Chapitre flashback 5: Jeunesse inocente

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Allez, c'est le dernier jour. Plus qu'un jour et je pourrais partir. Ce sera enfin fini. Je pourrais tout reprendre à zéro, tout recommencer. Cette fois ci ce sera différent. Je prend mon cartable, et commence à marcher vers le collège. Aujourd'hui c'est mon dernier jour dans ce collège, avant que je ne change d'établissement. Il suffit de tout oublier. De faire comme si cette moitié d'année de cinquième n'avait jamais existé. J'arrive dans la cour du collège, les yeux baissés. Je ne suis pas en retard, mais je m'arrange pour arriver juste au moment de la sonnerie, pour que personne n'est le temps de venir me voir. J'arrive dans la classe et m'assieds à mon bureau, couvert de petites attentions je peux lire ça et là « Sale pute  » « Va te pendre connasse » « Alice=Salope ».Je sors une lingette et essuie ma table comme tous les matins. Quelques boulettes de papier volent en ma direction durant le cours. Celui ci passe comme tous les jours. Le cours de sport maintenant. J'entre dans les vestiaires quand: « Viens par là Alice ! » Julie vide sa bouteille d'eau sur ma tête. « Tu devrais faire attention Alice ! Regarde dans quel état tu t'es mis ! Tu es si maladroite ! En plus je n'ai plus d'eau à cause de toi !
- Heureusement qu'on à sport aujourd'hui ! Tu dois avoir des affaires de rechange non ? ». Je me tais et commence à me déshabiller. Je pose mes vêtements trempés sur le banc et commence à mettre mes affaires de sport. Lucie s'approche de moi. « Alors comme ça tu va nous abandonner ? Tu vas partir pour un autre collège ? Mais tu penses à nous un peu sale égoïste ! Comment tu veux qu'on s'amuse sans toi ? Ne me dis pas que tu le prends au sérieux quand on te taquine ? On t'adore Alice...Tu le sais n'est-ce pas ? » Elle ponctue ce propos par un coup de poing dans le ventre, qui me fait m'effondrer. « Arrête de simuler ! Je t'ai à peine touchée ! Regarde je te remontre comment j'ai fais! » Deux de ses copines me relèvent et me tiennent par les bras. Elle donne un autre coup. Un autre. Encore un. Chacun à destination de mon abdomen. « Tu vois ça ne fait pas mal. Tu sais qu'on ne te ferais pas de mal. Mais toi tu me fais  beaucoup de mal en partant comme ça. Ça me fait tellement souffrir que tu nous abandonnes. Je vais te montrer à quel point je souffre. » Elle commence une nouvelle série de coups. La douleur est atroce, mais elle continue de frapper. Je n'arrive pas à bouger, les deux autres me tiennent fermement par le bras, en rigolant. Une partie des filles rigole, les autres regardent ailleurs, font semblant de ne rien voir. Les larmes montent doucement, je ne dois pas pleurer, sinon se sera pire. Ne pas pleurer, ne pas pleurer ne pas pleurer ne pas pleurer...Elle finit par s'arrêter, enfin. Je termine de m'habiller, et me dirige vers le gymnase. Je sèche mes yeux humides dans la manche de mon T-shirt. Tout sera bientôt terminé.

Et ça continue comme ça toute la journée. Je croyais avoir l'habitude, mais je ne pense pas qu'on puisse s'habituer à ça. Tout le monde me déteste ici. Je ne sais plus pourquoi. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter tout ça. Est-ce que j'ai simplement fait quelque chose ? Ou alors est-ce que c'est juste qu'ils ont besoin de se défouler sur quelqu'un ? Leur haine est si forte... Eux même se souviennent ils de pourquoi ? Personne ne peut m'aider. Tous les élèves qui ne sont pas directement contre moi reste dans l'ombre pour ne pas devenir la prochaine cible. Les professeurs ne me croiraient même pas. Je ne suis pas très forte en cours, et celles et ceux qui m'en veulent le plus sont les meilleurs élèves. Ils sont forts physiquement, intellectuellement. Je ne peux pas lutter, je ne peux que m'enfuir. M'enfuir loin de l'enfer.

Je commence à rentrer chez moi. Mais un groupe m'attend déjà sur la route. Lucie et son copain, Arnaud, en tête. Ils s'approchent de moi, l'air cruels. « Il faut organiser une petite fête pour ton départ, tu ne penses pas ? Rendons ça inoubliable ! » Commence Lucie « Il ne faudrait pas que tu garde un mauvais souvenir de nous...
- Laissez moi tranquille !
- On a encore rien fait ! Et je rêve où tu viens de me donner un ordre ? Il faut que tu enregistres cette leçon avant ton départ: tu n'es rien, et tu devrais être honoré que l'on t'accorde autant d'attention ! »  Un premier coup atterri sur mon plexus, me faisant tomber à genoux . Je crie mais ça ne l'arrête pas, et un autre coup est lancé. Mais il ne me touche pas. Le poignet de Lucie à été attrapé. Un garçon de mon âge que je ne connais pas le lui tient. Avant que Lucie ne comprenne ce qu'il se passe, elle est projetée au sol. Elle hurle « Bordel mais t'es qui toi connard ! De quoi tu te mêles !
- Vous étiez en train de la frapper. Et elle te demandait d'arrêter. Si tu n'arrêtes pas, c'est moi qui t'arrête. » Des rires s'élèvent. « Non mais il se prend pour qui ce con ?
- Il fait le bonhomme, il est ridicule ! Arnaud, apprend lui le respect ! » Le garçon sourit. Il ne devrait pas faire le malin comme ça. Il va se faire écraser. À cause de moi. Arnaud s'avance vers lui, confiant. Arnaud est grand, et fort. C'est d'ailleurs pour ça que Lucie sort avec lui je pense. Avant que le copain de Lucie ne fasse quoi que ce soit, le garçon fonce sur lui, et lui donne un coup de poing rapide dans la mâchoire, un coup de pied dans le poignet droit et alors que son adversaire essaie de répliquer, il esquive, attrape sa tête d'une main et le lance par terre. Il termine en écrasant le plexus solaire du vaincu du pied. En voyant ça, les quatre restants se jettent sur lui. Ils passent entre deux d'entre eux en écartant celui sur sa gauche d'un mouvement de son coude dans la joue, et en appuyant de sa jambe droite derrière le genoux de celui de ce côté. Celui ci étant déséquilibré, les autres étant hors de portée, il le retourne et lui assène un puissant coup de genoux dans la mâchoire, l'étalant à terre. Un crochet du droit calme les ardeurs de Julie, qui était passé à sa gauche et voulait l'attraper. Le crochet est rapidement suivi d'un uppercut pour la mettre hors combat. Les deux derniers arrivant ensemble, il attrape leur tête et les cogne l'une contre l'autre. Il a gagné. Ils ne sont pas KO, mais il n'ont plus la force de se battre, ni l'assurance qu'ils avaient.
Le garçon se rapproche de moi, me tend la main et me dit « Ça va ? Moi c'est Mathieu, ils te voulaient quoi les affreux ?»

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant