Ambre

Chapitre flashback 7 partie 1: L'art de la fuite

73...74...75...76... Papa a accepté que je change de collège. Le convaincre a été un peu difficile, car il n'était pas très enthousiaste à l'idée que je change encore d'établissement, surtout en cours d'année. 77...78...79... Mais cette fois ci c'est la bonne. Je ne me laisserai plus piégée par les autres, je ferais encore mieux. Toujours mieux...80...81...82...Je sens que mon entrainement commence à porter ses fruits. C'est celui que Mathieu m'a conseillé. 83...84...85...Je répète chacun de mes coups 100 fois, pour qu'il devienne complètement instinctifs. 86...87...88 Je l'entend presque me répéter pour la énième fois "Chaque mouvement doit être parfait, et être exécuté sans même que tu y réfléchisse." 92...93...94..." Le vainqueur n'est ni le plus fort ni le plus rapide. C'est celui qui a toujours dix coups d'avance sur l'autre." 95...96...97... C'est ça l'essence de son style, ce qui l'a rendu presque imbattable. Chaque éventuelle attaque est anticipée et à sa riposte parfaite. 98...99...100. C'est bon pour le mouvement 4. Mouvement 5 maintenant...1...2... 3...On est samedi aujourd'hui, et il faut que je profite a fond de mon week-end pour me préparer à la rentrée. Physiquement comme psychologiquement. 4...5...6... Il faudra rapidement discerner qui est populaire et qui ne l'est pas pour pouvoir se rapprocher des bonnes personnes. Tout est à recommencer... 7...8...9...Et merde mon mouvement est faux !  Rhaa... Il faut le recommencer, et le corriger. Le corriger...J'abandonne mon sac de frappe, m'assoies sur  mon lit et me mets à une activité que j'aurais préférée éviter un moment : je réfléchis. Je cherche où est-ce que j'ai fait des erreurs. Pourquoi je les ai faites. Je n'arrive pas à chasser Mathieu de ma tête. Je me sens terriblement coupable. Au fur et à mesure que je démêle mes sentiments, je me rend compte de toute la confiance qu'il m'accordait. Je n'y avais pas prêtée attention jusque là, mais peu de gens était au courant qu'il avait une petite sœur, et de l'attention qu'il lui apportait. J'étais peut-être la seule du collège à qui il avait dévoiler ses moments de faiblesse. Mais qu'ai je fait pour mériter sa confiance ? Je me suis servi de lui. Je crois... Après tout ce que j'ai vécu j'ai droit à cette popularité non ?  Je le mérite !... ... Est-ce vraiment ce que je veux ?  Qu'est-ce que tout ça m'a apporté ? De la fierté ? Un peu...De l'amitié ?   Un semblant... Je sens que mes pensées se dirigent de plus en plus en direction de conclusions auxquels je refuse d'aboutir.  Alors je me relève et je reprend mon entrainement. Si il y a une chose qui peut me distraire, c'est refaire la gueule de mon sac de frappe. 1...2...3...4...5

La rentrée s'est déroulée sans accroc. J'ai fait une impression que je qualifierai de par-faite. J'ai réussi à me faire accepter dans le cercle des filles les plus admirées. le seul problème fut une fille qui a essayé de m'humilier, en m'insultant publiquement. Alors je l'ai pris à part à la fin des cours et lui ai expliqué calmement que je voulais juste me faire des amies dans ce nouvel environnement  et...Non je déconne je lui ai juste mis un coup de genou dans l'estomac et un coup de coude dans les gencives et ainsi le problème a trouvé sa solution. Comme dirait l'autre, la violence n'est pas une solution. C'est LA solution. Cette fois-ci je ne ferai pas la moindre erreur. Finalement, il n'y a aucune hésitation à avoir. Il suffit de ne pas penser au passé, et d'avancer, en regardant l'avenir dans les yeux. Surtout ne pas se retourner. J'ai compris une chose. Pour ne pas être triste, il suffit juste de faire ce que l'on sait faire de mieux, et de considérer que tout le reste n'a absolument aucune importance.

Voilà maintenant un mois que j'ai changé de collège. Je suis en bonne voie de devenir la  nouvelle reine de la classe.  Je souris en repensant à cette réussite alors que nous prenons le repas du soir.  Au tournant d'une discussion, mon père se tourne vers moi et me dit "Au fait Alice, tu sais que ton petit copain Mathieu est sortit du coma ce matin ? Tu devrais aller lui rendre visite." Je savais que ça finirait par arriver. Je me suis préparé à comment réagir a ce moment. "Bien sûr ! Je suis certaine que ça lui fera très plaisir. Mais les visites sont permises pour ceux qui ne sont pas de la famille ?                                                                                                                                                       - Normalement non, mais il parait qu'il a demandé à te voir."                                                                     Il a demandé à me voir ? Voilà qui est surprenant.  Enfin, il suffit d'y aller, de régler ça une bonne fois pour toutes, et de tout oublier, enfin.