CHAPITRE 36

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Qui c'est la greluche qui élabore un plan — foireux — pour fuir son responsable pendant plus d'une heure et qui fonce dedans en pleine rue ? Zéro pointé.

— Oh pardon, désolé.

Il se tourne complètement pour me faire face, me dépassant d'une tête dans son joli costume. Il pose une main rassurante sur mon épaule.

— Ne t'inquiètes pas, c'est moi qui me suis arrêté brusquement. En tout cas, quel hasard !

— Oui, quel hasard...

C'est le cas de le dire...

— On se croise beaucoup ces derniers jours j'ai l'impression, me lance-t-il le regard lourd d'accusation.

Comme si j'y étais pour quelque chose.

— Le club, puis maintenant dans la « rue »..., je songe à voix haute.

Enfin, dans le restaurant. Séparé par une vitre teintée. Mais ça, il ne le sait pas. Du moins, je l'espère.

— Qu'est-ce que tu fais sur Paris ? me demande-t-il.

— Besoin d'un petit bain de foule.

— La soirée de ce week-end ne t'as pas suffit ?

— Visiblement pas ! Et toi ?

Il rit.

— Moi, je sors d'un rendez-vous foireux.

— Ah, elle n'était pas assez sexy ? je le taquine.

— Peut-être trop, souffle-t-il d'exaspération.

Je lâche un rire niais.

Bien sûr qu'elle est sexy cette fille, c'est un missile.

Maintenant que Charly est en face de moi sans la moindre barrière, je suis quand même plutôt contente d'avoir pris la peine de me préparer ce matin. C'était pour mon père à la base, mais si Charly peut apprécier la chose par la même occasion, ça me convient parfaitement. Bien que je ressemble à une meringue industrielle à côté de lui.

— Tu étais Chez Lolita, non ?

— Chez qui ? je répète.

Il me sourit avec convoitise. Et dans ma tête ça fait tilte.

NON.

Non, non, non, non.

NON.

Il sait, il m'a vu, il m'a entendu, il m'a senti...Peu importe, il sait que j'étais là.

Ok, détends-toi Arianne, fais comme si tu ne l'avais vraiment pas vu.

— Comment le sais-tu ? je lui réplique, mon battement de cœur s'accélérant un peu plus chaque fraction de seconde qui s'écoule.

Il lève son bras à hauteur de mes yeux. Un sac rose pastel avec inscrit en gros Chez Lolita me pendouille au nez.

— On a le même !

Je jette un coup d'œil à celui que je tiens dans ma main droite et je me détends instantanément.

— Ah oui !

Imbécile. Je suis une imbécile. Le doggy bag, bien sûr.

— C'est marrant qu'on ne se soit pas croisé, tu étais installée où ?

DIAMOND SCHOOL TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant