CHAPITRE 83

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Qui peut bien être mon tuteur ? J'ai vingt-deux ans et toute ma tête, et ça ne peut pas être Tiphaine, ni Papa. Encore moins Kayla.

Je suis de près le policier dans ce labyrinthe de couloirs. Nous arrivons enfin à l'accueil et je comprend vite ce qu'ils ont voulu dire par mon "tuteur".

Louis est affalé sur un fauteuil de la salle d'attente. Il a l'air au bout de sa vie. Il redresse la tête en nous entendant nous rapprocher et saute immédiatement sur ses pieds pour m'accueillir avec un grand sourire.

Qu'est-ce qu'il a encore manigancé ?

Je l'interroge du regard, mais il me fait signe de me taire.

— Bien, je vous laisse signer ça et ça, puis vous êtes libre, m'explique le jeune policier.

J'attrappe le stylo qu'il me tend et signe les deux documents.

— J'espère que la prochaine fois vous ferez plus attention où vous mettez les pieds, me conseille-t-il.

Je lui souris faussement et suis Louis en silence dehors.

Purée, je ne veux plus jamais revenir ici. Jamais.

Une fois dans la voiture de Louis, nous nous assurons que les fenêtres et les portes sont bien fermées avant d'ouvrir la bouche.

— Mon tuteur ? Sérieusement ? T'as vingt-cinq ans ! Même pas l'âge d'être mon oncle !

— Il n'y a pas d'âge pour être le tuteur d'une femme bipolaire et depressive.

Donc le document...Non, il n'a pas osé !

— Louis !!

— Ce n'est pas moi qui ai eu l'idée cette fois. Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas, bordel ? Tu devais te faufiler en douce, pas détruire un mur et finir au poste de police.

— Démarre. Je t'expliquerais sur le chemin, mais il faut qu'on retourne à l'hôpital. Mon père est encore là-bas.

Louis ne discute pas et sort du parking du poste. Il roule au-dessus de la limitation de vitesse mais pas assez pour se faire poursuivre par un barrage de flics. J'aurais sûrement râler dans d'autres circonstances, mais nous n'avons pas de temps à perdre.

— En résumé, la succube est Kayla. Elle s'est bel et bien nourrit de mon père, mais je reste persuadé que ça va bien au-delà de ça...elle a aussi évoqué le nom de ma mère, pourtant elle est morte il y a vingt ans et Papa connait Kayla seulement depuis six ans. Plus je découvre des choses, plus les mystères s'allongent.

Il freine légèrement mais se reprend aussitôt.

— Attends, attends. Comment ça Kayla ? Kayla ta belle-mère ?

J'acquiesce.

— Nan, tu te fous de moi. Emeline est bonne et classe, et Kayla est...enfin tu vois ce que je veux dire.

— Je l'ai vu se transformer sous mes yeux. Je suis certaine qu'elle peut se donner l'apparence qu'elle veut.

— Mais à quoi ressemble-t-elle vraiment dans ce cas?

— Comme sur l'illustration du livre.

Louis est parcouru d'un frisson.

— Tout compte fait Kayla n'est pas si mal...

— Comment t'as eu ces documents sur l'accident et tout le tatouin ?

— J'ai croisé Ilyan dehors. J'ai dû foutre le camp lorsque le médecin s'est rendu compte que je jouais la comédie. Il coursait quelqu'un et a juste eu le temps de me dire de regarder mon compte en banque et ma boite mail. Il m'a dit que ça nous serait très utile. Je savais même pas qu'il avait mon RIB, putain !

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