordique reprend ses manipulations.

— J'ai cru l'apercevoir dans l'ascenseur. Je l'ai donc suivi jusqu'au quatrième étage mais je ne l'ai pas retrouvé.

— Tu es sûre que tu n'as pas confondu ? Elle est censée être en voyage d'affaires.

— Je ne suis plus sûre de rien. Je crois qu'elle nous cache des choses.

Le verre d'eau tombe sur la moquette et nous relevons immédiatement la tête vers la nouvelle infirmière.

— Ne faites pas attention à moi, je suis un peu maladroite, déclare-t-elle timidement en allant chercher de quoi nettoyer dans la salle de bain.

— Pourquoi penses-tu ça ? Elle a toujours été là pour nous, et elle le sera toujours.

— Mais elle n'est pas auprès de toi alors que le spécialiste arrive aujourd'hui et qu'on ne sait pas si tu vas être opéré ou non.

— Un homme et une femme ne sont pas obligés d'être collé comme cul et chemise. Elle a sa vie et j'ai la mienne. De plus, j'ai ma soeur et ma fille chérie pour s'occuper de moi.

— C'était comme ça avec maman aussi ?

Papa tressaille. Ça doit être encore douloureux pour lui de parler d'elle.

— C'était différent. Mais il est impossible de comparer deux relations. J'ai aimé ta mère, et une partie de moi l'aimera toujours. Mais j'aime aussi Kayla, et tu es très bien placée pour savoir qu'elle me le rend bien. Je suis certain qu'elle reviendra très vite parmi nous.

L'infirmière revient et essuie l'eau sur la table qui continue de couler par terre.

— Ce n'est quand même pas très cohérent. Elle a toujours été là pour nous. Elle a fait des choses pour moi que seule une mère aimante peut faire. Alors pourquoi n'est-elle pas là maintenant ? Pourquoi n'est-elle pas en train de te prendre la main lorsque tu lui racontes ta journée chiante, et que tu lui décris le repas affreux qu'on t'a servi la veille ? Je suis certaine que Maman l'aurait fait, elle.

— Ce n'est pas le moment de parler de nos affaires de famille.

Il sourit à la belle Nordique qui a fini d'éponger la tablette, ce qui la fait rougir et replonger dans son nettoyage.

Elle n'a pas l'air si dangereuse que ça. Elle a l'air simplement gentille et maladroite. Mais il ne faut pas que j'oublie qu'elle n'avait pas cette allure Chez Lolita. Elle était bien plus affirmée.

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