CHAPITRE 70

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Bah, qu'est-ce que tu fais là aussi tôt ?! s'exclame Louis en me voyant débouler dans le salon, clés en main.

Il a pensé que me les donner serait plus simple si jamais il devait s'absenter un moment, ou tout simplement dormir comme un loir. Nous savons très bien qu'il est difficile de le réveiller une fois qu'il se met à pioncer.

— Je me suis fait virer.

— Quoi ?

— Enfin officiellement, on peut dire que ma période d'essai vient de prendre fin, je souffle en m'affalant sur le grand canapé rouge, juste à côté de lui.

— Ils t'ont dit pourquoi ?

Je lui raconte la venue de Charly, notre rendez-vous au siège et la fameuse vidéo.

— Mais comment une vidéo pareille a-t-elle pu se retrouver entre les mains de ton patron ? Et surtout comment ça a pu passé inaperçu ?

— Si j'en avais la moindre idée. Je suppose qu'Ilyan ne doit même pas être au courant ?

— Il m'en aurait parlé si c'était le cas. T'es sûr que c'était la caméra du club ?

— Pas certaine à cent pour cent mais ça y ressemble. Ce n'était pas une vidéo amateur.

— Bon, je mènerais l'enquête de mon côté. C'est quoi ce retournement de situation avec ton mec ?

— On s'est pris la tête, c'est tout.

— C'est déjà fini ?

— C'est un break.

— Ouais. On sait très bien où ça mène des breaks.

Je lui lance des lasers avec mes yeux.

— Ce qui m'étonne, c'est que ça vienne de toi. Tu viens de perdre ton taff, ton père est sur un lit d'hôpital. Non pas que je ne veuille remuer le couteau dans la plaie mais Charly c'était un peu ton dernier repère.

— Comment veux-tu que je garde auprès de moi quelqu'un qui me cache autant de choses que les personnes qu'il déteste ?

— Et tu viens de perdre Yamina, ajoute-t-il.

Je tressaille. Il a raison. Même sur mes amis il est difficile de compter.

— Ce n'est pas comme si c'était une grosse perte.

Je dissimule ma tristesse tant bien que mal. J'ai un petit côté fier de temps en temps, et j'ai du mal à admettre que Yamina me manque un peu.

Louis arrête de pianoter sur son ordinateur, le dépose sur la table basse et vient se coller à moi dans un câlin réconfortant.

— Je suis désolé pour toi. C'est vrai que c'est carrément la merde pour toi en ce moment. Mais je pense que c'est un signe. Tout perdre pour tout reconstruire. Ta vie n'en sera que meilleure.

— Tu penses que j'aurai la force de tout reconstruire après ça ?

— Tu t'appelles Arianne Dantan, je te rappelle ! Et puis tu m'as moi, non ? Je te piquerais pas ton mec, je te cacherais rien parce que de toute façon, je ne sais pas mentir plus de deux secondes, et en plus je suis le meilleur radiateur humain qui puisse exister !

Sa dernière remarque me tord de rire. Il tire la langue et je le serre contre moi. Je l'entends soupirer.

— Qu'est-ce qu'il y a Louis ?

— Je m'inquiète pour Enzo. Qu'il me cache sa bixesualité, bon, à la limite je peux comprendre. Mais pourquoi m'avoir caché qu'il s'était pris un coup de couteau ?

DIAMOND SCHOOL TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant