DIAMOND SCHOOL TOME 1

CHAPITRE 59

— C'est un plaisir de vous voir dans mon bureau Mlle Dantan.

Le PDG m'adresse un sourire miroitant, sa fossette au coin de la bouche s'enfonçant et ressortant à chaque mouvement de lèvres.

— Tout le plaisir est pour moi.

Il est installé confortablement dans son fauteuil de luxe, habillé de ses plus beaux habits. En fait, peut-être que tous ces habits sont aussi beaux. Un homme de son envergure en même temps...

— J'ai entendu parler de vous. Vous avez une très bonne réputation au sein de notre entreprise. Surtout un très bon retour de la part de vos responsables. Et je ne parle pas des clients qui inondent de bons commentaires les pages du groupe. Mais bon, de vous à moi, on sait très bien qu'il n'y a qu'à regarder les chiffres.

Il me glisse devant les yeux sa tablette. Un tableau représentant le classement des vendeurs de notre entreprise est affiché dessus. Je cherche mon nom dans cette liste interminable, mais je ne cherche pas longtemps. Sincèrement, s'il n'avait pas pointé son doigt dessus, je serais encore en train de regarder la liste. Liste que j'avais commencée par le bas et non par le haut.

Vingt et unième position. Voilà où mon nom est inscrit dans un vert forêt, signe de réussite

— Voyez, les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'excellence.

Je n'en crois pas mes yeux. Pourtant il y a bien écrit Arianne Dantan dans ce rectangle.

— Je ne fais que mon travail. Je n'ai pas l'impression de travailler plus que les autres...

— Oh non, cessez de vous dévaloriser dans mon bureau. Vous pouvez faire ce coup-là devant vos collègues jaloux, mais pas devant moi. Soyez fière, bon sang. Vous avez le résultat de votre travail sous les yeux. L'ordinateur ne ment pas. Vous êtes faite pour ce métier.

Il me retire la tablette des yeux et passe une main sur ses cheveux impeccablement plaqués. Un réflexe inutile qui me fait doucement sourire.

— Je ne sais pas quoi vous dire...Pour commencer, je suppose que merci serait déjà une bonne chose ?

— C'est moi qui vous remercie. Ce sont des éléments comme vous qui permettent à l'entreprise d'être aussi prospère par ces temps difficiles. Il est tout à fait normal de récompenser les éléments tels que vous.

Ces éloges m'ôtes les mots de la bouche. Je ne m'attendais pas à me retrouver dans ce bureau, et encore moins pour cette raison-là. J'avais bien d'autres choses en tête. Il le remarque parce qu'il me demande :

— Vous n'avez pas l'air d'être très ravis d'être là. Quelque chose vous tracasse ?

— Non, je suis heureuse. Mais ce n'est pas du tout la rencontre à laquelle je m'attendais. Déjà, je ne pensais pas mettre les pieds aussi tôt ici et encore moins pour ça.

Il rit dans sa moustache blanchie.

— Je suppose que ce sont les vidéos qui vous mettent dans un état pareil ?

Je me fige immédiatement sur mon siège. Déjà que je n'étais pas très à l'aise...

Il se lève de son fauteuil, se mouvant gracieusement jusqu'à la grande baie vitrée qui mettrait en sueur n'importe quelle personne souffrant de vertiges.

— Il est vrai que je me suis inquiété en apprenant que la femme de la vidéo était une de mes employés.

Mes genoux se mettent à trembler d'eux-mêmes.