Chapitre 15: Fierté,douceur et colère.

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Comment avait elle réussi à avoir mon numéro ? Ça ne fait aucun sens. C'est à peine si mes parents l'ont. « Comment as tu obtenu ce numéro ?
- C'est un secret. Je t'ai manqué ?
- Désolé mademoiselle vous avez composé un faux numéro. » Je raccroche. Je suis lâche, mais il vaut mieux ça que de l'affronter. Avant qu'elle ne rappelle, j'éteins mon téléphone. Problème réglé. J'aimerais pouvoir régler tous mes problème juste en appuyant sur un bouton.

Je rentre chez moi. La même routine que tous les jours se remet en route. Devoirs, manger, devoirs, dormir. Rêver. Je ferme les yeux et laisse le sommeil me rattraper, et m'emmener au plus profond de moi-même.
Je suis dans le parc à côté du collège. Je suis toujours en fauteuil roulant. J'observe les environs. Les grands arbres, les bancs alignés, les quelques jeux pour enfants dispersés dans le parc. Il n'y a personne en vue. Pourtant, j'entends une clameur monter non loin. Je me dirige vers l'origine du bruit et je parviens jusqu'au terrain de pétanque. Mais plutôt que des cinquantenaires s'adonnant à leur sport préféré, j'aperçois un groupe de collégiens forment dans la lumière faiblissante de la fin de journée un arc de cercle derrière...moi. Un Mathieu pourvu de jambes, de force et de volonté se dresse face à mon meilleur ennemi. Viktor. J'ai toujours considéré ce dernier comme quelqu'un ne cherchant qu'à attirer l'attention sur lui, à posséder le respect des autres. Je dévisage ce que j'étais. Un jeune garçon sûr de lui, au cheveux coupés court, d'une coiffure presque militaire. Un sourire fier gravé sur le visage. Le sourire de celui qui a tout ce qu'il veut, et qui le sait. Dans ses yeux marrons brille toujours une lueur tranquille de satisfaction. Il dégage une aura de fierté, d'assurance.
Détachée de la foule, dévorant de ses yeux verts ce qui était auparavant «moi». Ses longs cheveux teints en rose, elle a ce visage si adorable qu'on ne peut rester en colère à son égard plus de cinq minutes sans tout lui pardonner. Cet air si innocent, mais à la fois clairement insoumis. Elle n'a pas d'ordre à recevoir de qui que ce soit, mais viendra aider de son plein gré. Elle sourit doucement, semblant rêveuse. Près d'elle on ressent une aura douce, agréable.

En face, Viktor. Il est grand, épais. Il a une apparence méchante. Il a ce genre de physique que tu n'arrive à voir que dans deux rôle: garde du corps ou grosse brute. Personne ne s'attarde plus dessus que ce constat. Je sais qu'il a des origines russes. C'est tout.Il soutient le regard de son opposant, de ses yeux sombres, les sourcils froncés. Sa colère semble être supérieur à ce que son grand corps peut contenir.

Mathieu s'avance, confiant. Son adversaire est plus imposant que lui, mais ça ne semble pas le déranger. Il chuchote quelque chose à l'oreille du colosse. Soudain, les yeux de ce dernier s'écarquillent et il envoie son poing en direction de « ma » figure. Mais le coup n'y arrivera pas. D'un mouvement souple de la jambe gauche le délégué frappe violemment le poignet de l'autre, déviant le coup en plus d'en infliger un. Loin de se laisser impressionner, Viktor ose un autre direct à destination de l'ineffaçable sourire suffisant de son adversaire. Son bras est attrapé, et rapidement mon moi du passé lui passe derrière, effectuant de cette manière une clé de bras, et, de son bras libre, appuie son coude sur la nuque de son rival, le faisant se baisser sous les vivats du groupe de collégiens. Mais l'élève russe ne s'avoue pas vaincu, et usant de sa forte musculature, il réussit à se relever et à reprendre le contrôle de son bras. Décidant d'en finir, Mathieu pose ses mains sur les épaules du géant, et appuie avec une force surprenante, faisant légèrement fléchir son ennemi. Profitant de cet état de fait et conscient de son agilité, il prend appuie sur la cuisse de l'autre de la jambe droite et utilise la gauche pour asséner un puissant coup de genoux dans les gencives, qu'il poursuivit en retombant au sol par un uppercut ainsi que d'une droite dans les côtes, et terminant par un coup de pied frappant les tibias et mettant par la-même son adversaire à terre. Il pose ensuite le pied sur le visage de ce-dernier. Un sourire fier éclairait toujours son visage. Alice s'approcha du vaincu, lui sourit, et lui cracha dessus, bientôt imitée par tous ses camarades.

Je me réveille. Je me demande pourquoi mon subconscient à décidé de garder cette scène aussi clairement dans ma tête. Chaque détail est ancré dans mon visage. Est-ce que j'en suis fier ? Revoir cette scène est elle censée flatter mon égo ? Je suis juste dégoûté.

Premier cours de la journée. Le professeur attend le calme, puis annonce à la salle « Nous accueillons une nouvelle élève, je compte sur vous pour bien l'intégrer à la classe. » Il fait un signe en direction de la sortie. Une fille entre dans la salle, attirant les murmures. Sûrement à cause de ses cheveux roses.

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