CHAPITRE 2

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  Le signal annonçant la fermeture imminente des portes retentit.

— Attendez ! je hurle comme une poissonnière à travers la station.

L'homme qui me précède retient les portes et j'entre à l'intérieur de justesse.

— Merci monsieur, je le gratifie entre deux bouffées d'air.

— Pas de quoi, me répond-il en rejoignant les places du bas.

Je grimpe à l'étage et m'installe vers le fond du wagon. Le seul endroit où il reste encore de la place assise. Je m'assois à côté d'une dame occupée à passer un coup de fil. Je crois qu'elle est au téléphone avec son patron et lui explique qu'il y a eu des problèmes sur la ligne et qu'elle aura du retard. Quelle mytho.

Je m'assois tout le temps au premier étage quand je prends le train. Je sais que la vue n'est pas aussi belle qu'en province, mais d'ici ça paraît toujours plus beau que de l'étage du dessous. Allez savoir pourquoi.

Je jette un œil à l'heure. Ça va le faire.

Je me détends automatiquement et contemple le ciel qui s'éclaircit progressivement avec l'arrivée de monsieur Soleil.

J'ai comme l'impression que cette journée va être compliquée. Quand un problème survient, c'est rare qu'il se pointe seul. En général, il ramène toute sa famille. Dieu soit loué, la semaine est bientôt terminée.

Je sors mon téléphone de mon sac et tape « Diamond School » dans la barre de recherche Google. Je veux savoir ce que ce drôle de bâtiment fou là. Etonnamment, le site officiel apparaît en premier dans les propositions. Je double clique sur la page qui s'affiche aussitôt. Un site web, tout ce qu'il y a de plus basique. Le site propose deux solutions : "nous contacter" ou "inscription". Même leur site internet fait peine à voir. Il n'y aucune photo et tous les liens dirigeant vers les personnes à contacter sont morts. Pourtant le site a été mis à jour ce matin. Merde alors.

Qui aurait envie d'inscrire son enfant dans pareille école ?

Je trouve ensuite quelques forums parlant de Diamond School comme d'une école pour riche intellectuel.

— Je...Quoi ? Vingt-mille euros pour une année ?

J'ai parlé à voix haute et ma voisine mythomane me regarde de haut. Elle ferait mieux de pas trop la ramener celle-là.

Je lis alors les commentaires d'anciens élèves et leurs parents:

"Les professeurs font du bon boulot, je ne regrette pas de dépenser autant d'argent."

"Mon fils a un véritable avenir désormais ."

"Monsieur Van Dee est un homme très charmant."

Qui est ce monsieur Van Dee ? Le directeur de l'école ?

Bof. On dirait une histoire montée de toutes pièces. Un attrape-nigaud. Les seules choses qui doivent pénétrer cette école, c'est bien les rats et les squatteurs. Comment un endroit pareil pourrait accueillir l'élite française ?

Inimaginable.

J'arrive à la gare, fais un changement pour prendre le métro et rejoins très vite la boutique. Je suis évidemment accueillie par le sourire charmeur de mon responsable, Charly. Je le salue brièvement avant de foncer vers les vestiaires. Quand je reviens, il vient juste de finir avec la cliente.

Charly, Charly, Charly...Que dire de lui sans être obligé d'en faire un roman ? Vous voyez les pubs de parfum avec des hommes hyper canon aux sourires Colgate ? C'est une très bonne représentation de ce que m'évoque Charly. Il n'a jamais fait de mannequinat même si je suis certaine qu'il aurait pu se le permettre. Sa peau est légèrement halée et recouvre un mètre quatre-vingt dix de muscles. Ce qui fait son charme, c'est surtout sa chevelure brune qu'il attache souvent en chignon. En me rapprochant de lui, je constate qu'il a une petite barbe de trois jours. Il porte sa barbe plus longue d'habitude, mais là j'avoue que... Qu'est-ce que ça m'excite...

DIAMOND SCHOOL TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant